Vous êtes ici

Ajouter un commentaire

2017-A-Mc 9, 30-37-mardi 7e semaine ordinaire- semeurs de zizanie ?

 Année A- mardi de la 7e semaine ordinaire (litao07m.17)
Marc  9, 30-37 : semeurs de zizanie ?

Quel carambolage que cette scène des proches de Jésus qui s'affrontent pour savoir qui est le plus important, qui a le plus d'influence auprès de Jésus ! Ce carambolage, en sourdine, si Jésus n'y avait mis un terme rapidement, aurait pu avoir des conséquences désastreuses.  En tout groupe, il y a des résistances ouvertes, des résistances cachées, des résistances malveillantes (Pape, à la Curie, 22/12/16). Nous portons les germes d'une maladie incurable : celle des murmures, des commérages et des bavardages qui cache mal notre désir d'agir, de se donner de l'importance.

Cette scène de dispute évoque une réalité bien présente en nous : nous sommes des semeurs de zizanie. Quand la mentalité du monde prend le dessus, surgissent les rivalités, les jalousies, les factions. L'apôtre Paul nous a prévenus : agissez en tout sans murmures, ni contestations afin de vous rendre irréprochables et purs (Ph 2, 14-18). Jacques et Jean [...] s'approchent de Jésus et lui disent […] : accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ta gloire (Mc 10, 35).  Frères, gardons-nous du terrorisme des bavardages (Pape, à la Curie, 22/12/14). Ne nous trompons pas de cible.

Jésus s'empresse de «tuer dans l'œuf» cette tentative de sabordage de son projet d'un vivre ensemble autrement.  Il propose une attitude qui ne revendique aucun pouvoir ni l'envie de se privilégier. En prenant au milieu d'eux un enfant, Jésus dessine un projet de vie : ne pas prendre le pouvoir, ni se donner du pouvoir, mais plutôt céder le pouvoir aux autres.

Son projet, celui qui se profile dès sa naissance dans une mangeoire, c'est de ne désirer aucun pouvoir politique, religieux, économique. Une seule passion l'anime : servir avec compassion, se pencher avec tendresse sur les blessés, laver les pieds des migrants. Jésus profile l'image de quelqu'un qui n'est rien et qui pourtant est notre « TOUT ». Il n’y a aucun éclat, aucun bruit, aucune violence, aucun triomphe. Si ce n’était pas lui faire injure, on pourrait dire que sa présence réelle est dans « un rien ».

Aujourd'hui, on aimerait voir un Jésus tout-puissant, assis sur un trône, imposant son projet de société.  On découvre une graine de sénevé (Mc 4, 26-34) qu'on jette en terre. On s’attendrait à le voir discourir avec force pour convaincre ses opposants, faire la morale à tout le monde. Il s'assoit près d'un puits pour demander à boire (Jn 4, 15). Comment ne pas être à la fois déroutés et stupéfaits devant ce comportement divin ?   

C'est ce projet que Jésus, par sa question de qui discutiez-vous, veut faire émerger dans les cœurs de ses disciples. En nous adressant maintenant sa question, Jésus veut faire émerger une Église qui refuse de vivre derrière des murs autoprotectionnistes et qui accepte de manger au bord des rues, de s'arrêter dans des camps de réfugiés, et d'accepter de prendre tout son temps avec des insignifiants, pour citer un théologien évangélique américain. Oui, dans nos rencontres, de quoi discutons-nous ?  Quelles  sont nos aspirations ? Comment être le plus visible ?  Comment vivons-nous ce projet de Jésus ? Est-ce que nous construisons finement des murs autoprotectionnistes ?

L'histoire chrétienne est pleine d'intrigues d'humains qui cherchent à obtenir l'attribution de charges ecclésias-tiques. Citons un exemple: le pape Grégoire VII au XIe siècle, grand réformateur d'une Église qui s'était éloignée de l'évangile, est arrêté alors qu’il officiait dans la basilique Sainte-Marie-Majeure. Il est enfermé dans une tour, et il fut délivré par le peuple dont il avait le soutien, ce qui lui permit de réprimer la révolte, de continuer sa réforme. François n'est pas très différent de son prédécesseur. Connaîtra-t-il le même sort ?

Bien avant notre époque, Ben Sira Le sage intuitionnait ce projet : mon fils, si tu viens à te mettre au service du Seigneur, prépare-toi à subir l'épreuve, celle d'être désarmé de toutes ses pensées qui font chercher d'être bien en vue pour sa propre gloire et autosatisfaction. Cela n'est pas ressembler à Jésus. AMEN.
 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mercredi, 1 février, 2017

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.