1999-A- vendredi 3e semaine ordinaire Mc 4,:35-41 la tempête apaisée
Année A : Samedi de la 3e semaine ordinaire (lita03s.99)
Mc 4:35-41 la tempête apaisée ; Hébreux 11. Grâce à la foi.
(Intériorité 99: oser une action en santé)
Prenons le temps de savourer ce passage de Marc qui n’est pas sans rappeler celui prophète Jonas “Yahvé lança sur la mer un vent violent, et il y eut une grande tempête... Prenez-moi et jetez-moi à la mer, dit-il, et la mer s'apaisera pour vous... S'emparant de lui, ils le jetèrent à la mer, et la mer apaisa sa fureur.” Jonas - Jésus : même combat.
Entendons-le cri des disciples dans la barque se dire nous l’avons échappé belle. Ces paroles sont les nôtres. La tempête : Nous n’en mourrons pas tous mais tous nous sommes atteints (lafontaine). Il y a celle des autres que nous entendons dans les cris étourdissants : divorce, perte d’emploi, catastrophe. Ce sont là des événements qui, souvent, réveillent un Christ endormi. Vous allez rire, je suis croyant mais je ne pratique pas, depuis que ça m’arrive je prie comme jamais. La tempête, ça réveille les engourdissements, les routines. Bien comprise, la tempête devient une grâce, une chance de vivre autrement, une chance de salut.
Il y a aussi la nôtre. Pour plusieurs, ce week-end risque d’être une tempête, une sorte de tornade qui vient réveiller, sortir de nos routines. Quand fatigue, épuisement, essoufflement s’emparent de nous, quand nous sommes pris dans l’engrenage, dans la bourrasque de la vie, un simple petit coup de vent peut tout faire chavirer. Nous vivons sur des barques fragiles. L’agitation, la panique, c’est un peu notre identité.
A l’heure où notre foi subit les contre-coup de deux millénaires, à l’heure où notre Eglise n’a pas la meilleure des réputations, à l’heure où nous avons beau nous dire que ça ira mieux des signes incontournables surgissent. Quand on se met l’oreille sur le sol pour entendre les bruits au loin, la révolte des moins nantis gronde. Mais aussi quand on se met l’oreille sur le sol foulé par Jésus, une autre réponse surgit : Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? . Dans la barque, Jésus se lève comme un ressuscité surgit de la mort, pour clamer son identité qui est-il ? Les Pères de l’Eglise ont fait remarquer que le bois de la barque et celui de la croix, c’est le même bois.
Ce qu’il faut observer, Jésus est dans la barque non dans la tempête. Jésus, ce Dieu avec nous, est compromis, engagé dans la tempête du destin de nos vies. Je suis avec vous tous les jours. Mais comme pour les disciples quand surgit la tempête, nous nous croyons seuls, perdus. Ma famille m’a déçu, m’a laissé tomber. Jésus semble bien loin. Marc précise : Jésus, au fond de la barque,-au fond de nous,- dort d’un sommeil paisible, d’un sommeil à l’image de ce semeur qui une fois son travail terminé se repose parce qu’il sait, lui, la qualité du grain qu’il a enfoui dans la terre. Dans leur angoisse ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse, (Ps106).
Il s’agit de passer sur l’autre rive. La traversée qui est la nôtre, Jésus l’a vécue. Arrêtons nos cris, calmons nos peurs, approchons de Lui. Prenons un recul, le Christ est là. Thérèse Avila: Courage, courage, souvenez-vous que Dieu ne nous éprouve jamais au-delà de ce que nous pouvons supporter et qu’il assiste ceux qui sont dans l‘épreuve. Bien qu’il dorme sur la mer à l’heure où la tempête se déchaîne, il commandera aux vents de s’apaiser. Laissez- le agir. Et elle ajoute : c’est au coeur des tempêtes qu’Il nous cherche le plus..(Lettre aux Carmélites)
A votre contemplation : C’est sur des barques fragiles, que nous sommes invités, à passer sur l’autre rive. Un jour où l’autre un vent contraire ou hostile se lèvera ; des vagues agitées ou menaçantes se dresseront ; la nuit de la foi nous enveloppera. N’ayez pas peur de Jésus-Christ.. Réveillons en nous ce Maître qui sommeille. Il se fera alors un grand calme. AMEN.