1998-C- Lc 5, 12-16 Vendredi 2e semaine Noël - Purification d ' un lépreux
Année C : Vendredi de la 2e semaine de Noël (litcn02v.98)
Lc 5 : 12-16 Purification d ' un lépreux
Comme je voudrais vous faire entendre le cri de Dieu quand il est à genoux aux cotés de la personne qui souffre... je voudrais vous faire écouter la prière qui vient de son coeur de Dieu.... je voudrais vous montrer le salut dont il rêve pour tous les blessés de la vie . Ainsi s ' exprime Olivier Le Gendre. Au lieu d ' accuser Dieu et son silence devant la souffrance humaine, Olivier le Gendre renverse les perspectives, change nos visions en affirmant que la souffrance est un problème commun à Dieu et à nous, une occasion d ' agir ensemble pour en repousser les frontières.
Pour agir ensemble, Jésus s' est associé à nos lèpres. Il a porté à ce point nos souffrances qu' on l 'a conduit hors de la ville pour le pousser dans le monde de la mort. Devant la souffrance, nous ne sommes pas en présence du silence de Dieu. Jésus se fait tout écoute. (Ev). Plus, il y a chez Lui une Passion, celle de Dieu, à partager nos souffrances pour en faire un chemin de guérison de toute lèpre. Le mystère n ' est pas le silence de Dieu devant la souffrance. Le mystère demeure son choix à porter sur ses épaules jusqu ' en faire une passion, toutes souffrances. C est pour celà qu 'il s' est fait chair . Jésus savait que tout être qui perd sa qualité d 'être cesse d ' être ( Hégel).
Jésus s ' est tellement confondu à nos souffrances que sur la croix, comme le lépreux qui n ' en pouvait plus de souffrir, Il a crié tout son désarroi de se sentir abandonné par son Père. Pourquoi m 'as-tu abandonné?. Désormais est vainqueur de la souffrance celui qui croit en Celui qui m'a envoyé . En délaissant sa gloire, Dieu, en Jésus, est venu touché de ses mains et de sa Vie tous les maux humains.
Souvenons-nous : C e ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades (Lc5:31). Souvenons-nous que jadis le livre des Nombres affirmait qu il suffisait de regarder le serpent d 'airain pour rester en vie. (No 21:9) . Il suffit maintenant de lever les yeux vers la Croix du Christ. Il est ce serpent d 'airain vainqueur de toute maladie de toute guérison. Il est celui qui a mis ses pas dans nos pas pour mieux s ' identifier à nos souffrances.
Comme le lépreux, entendons les pas du Christ marchand sur nos routes. Allons à sa rencontre et dans la foi crions-lui nos besoins de salut. L es aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, la Bonne nouvelle est annoncée aux pauvres (Matt.11.5) . Cette scène de Luc, en ce temps de Noël, nous redit en acte que Jésus est vraiment " sauveur" de nos misères, qu ' Il accepte de les toucher pour que toute guérison devienne des signes anticipés de sa gloire. Celui qui met sa foi dans le Fils de Dieu possède la Vie de Dieu(iere lect). Jésus refuse qu' on publicise ses gestes de peur d ' en diminuer l ' impact. Le bien n' a pas besoin de publicité pour se répandre.
A votre contemplation : ces mots de Blaise Pascal Je ne demande ni santé, ni maladie, ni vie, ni mort mais que vous disposiez, Seigneur, de ma vie, de ma maladie, de ma mort pour votre gloire et mon salut. Je serai alors témoin du Verbe fait chair. AMEN
- Le Gendre Olivier, le cri de Dieu , Anne Sigier, 1996, 233p.