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2020-A-Mt 23, 1-13 -samedi 20e semaine ordinaire- agir en chrétien

Année A : samedi de la 20e semaine ordinaire (litao20s.20)

Mt 23, 1-13 ; Ez 43, 2-7 :   agir en chrétien.   

Ôôlitveakka. Vous avez compris ? C’est en langue lopin skolte qui signifie dire et faire. Le message est clair : il faut faire chair avec Jésus, mettre en jeu sa propre chair, mettre sa propre chair au feu, selon un adage argentin, faire ce que nous disons. C’est le seul chemin pour faire connaître Jésus, pour être révélateurs du Christ. Faire de la publicité sur Jésus, tout le monde peut en faire, incluant les non-croyants.  Annoncer Jésus par formalisme, tout le monde peut le faire.

La parole de Dieu initie un mode  de vie qui nous sort de la paralysie de la normalité (pape François, 2/2/18, Journée vie consacrée) pour promouvoir la cohérence entre deux registres : ce que l’on pense et comment on agit. Pour exprimer cela, l’écrivain et penseur Pierre Rabdi parle de sobriété heureuse. Je peux être pour la protection de l’environnement sans modérer mon train de vie.

   À peu près tout le monde prononce le mot Dieu, parle de Dieu. C’est le premier mot de recherche chez Google.  Ce mot est souvent vide de sens, comme ça va bien aller, mot de circonstance, comme mes pensées sont avec vous. Nous sommes inondés de gens, mêmes fondateurs de communautés, dont la vie est trahison de leur parole. Cela fait scandale. Cela fait mal à la foi. La cohérence entre parole et vie, cela s’appelle être un vrai chrétien. Le tentateur a la mission de séparer ce que nous nous efforçons d’unir, rappelle le pape François.  

Être authentique et cohérent est une conversion permanente pour qui veut sortir pour offrir à tous la vie du Christ (Evangelii Gaudium,  no 39). Facile est la parole quand elle exclut toute action concrète. Beau parleur, petit faiseur, dit-on. Séparer dire et faire, n’en garder qu’une seule, c’est perdre les deux. Certains  préfèrent écouter, lire la parole de Dieu et agir quand ils en auront le temps. D’autres préfèrent agir et écouter la parole de Dieu quand ils en auront le temps. Les deux sont nécessaires, inséparables.

Le sacrement de l’écoute et le sacrement du lavement des pieds sont inséparables. Dans l’organisme humain, manger et digérer vont de pair. La pandémie d’offrir une parole non ancrée dans nos vies, celle du culte du paraître ou de la schizophrénie existentielle qui cache un vide spirituel sous des titres (pape François, discours à la Curie, 2014), infecte les docteurs de l’apparence que nous sommes.

Annoncer la parole sans l’écouter intérieurement ne porte pas beaucoup de fruits (saint Augustin) et ne réchauffe pas beaucoup les cœurs. Que tes actions, écrit saint Jérôme, ne trahissent pas tes paroles, pour qu’il n’advienne pas que, quand tu prêches quelqu’un commente intérieurement : pourquoi donc n’agis-tu pas toi-même ainsi. L’esprit et la parole doivent s’accorder.  

Aujourd’hui, la tendance est de vivre en mode adoucissement de la parole. De croire en un Christ sans croix. Les actes des apôtres présentent Pierre et Jean qui, après avoir entendu les dirigeants leur dire de ne plus mentionner le nom de Jésus, sont sortis ragaillardis, enthousiasmés; et avec assurance (Ac 4, 23) ils ont posé des gestes, ne voulant en rien adoucir leur engagement à suivre Jésus pour sauver leur peau.

Les critiques acerbes contre l’Église portent sur la distance abyssale entre le dire et le faire. Le dire évangélique attire les gens. Quand non vécu, il devient attrayant pour les ennemis de la foi. Il devient l’instrument du diable pour détruire l’annonce de l’Évangile et fait grandir la persécution contre l’Église (pape François, 9/5/20). Quand des chrétiens unifient dire et action, ils sont pourchassés, martyrisés.

Faisons attention à la manière dont nous vivons l’évangile et l'annonçons. Plus que dire Dieu, plus que d’agir, il est urgent d’expérimenter Dieu comme Jésus a expérimenté être dans le Père (cf. Jn 14, 7,14). Comment ? Jean de la Croix indique un chemin parmi tant d’autres : tu es toi-même la demeure où il habite, la retraite et le lieu secret où il est caché. C’est en pénétrant au plus intime de soi-même que Dieu se rencontre et s’expérimente.

Dire et faire. Mystère d’authenticité, de cohérence. Mystère qui surgit de notre rencontre personnalisée avec l’envoyé du Père. Tous,  croyants et incroyants, expérimentent ce Dieu quand ils ne le cadenassent pas, ne le rapetissent pas, ne le  clôturent pas par une vie priorisant l’esclavage de son ego (cf. Catéchisme, no 1733).

Marie n’a pas beaucoup parlé. Elle était toute flamme parce que le divin en elle transfigurait la mère qu’elle était. Si nous le voulons, nous pouvons aussi devenir toute flamme, si nous laissons Jésus transfigurer nos vies. AMEN.

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Date: 
Mardi, 18 août, 2020

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