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2023-A-Mc 7, 14-23 - mercredi de la 5e semaine ORDINAIRE-mon cerveau n'arrête jamais

Année A : mercredi de la 5ersemaine du temps ORDINAIRE (litao05me.23)  

Mc 7, 14-23 :  mon cerveau n’arrête jamais.

Jésus inaugure une nouvelle manière d’être et de vivre. Il appelle à voir plus profond, plus grand. Il ouvre un espace d’intériorité dans lequel « le souffle » (peu importe le sens que nous donnons à ce mot) puisse souffler. En nous, il y a comme une brise légère (1 R 19, 11) qui contient une culture de vie sous-estimée, un chemin de guérison (Frédéric Lenoir) accessible à peu de frais.

L’attitude de Jésus appelle à retrouver son jardin intérieur, en prendre soin en faisant un peu de jardinage intérieur. Ce qui sort du cœur. C’est le défi du gros bon sens. Ce chemin intérieur passe souvent par une démarche thérapeutique. Il nous fait naître ou renaître à notre véritable humanité. Il ne s’agit pas de fuir le réel de notre quotidien, mais de le vivre en profondeur, avec de la profondeur profonde (Thérèse d’Avila)   

Au siècle dernier, Carl G. Jung écrivait que la névrose de notre temps est la vacuité intérieure. Notre culture est une culture du bruit, du bavardage ininterrompu, du "tout, tout de suite", de l'obsession de la maîtrise du monde, de l'information en continu et de la performance. S’évader de soi est une sorte de mot d’ordre. Nous sommes tellement bruyants que nous n’entendons plus la vie qui est en nous et autour de nous. Déjà au 1er siècle, l’auteur Origène disait qu’il faut prendre d’assaut la cité la plus considérable de ce monde, le bruit. C’est dans la profondeur obscure de notre vie que notre parole prend racine.

L’intériorité est une valeur en crise. Pour ne pas perdre les manettes de notre destinée, le plus grand défi est de garder simultanément une capacité pratique et une profondeur d’intériorité. Les deux sont inséparables à l’heure où le critère recherché est celui de l’efficacité, de la performance, de la rentabilité.

Récemment, quelqu’un m’exprimait son incapacité d’arrêter son cerveau. Mon cerveau n’arrête pas de penser. Mon mental ne s’arrête pas. Il vit en permanence en sortie à travers ses cinq sens forts développés. Il capte tout, entend les moindres bruits, respire avec acuité toutes les odeurs, éprouve une sensibilité fulgurante, paralysante, etc. Il vit au milieu d’un bruit de fond constant. Aujourd’hui, le silence intérieur est un besoin vital. L’auteur du livre de la Sagesse écrit qu'il y a un temps pour parler et un temps pour se taire.

Un sage du siècle dernier répétait que ma vie intérieure guide ma vie extérieure (Louis Massignon). Nous vivons en pilotage automatique, sans prendre le recul nécessaire. Retrouver l’intériorité, baisser le régime, prendre le temps de voir, de sentir, de goûter, de chercher plus de sens à ce que l’on est une urgence.  Ces mots de Maître Eckhart devrait nous faire réfléchir : Dieu est à la maison. C'est nous qui sommes sortis nous promener.

Ce que l’Évangile nous dit, ce matin, devrait nous déranger, nous interpeller. Il ne suffit pas de nous retrouver dans un environnement de silence extérieur, dans une église. Il ne suffit pas de saupoudrer notre existence de quelques moments de prière comme les Pharisiens qui s’aspergeaient d’eau en revenant de la place publique.   Nous devenons chrétiens non par des pratiques extérieures, mais par la conversion de nos cœurs à Dieu.

C’est dans la profondeur obscure de notre vie de foi que notre parole prend sens, fait sens. C'est du coeur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les paroles injurieuses (cf. Mt 15,19). La bouche parle du trop plus du cœur.

L’extérieur, nous y portons beaucoup attention, c’est la zone du paraître, du conventionnel, du superficiel. L’intérieur, c’est ce que nous sommes devant Dieu, le lieu de nos fidélités profondes, le lieu aussi où bouillonnent nos rancœurs, naissent nos malices. Ce qui sort du cœur, voilà, ce qui est impur (Ev).

 À votre réflexion, ces mots de Jean Lavoué qui parle d’une Parole qui se laisse sourdre du dedans, toujours à naître, qui n’est pas à chercher au-dehors, ni à rester à regarder le ciel, [mais] d’une Parole qu’il faut sauver au plus intime de soi. C’est la voie royale pour parler comme des paroles de Dieu (cf. 1 Pi 4, 11). AMEN

 

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Date: 
Samedi, 4 février, 2023

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