2017-A-Mt 11,15-27- mercredi 15e semaine ordinaire- le combat d'une vie
Année A : mercredi de la 15e semaine ordinaire (litao15me.17)
Mt 11,15-27; Ps 102(103); Ex 3, 1-6.9-12 : le combat de toute une vie
Bénis le Seigneur, ô mon âme. Cette lecture présente l'importance de la place que prennent les petites gens, les vulnérables et les fragiles dans la vie de Jésus; ainsi, le chant de ce psaume monte en moi comme une prière d'étonnement et d'admiration devant un tel regard de Jésus sur eux. Le Seigneur défend le droit des opprimés.
Faisant suite à cette prière de Jésus, Père, tu as révélé aux tout-petits [...] ce que tu as caché aux sages et aux savants, le chant de ce psaume devient un acte de reconnaissance, de réjouissance, car être moindre que rien, être minores, attire les bénédictions de Dieu. Dieu embrase d'un feu dévorant, habille d'un feu d'amour, transforme en buisson ardent et fait sortir de leur Égypte pour les conduire au pays voluptueux de Canaan ceux qui ne ferment pas leur cœur, mais écoutent l'appel du Seigneur.
Notre réponse à cet appel est toujours en état de commencement. Elle est un véritable combat. Un combat spirituel de tous les jours tant Satan, comme un lion rugissant, rôde cherchant qui dévorer (1 Pi 5, 8). Satan est un perdant qui veut nous entraîner à sa perte jusqu'à nous dévorer, dit Pierre. Celui-là même qui a perdu la bataille du ciel consacre maintenant tout son temps à celle de la terre en cherchant à nous séduire.
Ne pouvant régner en haut, dans le ciel, il veut régner sur la terre. Le diable est descendu [sur la terre], emporté de fureur, sachant que ses jours sont comptés (Ap 12, 12). Perdant, il ne veut pas tout perdre. C'est un peu nous, ça, n'est-ce pas ?
Comment s'y prend-il ? En entrant par la porte de nos failles qu’est l'attrait de la richesse, de la grandeur, du pouvoir. Ces trois chemins furent, pour Jésus, au désert, un véritable combat. Arrière Satan (Mt 4, 10), a-t-il dit.
Dans un monde qui promeut puissance et gloire, dans un monde où la revendication devient la règle à suivre, ce psaume chante la grâce de la surabondance offerte à ceux qui ne recherchent pas la promotion personnelle et le fait d'être désirés ou indispensables (cf. Rm 5, 20). Il te couronne d'amour et de tendresse.
Pour mener ce combat sans désirer la gloire et la puissance, la richesse et l'autorité, l'apôtre Paul indique qu'il faut revêtir l'armure de Dieu (Ep 6, 11). Ce combat n'est pas un combat contre l'humain. L'évangile n'est pas contre l'humain. C'est un combat contre les puissances du mal qui habitent les espaces célestes (Ep 6,12). Contre la seigneurie de la toute-puissance. Seul Jésus peut vaincre ce combat comme le montre cette scène de cet homme demandant la guérison de son fils. J'ai prié tes disciples de l'expulser, mais ils n'ont pas pu (Lc 9, 40).
Comme Moïse, prenons le temps de faire un détour pour laisser ce buisson ardent, Jésus, brûler nos désirs de puissance, de gloire. Son appel à demeurer minores est merveilleux. Il est aussi dérangeant pour nous qui vivons dans une culture d'une autre logique.
Il ne faut pas voir ce combat comme un combat contre l'ennemi qu'est la recherche de la toute-puissance, de la gloire ou de la richesse. C'est un combat pour que son règne vienne en nous, pour que se manifeste sa volonté, pour que soit accueillie sa Parole. C'est un combat pour qu'advienne la seigneurie de Jésus en nous et autour de nous aussi. Amen.