2015-C-Lc 1, 26-38 -immaculée conception ou Dieu à la recherche de Marie
Année C- mardi 2e semaine de l'Avent (litca02m.15)
Lc 1, 26-38 Dieu à la recherche de Marie
La Bible s'ouvre sur une sortie de Dieu à la recherche de sa créature : Adam où es-tu ? Et l'homme répondit: j'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai eu peur, car j'étais nu et je me suis caché. Le Nouveau Testament s'ouvre sur une autre sortie de Dieu à travers l'ange Gabriel.
Face à Dieu qui l'appelle, face à Dieu que la cherche comme il a cherché Adam, Marie ne se cache pas. Elle ne craint pas cette sortie de Dieu vers elle. Elle ne fuit pas. À travers sa personne, elle permet à Dieu de reprendre contact avec nous, humains. Elle permet à Dieu de retrouver la créature qu'il a créée à son image et ressemblance comme l'argile dans les mains du potier.
En laissant Dieu s'approcher d'elle, Marie entend des paroles qui la bouleversent: Réjouis-toi, tu es pleine de grâce. Tu es toute belle, le Seigneur est avec toi. Comme réponse, elle dit sa surprise d'être regardé par Dieu. Il a regardé son humble servante (Lc 1. 48).
Ce regard de Dieu a changé toute sa vie. Ce regard de Dieu la rend immaculée et la délivre totalement de tout mal. Marie goûte dans tout son être à la miséricorde de Dieu. Marie n'a pas peur de sa petitesse, de sa fragilité, de sa bassesse. En acceptant ce regard de Dieu, elle n'a pas manqué de grâce. Elle fut pleine de grâce.
En ce jour de grande fête, Marie nous offre un chemin pour ne pas nous cacher de Dieu, alors qu'Adam a refusé ce chemin : se laisser regarder par Dieu parce que Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui (Jn 3, 17). Dieu dont le pape François décrit comme le théologien à genoux, nous rend par son regard aimable jusqu'à nous voir comme sa mère. Qui est ma mère ? Il nous regarde non pas d'un regard hautain, dédaigneux, mais en s'abaissant.
Aujourd'hui, la vraie pauvreté, le pape François dirait, le vrai péché, est justement de cacher notre misère à Dieu, de nous cacher de Lui, d'avoir peur de son jugement sur nous. De ne pas se laisser regarder tel que nous sommes par lui. Question : comment pouvons-nous faire vraiment de la place à Dieu quand il cherche à entrer dans nos vies ? Avons-nous du temps et de l'espace pour lui ?
Pour devenir comme le dit saint Paul saints et immaculés devant Dieu (Ep.5,27), il faut d'abord accepter ce regard de Dieu. Accepter que Dieu sorte à notre rencontre. Il nous cherche pour avoir quelqu'un en qui déposé ses bienfaits. Sa miséricorde.
Nous avons tendance à demander à Dieu où es-tu comme s'il se cache. La vraie réalité, c'est que c'est nous qui nous cachons de Dieu. Dieu nous cherche le premier, qu'il sort vers nous à chaque instant de nos vies, à chaque minute de nos vies et nous demande où es-tu ? La chose la plus importante qui puisse nous arriver, c'est de ressentir dans toute notre personne que Dieu veut établir entre lui et nous une solide amitié. Il veut nous rencontrer pour nous exprimer combien grande est sa miséricorde envers nous. Julienne de Norwich redit souvent que Dieu, malgré nos sottises, nous regarde avec tant de prévenances.
Marie ne s'est pas caché de Dieu malgré sa condition effacée. Elle a entendue des paroles qui ont transformé sa vie. Comme Marie, prononçons ces mots : voici la servante du Seigneur et Dieu achèvera en nous ce qu'il a commencé. Nous ne serons plus appelés chrétiens stériles mais des chrétiens comblés de grâce.
En ce grand jour de la fête de Marie immaculée, laissons-nous regarder et son regard nous rend tellement humain que nous éprouverons les sentiments de Jésus (Ph 2,5) d'humilité, de désappropriation et de bon-heur.
Que cette communion dira l'oraison finale, guérisse en nous nos blessures dont tu as préservé la Vierge Marie. AMEN.