2015-B-Mc 1,21-28- mardi 1ere semaine ordinaire- sors de cet hommne
Année B: Mardi 1iere semaine temps ordinaire (litbo01m.15)
Marc 1,21-28 : guérison d'un esprit mauvais
En ouverture de son évangile, Marc nous présente la grandeur et la sainteté de Dieu. Cette grandeur et sainteté laissent entrevoir la distance entre Dieu et nous : saint, saint, saint le Dieu de l'univers. Mais aussi, et c'est rassurant à entendre, cette rencontre à Capharnaüm nous fait pressentir que cette grandeur et sainteté de Dieu nous sont offertes comme plénitude de vie. Ce Dieu lointain (non pas hautain) est aussi ce Dieu nous offrant de partager sa grandeur.
Cette grandeur et sainteté de Dieu donnent tout leur poids à cette rencontre inaugurale de Jésus avec son peuple. Dans la question que nous veux-tu Jésus, il faut voir plus que le cri d'un malade mentale, d'un énergumène quelconque, mais, dit saint Jérôme, le cri d'un vaincu. C'est le cri d'un nous, de l'humanité toute entière, en perdition devant la force, l'autorité, dit Marc, qui se dégage de Jésus. L'évangéliste nous montre que l'emprise de Jésus, sa personnalité était si fortement pressentie qu'elle soulève des profondes inquiétudes. Es-tu venu pour nous perdre ?
Jésus se présente à nous pour nous offrir de communier à sa grandeur, à sa sainteté. Dans une très belle réflexion, saint Jérôme, commentant ce passage, écrit et c'est très beau, très profond : Que fais-tu dans ma demeure ? Laisse l’homme, il m’appartient. Il est à moi et moi je suis pour lui. L’homme est ma demeure ; j’habite l’homme. Ce corps que tu possèdes est quelque chose de mon corps. Va-t-en de l’homme ! Je veux y entrer.
Chez Marc, Jésus, par le premier geste publique qu’il pose, confirme que sa compétence n'est pas d'ordre légal mais qu’elle repose sur une qualité d'être qui touche avec étonnement ceux qui l'entendaient et ceux qui vivaient sous l'emprise d'un esprit mauvais. À peine Jésus ouvre-t-il la bouche qu'il frappe à mort toute velléité de destruction de l'humain. Il est venu demeurer en nous, nous délivrer du Mal qui n'est pas une abstraction mais une personne (cf. Catéchisme, # 2851). Il nous veut en état d'amitié, en état d'harmonie avec ce qu'il est. Il désire le mieux pour nous et nous lui répondons es-tu venu pour nous perdre ?
Devant cette grandeur qui nous est offerte, nous avons peur d'être des perdants alors qu'il s'agit d'un échange merveilleux (Préface de Noël). Nos yeux voient ce que nous risquons de perdre mais ignorent ce qui nous est proposé : une vie d'une incomparable noblesse.
Jésus est tellement la réponse à cette perception innée dans tout humain que la vie belle est plus que le respect d'une loi que sa parole bouleverse ceux qui l'écoutaient. Elle touche et pénètre les cœurs avec étonnement. Pour Jésus, le point de départ de tout changement commence par l'intérieur, par les réformes du cœur, dirait le pape François.
Le style du Jésus de Marc est d'être accompagné de disciples dans toutes ses sorties. Jésus, pédagogue, les instruisait ainsi sur leur mission en leur faisant voir que toute nouveauté engendre oppositions. Que toute authenticité provoque des vives contestations. Jésus, inaugurant sa vie publique, ne demande pas à ses disciples-accompagnateurs de faire des miracles. Il leur demande mieux que cela dit saint Jean Chrysostome, d'avoir la charité comme chemin de guérison des cœurs blessés. C'est cela faire autorité. Mais, vient d'affirmer la première lecture, cela conduit à la souffrance et la mort tous ceux et celles qui font autorité.
À votre contemplation : cette force d'attraction de la parole est la nôtre. Elle se voit dans celle du pape François, un de ces grands prophètes de notre temps. Que l'Esprit de Jésus nous donne de dire avec autorité : Je sais qui tu es, le Saint de Dieu, et que tu viens pour me sauver, pour nous sauver. Que me veux-tu, Jésus de Nazareth ? Jésus est venu nous sauver, ne refusons pas ce don merveilleux de Dieu (Pape François, Le tweet du 6 janvier 2015). AMEN.