2009-B -Jn 15, 9-17- Marguerite Bourgeois
Année B : Lundi 1re semaine ORDINAIRE (litbo01l.09)
Jn 15, 9-17 Marguerite Bourgeois
Écoutez dit saint Augustin ce que vous savez déjà, méditez ce que vous avez entendu, aimez ce que vous croyez, proclamez ce que vous aimez !... Devant nos yeux, une femme qui a écouté ce qu’elle savait déjà : moi aussi je vous ai aimés ; une femme qui a médité ce qu’elle a entendu : vous êtes mes amis ; une femme qui a aimé ce qu’elle croyait : c’est moi qui vous ai choisis ; une femme qui a proclamé ce qu’elle a aimé : aimez-vous les uns les autres.
Pour inaugurer ce temps ordinaire, l’Église d’ici nous offre d’admirer une femme dont la vie était tellement conforme à la Parole de Dieu, tellement entré dans la Parole de Dieu, tellement Parole de Dieu, qu’au lendemain de sa mort quelqu’un écrivait : si les saints se canonisaient comme autrefois par la voix du peuple, on dirait demain la messe de sainte Marguerite du Canada. La sainteté, c’est de mener une vie qui montre Dieu.
Et pour nous ici, en quoi Marguerite Bourgeois nous parle-t-elle de Dieu ? Elle nous en donne elle-même la réponse dans le récit de sa vocation : je me suis donnée à Dieu en 1640. Pour elle, se donner à Dieu – et c’est important de le souligner - n’était pas de suivre Jésus mais de servir Jésus. Et la première lecture confirme que ce service là passe par l’épreuve qui a pris une grande place dans sa vie. Se mettre au service du Seigneur, c’est nous préparer à subir l’épreuve.
En quoi nous parle-t-elle de Dieu ? Quand des incendies ont détruit sa grande maison, elle n’y a pas vu une catastrophe car pour elle, trop vouloir être grand, n’est pas le projet de Dieu. Alors que nous sommes inquiets de ce qui diminue, Marguerite Bourgeois s’inquiétait de ce qui grandit. Quelle spiritualité il y a là-dedans ! C’est tout le mystère de l’Incarnation que nous venons de célébrer. C’est tout le mystère que nous vivons présentement : Que d’inquiétudes sur ce rapetissement que nous vivons alors que le projet de Dieu n’est pas de voir grand. Nous manquons terriblement d’un regard mystique sur ce que nous vivons. La revue En Son Nom ne cesse de nous appeler à une espérance tenace.
En quoi nous parle-t-elle de Dieu ? Elle le dit elle-même quand elle écrit quelques mois avant sa mort et qui dit autrement tout l’évangile que nous venons d’entendre : ce que je souhaite le plus ardemment c’est que le grand précepte de l’amour de Dieu par-dessus toutes choses et du prochain soit gravé dans tous les cœurs. Ah, si je pouvais le graver spécialement dans le mien et dans celui de mes Sœurs, je serais au comble de mes désirs. Je voudrais que dans toutes les instructions qui se font dans nos maisons, roulassent sur ce grand projet. Quelle piste il y a là-dedans pour tous les catéchètes de nos enfants qui sont souvent plus agités qu’eux parce qu’ils sont en manque de cette mission, de cette contemplation : Gravés dans les cœurs non pas une simple connaissance de Jésus mais la Présence et l’amour du Verbe incarné (Oraison).
À votre contemplation : regardez les générations passées et voyez : celui qui a mis sa confiance dans le Seigneur a-t-il été déçu ? Celui qui a persévéré a-t-il été abandonné ? Que cette grande dame éducatrice de la foi, nous fasse comprendre que notre part dans l’action de faire connaître Jésus, c’est de le contempler. AMEN