2023-A-Mt 23, 1-12- dimanche de la 31e semaine ORDINAIRE- transparence
Année A – dimanche de la 31e semaine ORDINAIRE (litao31d.23)
Mt 23, 1-12- transparence
.Quelle est la différence entre les scribes, les pharisiens et Jésus ? Un mot résume cette différence, mot qui est sur toutes les lèvres, mot dangereux, redoutable, mot engagement : transparence. L’encyclopédie de l’Agora affirme que si l’on avait à choisir le mot le plus important et le plus fréquemment utilisé […] le mot transparence ferait consensus.
C’est le manque de transparence, le manque de Glasnost qui a fait tomber le régime soviétique. C’est le déballage parle site WikiLeaks de milliers de courriers et de documents secrets qui a conduit son auteur en prison. La dictature de la transparence (Jacques Attali) est partout. La transparence, c’est autre chose que de l’xhibitionniste. Nous nous glorifions de parler mieux que nous vivons (Guerric) alors que seuls, dit un proverbe polonais, sont respectés ceux qui tiennent parole.
Notre société favorise le complexe du paon (pape François). Elle favorise la primauté de l’extérieur sur l’intérieur. Nous favorisons une belle apparence extérieure. Nous avons cette vilaine maladie de privilégier l’apparence. Nous sommes tentés de sauver la face. Nous manquons ainsi de crédibilité.
L’évangile lance le message de la transparence. Jésus déclare hypocrite, sépulcre blanchi (Mt 23,27), religion du maquillage, du cosmétique, dit le pape François, cette discontinuité entre la pensée, la parole et les actes. Jésus refuse un bien paraître artificiel comme porter des vêtements de phylactères.
Jésus promeut la vocation à la transparence évangélique. C’est plus que d’être sincère. Les terroristes agissent aussi avec sincérité. C’est plus que d’être authentique. On peut être authentiquement faux. C’est une qualité où être et faire se rejoignent. Jésus nous sort de la paralysie de la normalité (Pape François). Que votre oui soit oui, non soit non (Mt 5,37). Est transparent celui qui bâtit sa vie sur le roc d’une Parole et non sur le paraître. Il n’y a pas de transparence sans une vraie rencontre avec Jésus.
La transparence évangélique, c’est être ni légaliste, ni tiède, ni corrompu, c’est prendre pour modèle Jésus. Cela exige un investissement sur soi pour évacuer toute préoccupation d’« apparaître » en s’habillant de phylactères.
Questions : sommes-nous de beaux parleurs de Dieu et des petits faiseurs de son évangile ? C’est ce divorce qui entraîne à l’athéisme. J’aimerais le christianisme si ce n’étaient des chrétiens disait Nietzsche. Le cardinal Martini reconnaît en 2008 l’existence de ce divorce : je ne me préoccupe pas tellement de la visibilité du chrétien parce que je pense que si le chrétien vit le sermon sur la Montagne, il est visible[1].
Si je comprends bien notre évangile ce matin, j’en conclus qu’il vaut mieux ne pas croire que d’être un faux croyant. Malheur à celui qui a le cœur double (Eccl 2, 14). Si vous ne prenez pas à cœur de glorifier mon nom, j’enverrai sur vous la malédiction. Vous vous êtes écartés de la route (1re lecture). Songeons à la parabole d’un homme qui a deux fils. Le oui de l’un est un non, le non de l’autre est un oui (Mt 21. 28-32). La révolution Jésus est de vivre radicalement et authentiquement. La transparence, c’est l’autre nom de l’évangélisation, c’est faire voir Jésus en nous.