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QUE FAIRE POUR QUE NOËL SOIT NOËL ? CASSER LE MOT.

Que faire pour que Noël soit Noël ? Casser les mots.

Nous vieillissons. Nos mots aussi vieillissent. Ils s’usent comme une pièce de monnaie. Nos mots pour dire Noël ressemblent à cette personne âgée qui raconte toujours les mêmes choses dont personne n’écoute plus. Les mots n’échappent pas à ce flétrissement.  

Il faut être aveugle pour ne pas voir que nos mots de foi sont compris « entre nous ». Ils résonnent à l’extérieur comme une langue étrangère, une langue morte. Aujourd’hui ce n’est plus le latin qui pose question. Nous ne savons plus trouver de nouveaux alphaphets[1] pour dire notre foi. Nos mots, pour dire notre foi ne font plus bondir de joie. Ils restent dans nos mémoires comme ceux d'un passé lointain, d’une histoire lointaine.

L’urgence est de casser les mots (François Varillon) pour voir ce qu’il y a dedans, pour faire entrer un peu de lumière et de vie dedans. Dans l’évangile du 3e dimanche de l’Avent, Luc par trois fois pose la question, que faut-il faire ? Cette même question fut posée à Pierre (Cf Ac 2, 37) annonçant la résurrection de Jésus. Elle nous est posée ? Que faut-il faire pour que Noël resurgisse comme un mot plein de vie ? Pour que Noël devienne plus qu’un temps de fêtes ? Plus qu'autre chose que de la nostalgie des réveillons de notre enfane ou une émotion passagère enrobée par le triomphe de la marchandise ? Pour qu’il fasse retentir en nous la joie d’être participants de la nature divine (2 Pi 1,4) ? Que faut-il faire pour défoncer le conte de fées qui entoure Noël et répondre à son appel tout simple ? venez, venez, adorons ?

Je donne cette réponse parmi tant d’autres : il faut casser le mot Noël pour y découvrir toute l’énergie qui s’y cache dedans. Si nous ne cassons pas le mot Noël, si nous n’entreprenons pas ce travail de rajeunir ce mot, nous n’en percevrons pas sa vitalité profonde, sa jeunesse. Nous devenons alors responsables de l’indifférence de Dieu observé autour de nous.

Casser le mot Noël, c’est passer d’un langage de marteau, d’une théologie du marteau, d’une religion qui étouffe la vie par son regard négatif, à une théologie du bonheur. Nous prêchons des paroles, chantons des hymnes, célébrons des rites qui pour beaucoup de nos contemporains ne veulent plus rien dire.

Que faut-il faire ? Je donne la réponse d’Etty Hillesum, marchant sur la route la conduisant au camp de Westerbork : je vais t’aider mon Dieu à ne pas t’éteindre en moi. Notre tâche de disciples est de ne pas éteindre la vie de Dieu en nous, de vivre pleinement, d’aimer inconditionnellement. Comment ? En construisant par nos petits gestes, un monde où se réalise le grand rêve de Noël : paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Cela s’appelle vivre en mode fraternité.

 

 

Évangile: 
Pérode: 
Date: 
Mardi, 21 décembre, 2021

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