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2020-A-Lc 6, 12-19-mercredi 30e semaine ordinaire- Apôtres Simon et Jude

Année A : mercredi de la 30e semaine ordinaire (litao30me.20)  

Lc 6, 12-19-  Ep 2, 19-22 : on  ne voit que de grosses pierres.       

 On connaît peu ces deux apôtres. Peut-être parce que l’histoire ne rapporte pas leur défaillance comme celle de Pierre ou comme celle des fils de Zébédée. Comme chaque étoile diffère d’une autre étoile par l’éclat (1 Co 15, 41), ils furent de grands luminaires au firmament du ciel (Gn 1, 16). Leur vie diffère des autres apôtres par leur manière d’entendre, d’écouter et de vivre de Jésus. Elle diffère de celle d’Abraham, de Jérémie, de David, de Moïse et de tous ceux dont l’Écriture a dit qu’ils ont été agréables à Dieu (He 11, 5), mais elle les rejoint parce qu'ils sont humains.  

 Eux aussi sont humains. Ils ont appris par eux-mêmes et par leur proximité avec Jésus à quel point ce Jésus qu’ils suivaient a été miséricordieux à leur endroit;  ils ont aussi appris que Jésus les envoie sur la route afin de l’être également pour les autres. Gratifiés par le regard de bonté de Jésus sur eux, Jude et Simon ont porté ce même regard auprès du peuple perse qu’ils ont évangélisé et chez qui ils sont morts ensemble pour avoir refusé d’adorer le dieu soleil.

Aujourd’hui, les gens qui regardent les envoyés voient la grosse pierre de comportements qui empêchent leur parole de pénétrer leurs cœurs et les détournent de la gratification dont ils sont comblés par Jésus. Tous les envoyés portent de grosses pierres (Paul parle d’une écharde) qui font obstacle à la Parole.

Les marcheurs dans la forêt sont constamment remués quand ils observent sur des pierres arides des pousses de vie, des tiges qui deviendront des arbres. Ils voient autre chose que des grosses roches rudes et sans apparences.

Au matin de Pâques, des femmes se demandaient comment elles réussiraient à enlever la grosse pierre du tombeau pour prendre soin du corps de Jésus. Elles eurent la surprise de voir à la place de la pierre une «tige»,    quelqu’un dont la beauté les a ressuscitées et qui leur a demandé d’aller rapporter aux apôtres qu’il est incroyablement vivant. Allez dans vos Galilées rapporter ce que vous voyez.

Élevons nos regards. Cette fête appelle à ne pas arrêter nos regards sur de grosses pierres qui obstruent la beauté des envoyés de l’évangile, l’intensité de leur éclat au firmament de la foi. Pénétrons dans les cœurs des envoyés au-delà des repoussantes pierres pour y reconnaître que quelqu’un les aime malgré leur trahison, que quelqu’un leur fait confiance, que quelqu’un ne trahit jamais ceux qu’il a choisis, que quelqu’un se sert même de leur trahison pour dévoiler son immense miséricorde qui abonde quand le péché abonde (1 Tm 1, 14). 

Aujourd’hui, nous voyons beaucoup de grosses pierres. Elles sont bien réelles, repoussantes. Il y a des gens de prière et de messe, des « professionnels de la religion », des fondateurs de communauté qui ne sont pas précisément des exemples d’incorruptibilité. Les plus corrompus sont souvent ceux qui parlent le plus souvent de Jésus  avec conviction et assurance. Nos lamentations ne changent rien.

On ne lit nulle part dans l’évangile que les chrétiens ont reproché à Pierre son comportement. Personne ne le critiquait. Bien au contraire, on admirait qu’il se soit relevé plus combatif qu’avant. Leur regard contemplatif leur a montré un humain gratifié d’une miséricorde infinie, d’une lumière éclatante.

Demandons-nous à quelle fréquence nous voyons, méditons, sur la beauté des envoyés. Sur la beauté de celui qui les a choisis et sur la beauté d’avoir été élus pour annoncer Jésus ? Devant son choix sur ses envoyés de tous les temps, Jésus ne voit pas en eux un trou béant, un grand vide, il voit plutôt, comme les femmes de Pâques, non pas un tombeau vide, mais des ressuscités de sa miséricorde à qui il dit : allez dans vos Galilées, dites ce que vous voyez.  Devenez ce que vous voyez. Des vivants.

Allez dans vos Galilées non faire des miracles, mais vivre en amoureux de Dieu et non en amoureux de Dieu et du diable. On ne peut se sentir bien à la fois avec Dieu et avec le Diable (Homélie Pierre et Paul, 2020).   

À votre contemplation : nous ne sommes pas des étrangers, de grosses pierres laides aux yeux de Dieu. Nous faisons partie de la construction pour devenir avec tous les autres la maison que Dieu habite par son Esprit (Ep. 2, 21-22).AMEN.  

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-lc-6-12-19-apotre-simon-et-jude

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Date: 
Lundi, 19 octobre, 2020

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