2016-C- Mtt 1, 18-24 - saint Joseph- ou prendre chez soi Dieu pour être «gardien» de Dieu
Année C- fête de saint Joseph
Matthieu 1, 18-24 : Prendre chez soi Dieu pour être le «gardien» de Dieu.
Joseph, un homme que Dieu a formé pour Marie. Il fut voulu par Dieu autant que Marie. Sa décision de ne pas la renvoyer en secret est aussi importante que le Oui de Marie dans l'incarnation de Jésus. Joseph n'est pas un accessoire, mais un pilier dans le projet de Dieu de nous donner son Fils.
C'est sous le signe de l'épreuve, du doute, de la déchirure que Joseph a dit Oui après avoir été troublé par un songe d'une nouvelle si stupéfiante qu'il ne pouvait absolument pas se fabriquer lui-même. Ce songe s'est imposé à lui comme venant de Dieu. Ce songe, parole de Dieu, demande à Joseph de prendre Marie chez lui malgré, il faut le soupçonner, la blessure profonde, le déchirement paralysant devant ce qui lui arrive. Au lieu d’écouter les voix du doute et de l’orgueil humain, Joseph préfère croire le Seigneur et il est prêt au renoncement le plus radical (Angélus, 22/12/13).
Joseph n'a pas craint de prendre chez soi Dieu alors qu'il aurait préféré se retirer sur la pointe des pieds devant l'énormité de la tâche qu'on lui demandait. Il n'a pas craint de faire confiance à ce songe jusqu'à se détacher de ses rêves de vivre une vie d'époux comme tout le monde ou tout le moins de l'image qu'il en avait. Il s'est détaché de son moi pour prendre Dieu chez soi. Et nous, avons-nous la confiance de Joseph ? Avons-nous le détachement de Joseph ?
Nous célébrons aujourd'hui un modèle, un chemin, un guide, un «gardien» de Dieu qui, avec professionnalisme et service, comme le présentait le pape dans son discours à la curie en décembre 2013, a dit OUI à un projet humainement invraisemblable. Son exemplarité, disait-il, est incontournable si nous voulons nous éviter d'être de contre-témoins de l'Évangile.
La vie de Joseph confirme qu'accueillir Jésus ne fut pas facile pour lui. Pas facile pour personne d'ailleurs. Joseph nous trace aussi le portrait de tout serviteur de l'Évangile. Il nous peint ce qui est essentiel pour être «gardien» de Dieu aujourd'hui. Pour le prendre chez soi.
Dans son message à la curie en décembre dernier, le pape décrit bien ce portrait qu'il veut voir dans sa garde rapprochée. Le pape parle de vertus, d'un style de vie d'une grande simplicité qui se profile dans le métier de charpentier qui fut celui de Joseph. Un style de vie d'une grande ouverture à l'autre, d'une amabilité dans le service et d'une profonde humilité.
Ce métier peint une vie dépourvue de tout signe de grandeur personnelle, mais qui dégage une insondable vie intérieure. La manière de vivre de Joseph anticipe aussi le style de vie que Jésus choisira comme chemin pour ouvrir les cœurs à son Père. Joseph démontre que pour être disciple de Jésus, pour être gardien de Jésus, il n'est pas nécessaire de faire de grandes choses. De désirer honneurs et privilèges. De se faire remarquer. De tout contrôler. Il suffit de garder Jésus au centre de sa vie. Comment vivons-nous ce «gardiennage» de Jésus ?
Dans son homélie inaugurant son ministère pétrinien, ce 19 mars 2013, le pape François disait : en lui, chers amis, nous voyons comment on répond à la vocation de Dieu, avec disponibilité, avec promptitude, mais nous voyons aussi quel est le centre de la vocation chrétienne : le Christ ! Nous gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création !
Nous avons la vocation de garder Jésus. Elle n'appartient pas seulement aux chrétiens. Elle concerne tout le monde. Joseph, nous dit l’Évangile, avait toujours Dieu présent au fond de lui-même, parce qu’il avait toujours Jésus à côté de lui : qu’il soit notre modèle en ce temps du carême pour retrouver la plénitude de notre vie chrétienne. AMEN.