1996-A- Mtt 21 :33-45 Vendredi 2e semaine carême- vignerons homicides
Année A: Vendredi de la 2e semaine du Carême (litac02v.96)
Mtt 21 :33-45 les vignerons homicides
Où donc est la vigne du Seigneur ? " Je ne Vois dit le psaume 55,12 que violence et discorde en la ville, Jamais de sa grande place ne s’éloignent fraude et tyrannie ".
Depuis des siècles, la m6me plainte du Psalmiste traverse l’Histoire. Hier, c'était celle de Jacob apprenant la disparition brutale de son fils bien-aimé. Aujourd’hui, c’est celle notre peuple inquiet devant les drames quotidiens de notre monde. De tout temps, depuis le meutre d'Abel par son frère Caïen, notre terre apparaît une Terre de violence o4 les vignerons s'en donnent à coeur joie.
Devant un tel monde, l'angoisse nous étouffe, nous envahit. Nous broyons facilement le noir. A voir l’enchaînement de la violence qui traverse le monde, autant d'hier que d'aujourd'hui, autour de nous et au-dedans de nous, la tentation du désespoir, de la morosité est omniprésente. La tentation de retoumer vers Emmaüs est forte tant la tempête ne semble jamais apaisé (Matt8,23). Et maintenant, habitants de Jérusalem et gens de Juda, (Is 5,4), Soyez juges, je vous prie, entre ma vigne et moi: que po uvais-je faire de ma vigne que je n’ai point fait.
Et Dieu a décidé pour nous de notre futur.. Quelqu’un est venu. Quelqu’un est descendu, s'est avancé jusqu’à nous au milieu d'un champ saccagé, défiguré par tant de violences qui donne à la Vigne l'impression d'une vallée remplie d’ossements désséchés ( la Bosnie). Quelqu'un est venu, Il s’est écrié : Je suis la Vigne, Je suis la Vie(in 15,5). Le Fils de Dieu lui-même est venu au milieu de tous nos sarments désséchés pour affirmer : Je suis la Vigne et mon Père est le Vigneron ( Jn15,1).
Nous portons toujours en nous ces germes de mort que sont la jalousie, les mesquinerie, 1'envie, la soif de dominer. Mais en nous aussi coule un sang nouveau qui ouvre sur une fécondité qui a des airs d'un Règne de Paix. Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés (Jnl3,34). Nous sommes unis au Christ. Nous sommes le Corps du Christ (1 cor12,27) et nous pouvons tout en celui que nous fortifie (Ph 4,13).
Désormais, Par Lui et avec lui, nous avons accès auprès du Père. Notre coeur de chair redevient un coeur semblable au sien. Non, la violence n'a pas et n'aura pas le dernier mot. Notre morosité sociale n’est qu’aveuglement . Notre désespérance n’est qu'une tentation à la manière de celles du Christ au désert. Au coeur d'un monde de violence succède un Royaume de Paix. Ne le voyons nous pas ? clame Isaie.
Ce que Matthieu nous dit, il faut prendre résolument la route de Jérusalem, le suivre jusqu'à sur la Croix comme François I'a éprouvé dans ses stigmates, achever dans notre chair ce qui manque à sa passion pour son Corps qui est I'Eglise (coi 1.24). Ainsi se réalise en nous la joie parfaite Tel est le chemin pour mettre l’amour là où est la haine, la paix là où est la guerre. Tel est le chemin pour passer d'une vigne stérile où abonde des vignerons sans scrupules à une Vigne où éclate I'amour qui est Vie.
A votre contemplation : Comme François, chantons le chant de son amour pour sa Vigne (Is 5, 1) Contemplons ce grand Mystère de la Vigne, ce Champ de Dieu, ce pays où coule le lait et le miel que le Vigneron nous a remis en héritage. Que nos vies chantent le chant de son Amour pour sa Vigne. AMEN