2014-A-Mt 13, 1-9, 15e dimanche ordinaire- devenir des semeurs de joie :
Année A: 15e dimanche ordinaire (litao15d.14)
Matthieu 13, 1-9 : devenir des semeurs de joie
C'est triste de ne pas vivre dans la joie. Un chrétien sans joie est un triste chrétien (Pape François). Ne jamais se laisser prendre par le découragement, c'est ça croire. Croire signifie porter en soi la joie d'avoir rencontré Jésus et que ce Quelqu'un a transfiguré notre vie.
Ce n'est pas d'abord nos déclarations de foi qui impressionnent. Ce n'est pas notre participation à l'eucharistie chaque semaine qui est premier, c'est le rayonnement de la joie qui sort de vies qui évangélise. La joie est la marque du chrétien, même dans la douleur, même dans l'épreuve, même dans les persécutions. En nous, il y a une joie originelle. Comment voulez-vous annoncer Jésus avec des visages tristes ? Il nous faut conserver l'enthousiasme des premiers chrétiens qui, eux aussi, affrontaient un milieu hostile à leur foi. Pourtant, ils débordaient d'enthousiasme malgré les persécutions qui sévissaient contre eux. Récemment le pape déclarait qu'on allait au martyre comme à une noce.
La joie n'est pas un vêtement que je peux quitter. C'est quelque chose d'indéracinable de nos vies de chrétiens. «D'indévissable». C'est notre identité profonde même si, et nous devons le reconnaître, toute notre vie de croyant n'est pas une fête. Oui, il y a des moments difficiles. Mais la joie nait au cœur des souffrances. Elle est au bout de la Croix. Aujourd'hui, la consommation écrasante et la recherche malade du plaisir superficiel (évangile de la joie, #2) nous invite à multiplier les occasions de plaisir, mais elle a bien du mal à sécréter la joie (cf. Paul VI, Encyclique sur la joie, 1975, #272)
La porte d'entrée dans la foi, c'est la joie. L'évangile se répand par attraction (Benoît XVI). Au cœur de tous les défis actuels, de l'éducation de la foi, de décoller de nos mois, d'une consommation ahurissante, nous avons à semer la joie. Un évangélisateur ne devrait jamais avoir une tête d'enterrement (# 10).
Ne nous laissons pas voler la joie de l'évangélisation (François, journée mission 2014). La joie de faire connaître Jésus. Nous sommes tous nécessaires pour Le faire connaître auprès de ceux et celles, très nombreux, qui ne connaissent pas Jésus ou qui le refusent. Personne n'a un rôle de second plan (audience du 26-06-13). Dieu aime celui qui donne [sème] avec joie (2 Co 9, 7).
Comment semer la joie de l'Évangile ? En nous immergeant dans la joie d'être semeur avec le Semeur. En ne regardant pas la récolte souvent décente. Dieu ne se fatigue pas de semer avec abondance (2 Co 9, 6-14) même s'Il n'est pas assuré de la récolte. Ce que nous semons, nous l'expérimentons comme parents, grands-parents, ne porte pas toujours le fruit attendu. Souvent une tempête, une séparation houleuse, une guerre au sein d'une famille, la haine, la jalousie, la méchanceté, ce que notre évangile appelle les sortes de terre, affaiblissent la semence jetée dans les cœurs.
Semer sera toujours un acte de foi dans l’autre. Un acte de confiance en l'autre et non pas un acte de foi dans une récolte bonne au centuple. Ce que nous récoltons n'est pas toujours ce que nous avons semé. Ce qui est récolté est différent de ce qui est semé. Nous semons de la bonté et nous récoltons du mépris.
Mais ce que nous semons de beau n'est pas tuable même si nous n'apercevons pas toujours le résultat. La Parole ne me reviendra pas sans produire du résultat (1ière lecture). Nous ne voyons pas, nous n'entendons pas le bruit que fait la Parole que nous semons dans les cœurs. Si nos paroles sur le Dieu de Jésus-Christ ne sont pas trahies par une vie habitée par le dieu d'en bas, celui de tout centrer sur soi, sur l'argent, alors elles seront libérées de la dégradation inévitable. Elles porteront dans l'invisible des cœurs, un fruit d'évangile.
Si nous savons selon la belle expression du pape François protéger en nous la parole de Dieu, nous garderons le cap de la joie. AMEN.