2002-B-Jn 21,20-24- Vendredi octave Noël - J’ai vu Noël de mes yeux...
Année B: Vendredi de l’octave de Noël (litbn00v.02)
Jn 21,20-24 J’ai vu Noël de mes yeux...
J’ai a vous parler alors que j’aimerais tant vous entendre. Entendre ce que vous entendez, voir ce que vous voyez, toucher ce que vous touchez du Verbe de Vie. Mais j’ai mission d’être pour vous Verbe de Dieu. Voici la saison où le mystère frappe à notre porte. La saison où nous yeux devancent la fin de la nuit pour méditer sur ta promesse (Ps 119,148)
Cette saison de Noël, véritable patrimoine de l’humanité, porteuse de sens, nous rejoint dans nos aspirations les plus profondes. Elle est profondément enracinée dans nos origines chrétiennes. Il ne faudrait pas trop vite conclure qu’elle se réduit à une simple période de magasinage. Il y a le Noël des marchands; le Noël populaire qui se conjugue avec la dinde, les rencontres familiales et - si le temps le permet- une messe de minuit.
Il y a aussi le Noël des chrétiens qui se vit à la manière du Verbe qui se dévoile en se voilant (Karl Barth), qui devient Parole mais dont la Parole est terrestre, qui se laisse voir en disparaissant sous le visage d’un enfant. Ces Noëls discrets mais combien réels font rejaillir la vie, refleurir le pardon. Jean nous invitait tantôt à entrer dans ce mystère....pour voir sa gloire. Ce mystère du rapetissement de Dieu comme le mentionne St Bernard. Du dépouillement le plus total disent François et Claire.
Contemplatives, ne regardons pas seulement la paille, le boeuf et l’âne; regardons l’anéantissement de Dieu. Père Marie-Eugène. Regardons ce Dieu qui s’aligne sur l’inférieur(Boulgakof) jusqu’à se désintéresser de lui-même (Fernand Dumont). Contemplons ce Dieu qui nous confie son Fils. Il en a fait un fils d’homme et, en retour, il transforme des fils d’homme en fils de Dieu (St Augustin). Dieu a tant aimé le monde qu’il nous a donné son Fils Unique (Jn 3,16). Voilà notre gloire : nous laisser transfigurer grâce à son abaissement, en fille et fils de Dieu.
Aucune langue, aucun langage du monde ne peut expliquer ce que Jean a vécu dans ses fréquentations avec Jésus. Il nous a simplement fait voir ce que ses yeux ont contemplé, fait entendre ce que ses oreilles ont entendu, touché ce que ces mains ont touché du Verbe de vie. Aujourd’hui resplendit sur notre terre d’ici, sur l’univers le visage de Dieu, de ce Dieu qui s’est penché vers nous à la manière des parents qui se penchent, s’abaissent vers le berceau de leur enfant. Des parents qui s’abaissent jusqu’au berceau de leur enfant. Un Dieu qui se rapetisse jusqu’à se faire semblable à nous.
Celui qui est appelé admirable dans sa naissance; conseiller dans sa prédication; Dieu dans ses miracles, fort dans sa passion; Père des siècles avenir dans sa Résurrection; Prince de la paix dans l’éternité (Antoine de Padoue), la pauvreté est le seul langage qui puisse le mieux le définir.
Ce Noël de la discrétion, de la joie profonde, de la vie retrouvée, je l’ai rencontré, partagé lundi dernier quant au terme d’une entrevue véritable mystère de lumière sur ses origines - cela après des mois de recherche- j’ai ajouté à l’intensité du moment une autre intensité : C’est maintenant le temps de vous faire un véritable cadeau de Noël partir ou rester? Après un silence extrêmement dense, une voix frêle, fragile soupira ces mots : je vais lui annoncer ma décision de rester. Quel sourire radieux, quelle détente apparût! Véritable naissance. Véritable réponse, autrement, à la question de Jésus de l’Évangile.
A votre contemplation : nous abandonner dans les bras de Dieu comme Lui-même s’est abandonné entre nos mains. Nous en remettre à Dieu qui s’en est remis entre nos mains. C’est la fine pointe, toute discrète du message de la Crèche. Les moeurs de Dieu ont quelque chose de déroutant. A preuve ce pain ce qui fait mémoire non seulement de sa naissance mais de sa souffrance par amour pour notre salut. AMEN
Accueil Dieu a tant aimé le monde qu’il nous a donné son Fils. Il nous a envoyé son Fils pour que le monde soit sauvé. (Jn3,16-17) Dit autrement : Dieu nous provoque à l’espérance celle naître à nouveau.