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2014-A - Mt 5, 1-12- toussaint- à la joie, je j'invite

Année A : TOUSSAINT 

Matthieu 5, 1-12a-    A LA JOIE DE T'INVITE

À la joie, je t'invite. C'est le titre d'un livre du frère Roger de Taizé. Il dit bien le sens de cette fête de la Toussaint. Sur la montagne, assis au milieu de ses disciples, Jésus prononce des mots qui surgissent du plus profond de son cœur. Il déroule une fresque que des générations d'humains contemplent comme un projet de vie. Jusqu'à huit fois, il dit Heureux. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux!

La Toussaint, c’est une fête où la joie du ciel déborde sur la terre. Une fête où le monde entier s’entend dire de la bouche du Très Haut : À la joie, je t’invite. Ce matin, posons-nous cette question : suis-je heureux ? Suis-je vraiment heureux ? Et pourquoi ? Ce n'est pas une question piège. Dit autrement, la question se pose ainsi : veux-tu avoir des jours heureux ? Veux-tu vivre heureux ?

Il ne s'agit pas de passer sous silence ce qui fait la pâte de notre quotidien : deuil, souffrance, maladie. La véritable question est plutôt de quel bonheur parlons-nous ? Jésus sur la montagne ne parle pas d'un bonheur de surface, d'un bonheur à bon marché. Il décrit un chemin pour atteindre un bonheur caché dans nos profondeurs qu'aucune perturbation ne peut attaquer. Il est comme la sève qui donne vie à nos érables, à nos fleurs.

Ce bonheur qui appelle à sortir de nos profondeurs pour se manifester, il nous est commun à tous.  Les lectures d'aujourd'hui en parlent au pluriel. Jésus n'a pas dit heureux celui, celle. Il dit heureux LES pauvres, LES doux, LES miséricordieux, CEUX qui ont faim et soif de la justice, CEUX qui pleurent, heureux serez-VOUS. Saint Jean dans sa Lettre affirme: NOUS sommes enfants de Dieu, NOUS le verrons, NOUS lui serons semblables. L’apocalypse parle d’une foule innombrable, de toutes nations, races, peuples et langues. De ces textes se profile la chartre de l'humanité. Augustin en parle comme la charte des chrétiens.

Un pluriel, donnée essentielle, pour ne pas se tromper sur ce qu’est le bonheur chrétien, la sainteté chrétienne. Le bonheur, comme la sainteté, n'est pas réservé à quelques personnes hors du commun, à des saints reconnus. C'est notre destinée à tous et toutes. Il est indélogeable de nos ADN. Il ne vient pas de ce que nous possédons ni de notre monde. Il ne s'achète pas avec l’or du monde. Ce n’est pas un bien que l’on possède, c’est Quelqu’un. Dieu, mon bonheur et ma joie, chante le psalmiste; et il ajoute : je n’ai pas d’autre bonheur que toi !

Le bonheur dont parle Jésus, la sainteté dont nous faisons mémoire en ce jour, n'est donc pas un projet individuel mais commun. Commun à l'humanité. Voilà qui change notre regard. On n'est pas heureux tout seul. En s'adressant à des «saints», Paul s'adresse à une communauté, pas des individus.

Hans URS VON BALTHASAR, l'un des plus grands théologiens du siècle dernier, écrivait : Personne ne peut tendre à son salut d’une manière privée, sans tenir compte aussi de ses frères, personne ne peut vouloir forger son destin personnel en le détachant du destin de l’humanité et de l’univers… Et si quelqu’un se livrait à une pareille tentative, son état d’esprit serait tout autre chose que de la religion (Dieu et l’homme d’aujourd’hui, p.154).

Si j'entends bien ces paroles et ce NOUS dont parlent les textes, il n'est donc plus question d'un petit projet personnel, de mon petit effort personnel, ce qui ne veut pas dire que cela se fera sans moi. C'est un projet d'humanité.  Ce détour par « les autres » est le détour que nous impose la vision chrétienne. Pas « les autres» abstraits, désincarnés, statistiques, mais « les autres » rayonnants, à commencer par les plus proches, ce qu’on appelle une communauté.  Vous connaissez peut-être cette phrase de Gœthe, si pleine de bon sens : Il n’y aurait pas pour moi de plus grand châtiment que d’habiter tout seul le paradis. Le paradis tout seul serait un enfer !

À votre contemplation: rien n'est plus nécessaire, plus puissant pour nous maintenir en état de bonheur, de ce bonheur que Jésus nous offre, que de nous soucier des amis de Dieu qui nous entourent. Joignons-nous à tous ces amis de Dieu et durant cette eucharistie, chantons lui: À toi louange et gloire pour les siècles des siècles. AMEN.

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Date: 
Mercredi, 1 octobre, 2014

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