2000-B -Jn 14, 1-6- Vendredi 4e semaine Pâques - : Jubilé d’or de Sr Rolande
Année B : Vendredi de la 4e semaine de Pâques (litbp04v.00)
Jn 14, 1-6 : Jubilé d’or de Sr Rolande
Je n’ai pas choisi cette page qui nous dit tout le sens d’avoir, il y a 50 ans, tout quitter pour venir ici. Tout quitter avec un coeur qui ne se trouble pas tout en portant la question-inquiétude de Philippe montre-nous le chemin qui nous conduira à éprouver la joie d’habiter la Maison du Seigneur tous les jours de ma vie (ps). L’Amour du Seigneur qui est de toujours à toujours va jusqu’à pousser Jésus à nous ouvrir sa maison, à nous préparer une place, par n’importe où : dans la maison de son Père(14,2).
Non seulement nous dit Paul Celui qui a ressuscité le Seigneur d’entre les morts, qui nous ressuscitera avec Jésus, nous placera près de Lui (2Co4,14) mais encore, ce même Christ en personne insistera pour que là où il est nous soyons nous aussi (Jn14, 3). Où emportes-tu, demande Guillaume de saint Thierry, ceux qui tu embrasses et étreins, sinon jusqu’à ton Coeur ? Désormais, nous savons que si notre maison vient à être détruite, nous avons une autre demeure qui est l’oeuvre de Dieu, une demeure éternelle qui n’est pas faite de main d’homme (2 cors, 5,1)
Quand nous ruminons ces paroles, il devient facile à saisir pourquoi nous venons ici. C’est tout simplement parce nous sommes fascinés par le dedans de Dieu. Ouvrir à un autre notre maison, c’est lui montrer notre dedans. Quelle belle image à contempler - que 50 ans ne suffisent pas à épuiser - que ce Seigneur qui s’est fait pour nous la Voie(test.5) afin que nous habitions chez lui ! Oui, pour aller vers ce Christ qui est dans le Père (Jn14, 10) vers ce Christ en qui on meurt, se meut et vit (AA 17,28), vers ce Christ qui nous montre le dedans du Père, nous connaissons le chemin. Qui me voit, voit le Père.
Vers cette maison de Dieu, nous avançons, de commencement en commencement, pour atteindre un jour ce commencement sans fin, et d’arriver, dans les mots poétiques de Patrice de la Tour le plus près possible du Centre. C’est dans les tâtonnements de la foi de Thomas : nous ne savons pas où tu vas que nous avançons. Mais ce tâtonnement là nous vaut une de ces réponses sublimes, l’une de ces affirmations que seul Jésus est capable de faire : Je suis la voie, la vérité et la vie (Jn16, 6). Pour s’assurer que nous comprenons bien, Jésus ajoute : Nul ne va au Père que par moi (14,6).
50 ans pour se laisser conduire par ce Jésus, lumière du monde (Jn8, 12) ; 50ans pour marcher dans ses pas, placer ses pieds dans ses souliers parce que nous savons avec certitude que Ses paroles sont Esprit et Vie(6,63) Albert Camus- un incroyant, écrivait un jour : Il n’y a rien de plus beau au monde que l’Evangile. 50 ans pour qui se résume et se couronne à la fois par ces mots : Seigneur, montre-nous le Père et cela suffit.
Ce Père dont nous n’avons pas vu le visage, n’avons pas entendu la voix, ce Père dont pourtant nous sommes façonnés à son image, celui qui est descendu du ciel, envoyé du Père (jn7,16) nous l’a fait connaître (Jn1, 18). Je suis dans le Père et le Père est en moi. Voilà la seule Bonne nouvelle, la clé d’une vie vécue à le contempler. Voir en Jésus le miroir du Père - devenir son miroir - pour arriver demain dans la pleine lumière du face à face (1 cor, 13,12).
Avec vous, contemplatives, je rends grâce à Dieu pour ces 50 ans d’effort quotidien à voir, entendre, contempler, toucher le Verbe de Vie (Jn1, 2) qui a marché sur nos chemins, demeuré dans nos maisons pour que nous puissions voir sa gloire. Une fête pour réoxygéner vos vies. Une fête-jubilé pour réactualiser notre enracinement en Dieu. Pour la jubilaire, je deviens Pain de vie, cette Voie, ce Chemin qui nous conduit à nous asseoir, comme il est écrit, avec le Christ auprès de lui. (Ep.2, 6) AMEN
Accueil : Oui l’Amour du Seigneur est de toujours à toujours entendrons-nous demain. Cet amour là, nous dit Jean ce matin, va jusqu’à nous indiquer le chemin pour demeurer en lui. Là où je suis vous serez vous aussi. Une célébration-ouverture d’un jubilé qui nous redit que nous sommes appelés, par grâce, à demeurer dans la maison du Père.