2005-A-Mtt 9, 14-15- Vendredi des Cendres - se libérer de tout pour le Tout
Année A: Vendredi des Cendres (Litac00v.05)
Mtt 9, 14-15 nous convertir à Dieu: se libérer de tout pour le Tout
Estimer comme grand que Dieu nous invite à entrer en Carême. Le plus grand bien, le plus grand honneur au monde, la plus haute noblesse pour parler avec des mots du temps de Madame Claire, c'est être appelé à suivre Jésus jusqu'au désert pour éprouver la joie d'être servi par Dieu. D'être nourri d'un pain, d'une manne offerte en abondance. La joie d'un Loi nouvelle.
Contemplatives, ce temps d'arrachements est vraiment un temps de libération. Ne prenons pas ces mots- conversion, libération - comme du déjà entendu! Ne permettons pas non plus qu'ils deviennent une sorte de ronronnement sans couleur et sans saveur. Ils contiennent tout un projet de vie. Être assez curieux pour savoir que ces mots ouvrent sur une perspective d'opulence et de richesse. Ne nous contentons pas de faire l'éloge de ce mot sans que nos actes suivent.
Nous libérer de tous ces "penchants mauvais" que sont subtilement ces petits désirs de tout contrôler, de vouloir que mon opinion soit la meilleure jusqu'à l'imposer peut-être. Nous libérer de nos servitudes d'avoir pour soi, de désirer la dernière technologie, le dernier programme pour s'ajuster à l'heure de l'efficacité. Nous libérer parce que " les vanités de la vie étaient comme un bandeau que je mettais sur mes yeux " ( Thérèse d'Avila dans son chemin de perfection chap28, 9-10) Estimer grand que Dieu nous invite à questionner nos attachements, a nous arracher de nos dépendances " pour entrer dans son Château ". Estimer grand l'appel à convertir nos attachements en détachements. Nos dépendances en liberté. Ici, c'est la priorité des priorités pour pouvoir revendiquer en acte le privilège de suivre Madame Claire. Il nous faut aller de libération en libération, de "demeure en demeure" (Thérèse d'Avila) de clôture en clôture ( Ruysbroeck)."Toujours plus loin, toujours plus haut". Nous libérer pour voir surgir en nous une vie intérieure que "ni mites ni la rouille ne pourra ronger" , qu'aucune tempête ne pourra déraciner parce que nos vies auront été construites sur le roc du Christ.
Thérèse d'Avila, au 7 ième demeure, a ces mots qui devraient NOUS guider durant ces 40 jours : " S'éprendre passionnément " à poser nos yeux sur le Crucifié. Alors tout le reste nous semblera de peu d'importance. Sur la Croix, Jésus nous a montrés ce qu'est une vie libérée, détachée, une vie en forme d'Évangile. Commence pour nous le temps de vivre en acte. Le temps des actes. Le temps de retrouver la beauté nos origines jusqu'à "nous voir dans ce miroir ( le Christ) que nous contemplons et où notre avenir est sculpté " comme l'exprime Thérèse d'Avila dans ses 7 ième demeure.
Convertissons-nous à la libération. Risquons la conversion. Risquons d'enfouir ces mots en nous jusqu'à ce qu'ils y prennent racine Risquons de nous voir ainsi transformer en forme en Dieu. Le carême n'est pas pour les autres. Il est pour nous d'abord.
À votre contemplation: préparons nos cœur à recevoir durant 40jours des paroles ineffables qu'il n'est permis à personne de redire (2 Cor12, 4) . "Revenez à Dieu " des paroles vraiment ineffables parce que sa mémoire devient sélective en regard de nos fautes à son endroit. A bien y songer, ce temps dit de pénitence ne serait-il pas davantage un temps de ravissement ? Un temps pour désirer d'un grand désir donner hospitalité à Dieu en pratiquant le partage, en écoutant sa Loi toujours nouvelle de "toutes ses forces". Disons comme et avec Jésus " je remets entièrement ma vie, ce temps du Carême, entre tes mains" . Puisse cette remise de nous-même à Dieu engendré en nous un esprit nouveau. AMEN
Accueil: Entrons dans le temps destiné au combat du chrétien (St Bernard). Dieu nous attend au désert pour changer nos terres pour la Sienne, pour changer notre regard sur les autres, notre monde, sur nous-même pour adopter son Regard "Plus on est près d'un tam-tam, moins on entend le son " (proverbe africain). Prendre une distance pour passer d'un regard destructeur à un regard de bénédiction. Voir la bénédiction que Dieu nous offre. Pour ce temps de bénédiction, devenons pain de vie.