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2020-A-Lc 12, 39-48 - mercredi 29e semaine ordinaire -heureux ce retour tardif du maître

Année A : mercredi de la 29e semaine ordinaire (litao29me.20)  

Lc 12, 39-48 ; Ep 3, 2-12 : qu’il est heureux ce retour tardif du maître.

Quelqu’un a dit qu’il est merveilleux, étonnant que les chrétiens soient si lents à connaître le mystère de Dieu. Paul dépasse l’entendement humain quand il écrit qu’il connaît le mystère de Dieu. Ce mot pour Paul ne signifie pas quelque chose de mystérieux dans son sens humain, seulement gardé secret et que Jésus lui a révélé. À nous, par grâce, il a aussi été donné de connaître d’une connaissance imparfaite, le mystère de Dieu. Dieu s’est proposé, a pris l’initiative d’opérer en nous, d’agir en nous (Ep 3, 11). Et notre foi nous donne l’assurance nécessaire pour accéder au mystère de Dieu.

Avouons-le. Nous sommes beaucoup plus préoccupés par les détails de la vie que de comprendre ou du moins de s’approcher du mystère de Dieu. Un enfant, à qui saint Augustin demande comment il réussira à déverser dans un trou de sable l’immensité de l’océan, lui répondit : j’aurai réussi à mettre toute l’eau de la mer dans mon trou avant que vous puissiez comprendre le mystère de Dieu. Augustin comprit qu’aucun humain ne peut comprendre Dieu. C’est sur le tard que je m’approche un peu de lui.

Que comprenons-nous de Dieu ? Quel est donc ce mystère pour nous ? En quoi consiste-t-il ? Comment parler de lui ? Quel en est le cœur ?  La question de Jésus, qui suis-je, à ses disciples continue de nous poursuivre. Quand nos questions sur Dieu s’épuisent, nous perdons le chemin de sa connaissance. Qui donc est Dieu? Nos réponses ne sont bonnes que si elles soulèvent d’autres questions. Nos questions sur ce Dieu révélé à Paul ne s’épuiseront jamais.

Il est important de reconnaître cela parce que la vie chrétienne est de «montrer» que ce mystère nous habite. Que la question Dieu nous habite. Le croyant a mission de «montrer» ce Dieu. Par le baptême, nous sommes revêtus du vêtement de Dieu. Il ne s’agit pas de «penser». Croire n’est pas «penser» en termes de dogmes. C’est pratiquer (G. Gutierrez) Dieu. Le défi du croyant est de vivre pleinement en Dieu comme Jésus l’a vécu dans sa vie, de se complaire en Dieu comme Jésus et d’agir en fils de Dieu comme Jésus.

Dieu ne sera jamais celui que nous comprenons ou «créons». Dieu n’habite pas un autre monde, lointain, inaccessible. Il n’est pas le grand horloger du monde, existant avant le Big Bang inaugural de notre monde. Il est. Le retard tardif du maître peut être compris comme une chance pour refonder notre image de Dieu. Heureux ce serviteur occupé à ce travail de refonder son image de Dieu de fond en comble et qui sait se tenir prêt à le faire à toutes les époques de sa vie! 

Notre façon de penser Dieu ne doit jamais être définitive ou acquise une fois pour toutes. Le Dieu en qui je croyais au moment de mon ordination n’est plus celui en qui je crois maintenant. C’était un Dieu archaïque avec sa morale écrasante. Progressivement, j’ai appris à reconnaître que le Dieu de ma foi n’est pas préoccupé de savoir si j’ai péché ou pas. Il se soucie de me nourrir de sa présence. Ma foi est devenue présence de Dieu en moi et non croire en un Dieu habitant un ciel inatteignable. Lentement ma foi s’humanise jusqu’à voir le divin dans l’humain.

Personne n’a vu le Père. Désormais, l’humain est le chemin pour voir le Père. Souvent nous ne voyons pas que l’autre, le proche, le voisin, particulièrement les souffrants de toutes sortes, sont pour nous images de Dieu (cf. Gn 1, 22). Ces images, peu importe leur décadence, sont inaltérables (cf. Gaudium et Spes, no 12). Notre regard sur la personne a besoin d’être changé. On a dit cela autrement en 451, au concile de Chalcédoine, qui déclarait comme dogme de foi l’humanité de Jésus.

Nous tenir prêts à refonder notre image de Dieu. C’est plutôt déstabilisant. C’est se tenir en éveil pour ne pas ankyloser notre recherche permanente de celui qui est l’Être de notre être ; la Vie de notre vie. Refonder notre image de Die est un incontournable nécessaire de toute évangélisation. C’est en montrant comment se comporte Jésus, comment il agit, avec qui il se tient, avec qui il mange, que nous révélerons que le Dieu en qui nous croyons est très compatissant, très emphatique, compréhensif, qu’il ne condamne pas, ne juge pas et qui comme tout thérapeute est toujours prêt à nous tendre sa main.

Heureux qui cherche Dieu, dit le psaume, il est comme un arbre planté près d’un ruisseau et qui donne du fruit en son temps. AMEN.

 Autre réflexion sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-lc-12-39-48-mercredi-29e-semaine-ordinaire-une-proximite-qui-evangelise

 

Évangile: 
Année: 
Épitres: 
Pérode: 
Date: 
Samedi, 17 octobre, 2020

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