2023-A-Mc 1, 29-39- mercredi première semaine ORDINAIRE-un Jésus vraiment humain.
Année A : mercredi de la 1ière semaine du temps ORDINAIRE (litao01me.23) .
Mc 1, 29-39 : He 2, 14-18 : un Jésus vraiment humain.
Ce qui est sorti de Jésus, n’est-ce pas au fond une manière d’apprendre comment devenir homme se demande le théologien et psychanalyste Drewermann. En ouverture de son évangile, Marc nous présente un Jésus en état d’alerte pour relever les écrasés, les malades. C’est ainsi que sa renommée se répandit aussitôt dans toute la Galilée (v.28).
Il annonce ainsi que chaque fois qu’un homme désespéré, au bout du rouleau, qu’une femme rejetée, qu’un aveugle, qu’un invalide l’ont appelé, aussitôt dit Marc, Jésus s’approcha et met toute son énergie en œuvre pour les remettre debout. Jésus agit pour libérer l’humain, pour sauver, délivrer, sortir chaque personne de leur situation malheureuse.
Sa priorité est d’être du côté des victimes, non de la manière légaliste de pratiquer la religion de son temps. En ouvrant son évangile, Marc nous présente ce qui sera l’axe de son écrit, un Jésus qui déplace les priorités. Désormais l’essentiel est d’être compatissant, de secourir les pauvres, de ne pas se mettre en avant. Cela est aussi important, voire plus important que de pratiquer une religion sans âme en se gargarisant de beaux mots de foi tout en restant les bras croisés.
Le premier message de Jésus. Le cœur de l’Évangile pour Jésus, est d’être compatissant, de secourir les pauvres, de ne pas se mettre en avant. Cela est aussi important, voire plus important que de pratiquer une religion sans âme en se gargarisant de beaux mots de foi tout en restant les bras croisés. Le royaume de Jésus se construit en agissant, non seulement en parlant même le langage de la foi. Tel est le message central qui ouvre l’évangile de Marc que Jésus nomme son royaume. Aujourd’hui au nom de la foi, on massacre, torture, terrorise. Croire ne conduit pas à tuer.
La fidélité de Jésus à son Père qu’il puisait dans ses rencontres nocturnes, l’engage dans un déplacement vers la pratique de la miséricorde. La libération de tout ce qui entrave l'homme physiquement, socialement, est sa priorité. Même ceux qui se déclarent non croyants peuvent vivre ce déplacement de Jésus. Quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. La plus grande des trois, c’est la charité (cf. 1 co 13,12-13). À quoi peut bien servir la foi, si je n’ai pas les œuvres (cf. Jc 2,14) ?
Il ne s’agit pas d’opposer foi et œuvres, seulement de pratiquer notre foi. Jésus, vient de dire l’auteur de l’épître aux Hébreux, n’est pas venu en aide aux anges, mais aux descendants d’Abraham. Jésus n’est pas venu sauver la foi. Il est venu sauver les descendants d’Abraham. Sauver l’humain de sa tendance non-humaine que la bible appelle le péché.
Tirons ce cela comme conséquence ce qu’écrit l’auteur Emmanuel Carrère, se disant pourtant athée, en imaginant une conversation entre Paul et Luc sur l’origine de la chrétienté. Quelqu’un qui fait tout sans croire à la résurrection sera mille fois plus près de lui que quelqu’un qui y croit et reste les bras croisés en se gargarisant de la Largeur, de la Hauteur, de la Longueur et de la Profondeur[1].
Ce geste inaugural de l’évangile de Marc atteste que Jésus est le plus humain des humains (Maurice Bellet) Rites et lois ne visent qu'à rappeler cette vérité essentielle, ce qui passionne Jésus est notre bien-être qu’il soit matériel, spirituel ou psychologique. AMEN.