2023-A-Mt 10, 26-33- dimanche de la 12e semaine ORDINAIRE- non courage mais confiance
Année A : dimanche de la 12e semaine ORDINAIRE
Mt 10, 26-33. Non pas courage, mais confiance
Un mal gangrène notre société, il s’appelle la méfiance qui est le terreau des complotistes, des fake news. On parle même de la fabrique de la défiance devenue un dénominateur commun. Chacun se méfie des autres. Le règne de la compétition prévaut sur le règne de la coopération. Moins la confiance existe, plus on devient autoritaire. Cela se voit dans les gouvernements autoritaires. Ce mal rejoint notre Église. À qui faire confiance ? Quelle autorité croire ? La confiance est-elle morte en nous ?
Aujourd’hui, le mot de passe à promouvoir n’est pas courage, mais confiance. L’heure n’est pas à la confiance. Le soupçon est partout. Comment faire encore confiance en l’avenir ? Aux autres ? Les lendemains ne chantent plus. La confiance, c’est beaucoup plus qu’être optimiste. C’est quelque chose d’essentiel, quelque chose comme le soubassement de la vie. C’est se sentir en lien avec les autres.
Sans confiance, rien ne se bâtit. C’est la base de réussite d’un couple. C’est ce qui fait relever de nouveaux défis. La confiance ne s’apprend pas sur le banc de l’école comme on apprend à lire, à écrire. C’est une question de relation à un autre. Celui qui démarre sans confiance a déjà perdu la bataille.
C’est bien l’attitude que Jésus dégage dans le passage que nous venons d’entendre. Celui qui reniera ma confiance, je le renierai. On a toujours quelque chose à se reprocher. Jésus ne nous demande pas de devenir des surhommes, des plus que parfait, de ne jamais tomber. Avant d’envoyer ses disciples devant lui, Jésus ne leur garantit pas le succès. Il ne leur garantit pas une vie facile ni une vie sans tempête, sans détresse. Je vous envoie au milieu des loups, sans arme, sans argent. Il donne à ses disciples une assurance indispensable en cas d’échec sur la route. Soyez sans crainte. Le mot revient quatre fois. Vous valez bien plus. Vous rencontrerez des difficultés, mais je suis avec vous tous les jours quoi qu’il arrive. Nous sommes précieux pour Dieu.
N’ayez pas peur. La peur est un clignotant d’un manque de confiance. Elle nous avertit d’un danger. Une seule chose est à craindre : perdre confiance.
Le seul reproche que Jésus a fait à ses disciples est leur manque de foi lors du récit de la tempête apaisée (Lc8, 22-25) : Où est votre foi ? La confiance, nous la retrouvons chez cette femme cananéenne qui cri à Jésus pour la guérison de sa fille possédée, qui lui a répondu du tic au tac… les petits chiens mangent (Mt 15, 21-28) et qui a fait craquer Jésus qui au départ ne voulait rien savoir d’elle.
Vous valez plus. La lecture disait tantôt : le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront. Ils ne réussiront pas. C’est l’arrivée des temps nouveaux, d’un Dieu nouveau genre, d’un Dieu avec nous, à nos côtés, partageant nos souffrances. D’un Dieu dansant avec nous sur nos routes.
Catherine de Sienne entend Dieu lui dire : je ne veux pas violer les droits de votre liberté, mais dès que vous le désirez, moi-même, je vous transforme en moi et je vous fais Moi. Et ce Moi n’a peur de rien. Ne craignez pas.
Regardez les oiseaux du ciel. François de Sales offre une belle image. Les navires ont une boussole qui les dirige. Vous allez prendre la haute mer, dit-il à des chrétiens, vous avez comme boussole la confiance de Jésus. Saint Augustin disait : J’ai peur que le Seigneur ne passe et que je ne m’en aperçoive pas. Savoir que quelqu’un nous fait confiance, voilà le cœur de toute démarche de foi.