2017-A-Lc 21, 34-36 -samedi 34e semaine ordinaire- la beauté d'être éveillé
Année A : samedi de la 34e semaine ordinaire (litao34s.17)
Luc 21, 34-36 : c'est beau d’être éveillé
Sommes-nous fidèles à notre vocation ? Pourquoi êtes-vous ici ? Étonnantes questions. Pourtant, ce sont ces questions qui nous tiennent en éveil et qui nous évitent d’éprouver des heures de somnolence. C’est en gardant en éveil ces questions que nous pouvons entrer dans le mystère de Jésus. Les oublier, les laisser vieillir en nous, c’est comme marcher sur un chemin sans savoir où nous allons. C’est éprouver que Jésus n’est plus la raison d’être ultime de notre vie. Nous sommes invités, par vocation, à nous tenir éveillés. Que c’est beau.
Nous connaissons bien le premier commandement. Être éveillé est un autre commandement. C’est un combat de tous les instants. Aucun d’entre nous ne réussit à se tenir éveillé en permanence. Il est important de demeurer à l’écoute de cet appel plus qu’à répondre à cet appel, pour nous éviter des heures d’opacité, nous arracher au sommeil, nous dira la liturgie du temps de l’avent qui s’ouvre demain. L’important ou l’unique nécessaire, c’est d’entendre la voix de Jésus.
Ce matin, demandons-nous si nous sommes des éveillés. Si la parole de Dieu nous tient en éveil. L’évangile vient de nous dire, de nous redire: tenez-vous éveillés. Nous avons vocation à nous tenir éveillés.
Anthony DeMello redit sans se lasser que la plupart d’entre nous ignorent l’art de «rester éveillé». Nous vivons souvent sous anesthésie pour éviter d’affronter les turbulences inhérentes à toute vie. Comment est-ce possible de rester des éveillés ? En entendant non pas des voix, ce qui serait pathologique, mais en entendant sa voix. En écoutant sa voix. C’est la clé de toute vocation. De toute joie à suivre Jésus.
Pierre a expérimenté ce que signifie entendre sa voix quand après une nuit de travail sans résultat, il jeta à nouveau les filets (Lc 5, 5). Jésus lui a montré l’extrême fécondité que procure sa voix. Pierre n’en revenait tout simplement pas. Quoi de plus fécond que cette voix qui nous invite à nous tenir éveillés !
Cette voix nous invite à être avec lui, à vivre pour lui, à ne rien désirer d’autre que lui. Cette voix qui devrait nous tenir éveillés, est une personne. C’est Jésus, le plus beau des enfants des hommes, celui en qui la grâce est répandue sur ses lèvres (Ps 45, 2). Cette voix nous permet de nous tenir debout (Lc 21, 36), d’être une communauté debout, une Église debout, malgré les turbulences constantes. Cette voix nous connaît personnellement, nous appelle par notre nom et porte sur nous un projet d’exclusivité, d’intimité avec lui. Question : l’entendons-nous ?
C’est quand cette voix parvient à nos oreilles, quand nous l’entendons prononcer notre nom, qu’elle nous tient en éveil. Elle nous fait alors crier comme Marie-Madeleine: Rabbouni (Jn 20, 16), confesser comme Thomas : mon Seigneur et mon Dieu (Jn 20,28), exclamer comme Jean : c’est le Seigneur (Jn 21, 7). Sommes-nous assez éveillés pour entendre cette voix au milieu des pires scènes de démobilisation de notre temps ?
Une seule chose nous est nécessaire pour être fidèle à notre vocation, c’est de demeurer éveillé à l’attention que Jésus nous porte. Cela éloigne le danger bien réel de nos endormissements. Sachons que l’attention de Jésus envers nous est plus pénétrante que nos distractions; que sa compassion, plus tenace que nos lourdeurs à entendre sa voix.
Le temps de l’avent nous le redira : Dieu s’est fait humain pour attirer notre regard sur le sien posé sur nous. Cela devrait être suffisant pour veiller et prier en tout temps afin d’avoir la force de ne pas éloigner nos regards sur autre chose que le sien. Regarde-le, médite-le, contemple-le, nous dit Claire d’Assise. Un programme toujours actuel. AMEN.