2000-B-Jn 19, 31-37- Sacré-coeur - ouvert jusque sur la croix
Année B : Fête du Sacré-coeur (sacre-coeur.00)
Jean 19,31-37 le coeur ouvert de Jésus en croix
S'il n'y a pas de preuve de l'existence de Dieu. Il y a, - Jean dont le témoignage est véridique vient de nous le confirmer- une preuve incontournable de son amour. Avant sa propre mort, Jésus l'avait déjà annoncé : il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime (Jn15, 13). L'apôtre Paul affirmera que la preuve que Dieu nous aime c'est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous (Rm5, 8)
Jésus nous a aimé jusqu'à l'extrême, jusqu'à la fin dit saint Jean. Et nous pouvons être sûrs qu'il l'a fait sans tricher. Il s'est fait solidaire de toutes peines. Comme grand prêtre compatissant, il a connu nos douleurs, nos tristesses (Mt26, 38) La lettre aux Hébreux a cette expression bouleversante : il fallait que, par la grâce de Dieu, il goûta la mort (he.5, 7) Désormais toute personne quelle que soit sa déchéance, la profondeur de son mal, son reniement, peut dire avec Paul il m'a aimé et s'est livré pour moi (Ga2, 20). Nous n'en finirons jamais de comprendre, de méditer, de contempler, de chanter cette folie de la tendresse de ce coeur de Dieu qui surpasse toute connaissance (Ep.3, 19)
Cette scène d'un soldat perçant le coté de Jésus, ce sang qui jaillit, demeure un signe incontournable pour qui veut comprendre la longueur, la largeur, la profondeur de l'amour du coeur de Dieu pour nous. Signe qui se laisse voir dans la terre qui tremble, ce rideau du Temple qui se déchire, ces tombeaux qui s'ouvrent pour que ressuscite la vie (Mt27, 51-54). Premier-né de toute créature, Jésus est le premier re-né d'entre les morts. La croix et le coté ouvert demeurent la véritable preuve de l'amour de Dieu pour nous.
La fête, - solennité - nous invite à faire mémoire que Jésus de Nazareth est d'abord ce Dieu-fait-homme, avec un coeur de chair et de sang, donc mortel, capable d'aimer, de vibrer, se sentir, de souffrir, de compatir. La croix, ce lieu où le coeur de Dieu est mis à nu d'abord par le dépouillement de son corps mais surtout par la lance du soldat, nous en révèle toute la profondeur. Ce coeur, transpercé par nos péchés, a laissé couler l'eau de tous nos baptêmes et le sang de toutes nos eucharisties avec une telle abondance (Jn19, 34) que nous n=en finirons jamais d'en récolter les fruits.
Chrétiens, contemplatives, l'Église nous invite aujourd'hui a entendre ces mots révélés à Sainte Marguerite Marie : voici le coeur qui a tant aimé le monde. Et toute sa vie, elle a contemplé ce coeur qui est, dans ses propres mots, si peu aimé. Ce coté ouvert, ce coeur ouvert est celui du Ressuscité qui a poussé Thomas en le voyant à s'écrier mon Seigneur et mon Dieu. Ce coté ouvert nous laisse voir un coeur en qui habite toute la divinité, un coeur trinitaire. C'est le coeur du Père qui continue à accueillir les fils prodigues et aînés. C'est le coeur de l=Esprit qui transforme nos coeurs pour les rendre semblable au Sien. C'est le coeur de Jésus, fils d'Adam (Luc 3,38) et fils du Dieu vivant, qui a vaincu le monde. (Jn16, 32)
A votre contemplation : devenir intensément contemplatif, admirateur de cet amour que ce coeur ouvert nous révèle. De commencement en commencement, par des commencements qui n'ont jamais de fin, commençons à nous enfoncer de plus en plus dans ce coeur ouvert que cette eucharistie, pain livré, nous propose et qui résume, vient de nous dire Jean-Paul 11, citant Thomas d'Aquin, en conclusion de ce congrès eucharistique, coeur de l'année jubilaire, toutes les merveilles accomplies par Dieu pour notre salut. Une eucharistie- solennité, pour rendre notre coeur semblable au sien. AMEN.
ACCUEIL :
Le coeur a écrit Claudel, a cette noblesse d'être le Centre. Il est aussi le symbole de l'amour. Tout le mystère de l'homme nous a dit Jean-Paul 11 dès le début de son ministère dans l'encyclique redemptor hominis, s'exprime dans le langage biblique par le mot coeur. Prenez et mangez. Une eucharistie pour dans les mots d'Elisabeth de la Trinité comprendre - si c'est humainement possible - cette passion d'amour de son coeur.