2001- A- Mtt 4, 1-11 Dimanche 1e semaine Carême- apprends à connaître Jésus
2011 (A) Premier dimanche du Carême
Matthieu 4, 1-11 : apprends à connaître Jésus
Une évidence s'impose à nous devant cette page inaugurale du pèlerinage de Jésus. Jésus n'est pas seulement chemin; il marche en pèlerin vers nous. Sa vie fut un long pèlerinage vers chacun de nous. Il vient à notre rencontre, se fraie un chemin jusqu'à nous, en empruntant nos routes. Il ne s'est pas contenté de se faire humain. Il ne s'est pas contenté de s’assujettir à la faim, à la soif, à la lassitude. Il a fait sien notre chemin quotidien de choisir la vie ou la mort, le bien ou le mal. Il a pris sur lui tout ce qu’il a pu du poids humain, sauf le mal parce qu'il était en adoration devant son Père. Il a pris l'initiative, comme l'exprimait la liturgie de mercredi des Cendres, de nous inviter à nous laisser réconcilier avec Dieu. Le texte dit: nous laisser réconcilier et non pas de nous réconcilier avec Dieu.
Pour venir vers nous, en pèlerinage, Jésus ne possède rien de plus que nous. Comme humain, il affronte un chemin fait d'épreuves (1ière tentation), de séduction (2ième tentation), de désir de puissance (3e tentation). Lui aussi, humain comme nous, se voit affamé tant il a faim, aveuglé par l'invitation de séduire les foules en se jetant du haut de la falaise, désarmé devant les grandeurs de la gloire qu'on lui présente. Pour affronter ce chemin, pour refuser cette tentation du miracle pour se sortir d'un environnement non agréable, Jésus n'a qu'une seule arme: tu adoreras le Seigneur ton Dieu (Mt 4, 10).
C'est parce qu'il consultait le Père, comme on l'exprime en Afrique, qu'il a pu résister à la beauté subtile que lui offrait ce prince non désiré du monde. Jésus était tellement en consultation permanente avec le Père, que son Esprit- celui-là même qui l'a conduit au désert- lui donnait à chaque fois les réponses qui désarmaient son interlocuteur.
C'est parce que Jésus est un expert en consultation du Père, un expert en intimité avec le Père qu'il a pu affronter les oppositions nombreuses sur la route et vivre sereinement son entrée au jardin des oliviers. C'est la fréquentation des Écritures, durant ce carême, qui nous donnera, à nous aussi, les armes du combat spirituel qui commence.
Dès nos origines, Dieu a implanté en nous des gènes qui nous permettent d'être comme Jésus, des adorateurs du Père. Il y a en nous, si nous progressons dans la connaissance de Jésus-Christ et si nous nous ouvrons à sa lumière (oraison), cette capacité de rejeter cette tentation d'un bonheur réduit à la seule satisfaction de nos besoins (transforme ces pierres en pain), de repousser cette tentation de la séduction (jette-toi en bas), et celle omniprésente dans nos vies, de ne pas désirer tous les royaumes du monde, tous les biens et richesses dont la publicité nous vend (tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes devant moi).Il y a en nous la capacité de choisir la vie et non la mort.
Notre vie chrétienne se mesure à l'intensité de notre relation au Père par la prière. C'est dans la mesure où nous entrons dans cette intimité avec le Père par la connaissance des Écritures - ignorer la prière c'est ignorer cette intimité - que nous vivrons comme Jésus ce chemin pascal. Cette recherche de son intimité ne nous écarte pas de nos frères humains puisque, dans le cœur de Dieu, nous trouverons le souci des plus pauvres, l’inspiration du partage, comme l'exprime la liturgie de ce temps du carême.
Dans son testament spirituel, Shahbaz Bhatti, 42 ans, le ministre des minorités assassiné le 2 mars dernier au Pakistan, écrivait : Je veux vous dire que je tire beaucoup de force, d'inspiration dans la Bible et dans la vie de Jésus. Plus je lis le Nouveau et l'Ancien Testaments, les versets de la Bible et les paroles du Seigneur, et plus ma force et ma détermination sont renforcées.
Tantôt, la première lecture demandait : Adam où es-tu ? Et moi où suis-je ? AMEN.