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2025-A-Mt 1, 18-24 - dimanche de la 4e semaine Avent- la grandeur d'un sans voix, Joseph.

2025-A- Mt 1, 19-24- dimanche 4e semaine Avent (litaa04d.25)

Mt 1, 18-24 : la grandeur d’un sans voix, Joseph.

Joseph m’impressionne. Il ne prêche pas. Il ne parle pas. Il porte en silence l’impression d’avoir été trahi. Il souffre par en dedans sans se révolter. Il n’a pas répondu comme le jeune Samuel parle, ton serviteur écoute ou comme Marie voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. Tout se joue au niveau d’une profondeur dont il ne soupçonne pas la gravité, qu’il ne peut contrôler ni imaginer. Le chemin sur lequel il marche le dépayse, le désarçonne, le dépasse. 

Que va-t-il faire ? Matthieu nous dit que Joseph considérait intérieurement (Mt 1, 19) de renvoyer sa fiancée. Quel déchirement intérieur il vivait ! Comment sans être hypocrite et menteur endosser une situation qui lui échappe totalement ? Comment maintenir une relation qui lui semble infiniment mys-térieuse, voire incompréhensible ? Questionnement normal. C’est le chemin de tout le monde.

Ce qui m’impressionne, c’est qu’il refuse d’agir sur le coup de la colère. Il réfléchit et entend monter du plus profond de lui-même un appel, ne crains pas. Une voix intérieure l’invite à ne pas renvoyer sa fiancée. Une voix lui demande d’être disponible pour un projet qui ne sera pas facile, qui n'est pas le sien.

Joseph éprouve un drame intérieur, une blessure abyssale qu’il vivait dans la foi et qui n’altérait en rien sa joie. Il écoute cette voix que l’évangile nomme un songe. Il s’engage dans une mission dont il n’avait jamais envisagé. Il fait confiance à cette voix intérieurement qui le sollicite au plus intime de lui-même. Il engage sa vie dans cette œuvre. Sa mission : ne pas craindre.

Son « oui » est total. Il est autre chose qu’un « oui » à condition que ça ne dérange pas mes plans. Son parcours ne sera pas un long fleuve tranquille. Celui qui est humainement capable d’une telle gran-deur appartient à la race des géants. Joseph n’a jamais remis en question son « oui ».

Joseph m’impressionne parce que sa vie ressemble à chacune de nos vies. Quel exemple. Joseph nous offre à contempler ce qu’est une vie au parcours déroutant, tragique et tissé d'incertitudes. Il est un modèle d’un « oui » sans retour en arrière. Il a mis sa propre existence entre les mains d’un Autre. Sa voix intérieure lui dictait un exode, une sortie de sa propre volonté. C’est cette même voix intérieure que nous entendons et qui ouvre sur une mission, une vocation.

Nous avons beaucoup à apprendre de l’exemple de la confiance de Joseph. Dans un monde où la mé-fiance règne en maître, sa vie nous montre que la confiance est une pierre angulaire de fondation de la vie. François de Sales offre une belle image. Les navires ont une boussole qui les dirige. Les chré-tiens ont comme boussole la confiance. Celui qui démarre dans la vie, dit le pape François, sans con-fiance a déjà perdu à l’avance la moitié de la bataille.    

Si Élisabeth a déclaré Marie bienheureuse, celle qui a cru (Lc 1,45), on peut aussi adresser cette décla-ration à Joseph. Il a cru, a fait confiance à sa voix intérieure de ne pas renvoyer Marie. En écoutant cette voix, nous ne risquons pas de nous égarer. On ne peut lui attribuer ce reproche de Jésus à ses disciples apeurés sur la mer agitée (Lc 8, 22-25). Cessez d’avoir peur.

Demeurons fascinés par Joseph qui laisse tomber ses ambitions, ses rêves pour devenir époux de Marie. AMEN.  

 
 

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Date: 
Jeudi, 18 décembre, 2025

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