2000-B : Mtt. 1, 18-23 Vendredi 22e semaine ordinaire - -nativité de Marie
Année B : Vendredi de la 22e semaine ordinaire (litbo22v.00)
Matthieu 1 : 18-23 nativité de Marie
Monte en moi ce matin ces mots de Dante, philosophe, qui en parlant de Marie a écrit : La Vierge a ennobli la vie. O toi dit-il qui as ennobli la vie de telle manière que Celui qui était son créateur a voulu se faire sa créature. Une naissance qui a ennobli la vie. Elle a ennoblie sa vie et notre vie par son silence, elle qui conservait tout dans son coeur. Elle est entrée à fonds - elle femme du silence- dans l’inconnaissable ( un mystique a écrit le nuage de l’inconnaissance) Elle a tout remis avec confiance entre les mains de Dieu. Quelle confiance, il y avait en Dieu quant elle voit, entend Joseph souhaiter la renvoyer à cause de son état. Contrairement à ce que j’entends tous les jours, Marie n’a rien dit pour se défendre, pour sauver son honneur. Que celui qui l’a mis dans cette situation, la tire de là semble-t-elle se dire.
Marie nous offre un chemin, une réponse à notre désir de valoir. Nous voulons valoir. Nous voulons que notre vie ait un sens. Nous voulons identifier ce que nous valons, nous estimer, nous admirer, croire que notre vie à de la valeur. Cela est juste, bon et nécessaire. C’est un incontournable. Marie nous a fait passer de la forme d’esclave à la forme de Dieu. Le mystère de l’Incarnation répète les Pères de l’Eglise nous permet de devenir ce qu’est Dieu.
Dans son Magnificat, Marie nous dit le chemin qui nous ennoblie, pour être divinisé : il exalte les humbles. Un chemin qui fait de grande chose en nous. Marie - et je reprends ici les paroles de son fils- dit à la vie humaine monte plus haut, (mon ami, monte plus haut)(Lc14,10) Monte plus haut jusqu’à te laisser diviniser. Saint Paul vient de nous le redire : nous sommes prédestinés à la gloire.
En Jésus le divin, la gloire - être Dieu - ne signifie pas dominer, écraser les autres mais se dépouiller, se désapproprier de son moi, de ne coller d’aucune manière à soi, de n’être lié par rien. Etre Dieu -et quel ennoblissement la dedans- signifie être élan de générosité, tout orienté vers l’autre, les autres, de n’avoir rien pour soi parce qu’on donne tout. Maurice Zundel aime dire : Dieu est pauvreté. Il n’a rien. Il nous a tout donné.
La sagesse de notre monde n’est pas celle-là. Lisez les journaux. On y exalte, ennoblie ceux et celles qui font des actions d’éclat en bien ou en mal, ceux et celles qui font des choses qui paraissent. Ce matin, une naissance dont l’exploit fut d’être une petite vie sans envergure, sans intérêt, sans relief, tout intérieur à la manière de son propre fils qui s’est fait tellement semblable à nous que nous ne l’avons pas reconnu.
Pas surprenant alors qu’elle soit le modèle et l’idéal de la vie consacrée. Pas surprenant que Madame Claire suggère à Agnès de porter spirituellement Jésus comme Marie l’a porté matériellement.(3LA24-26) Pas surprenant que Jean-Paul 11 dans l’instruction Verbi Sponsa décrit votre vie comme une vocation à vivre et à continuer le OUI de Marie. Sa vie modeste, silencieuse, vie d’effacement, d’oublie de soi, d’union à Dieu est votre idéal.
A votre contemplation: attache-toi à Sa très douce Mère (3LAg18) Comme Marie, il nous faut contempler son Fils et devenir capable de faire nôtre son admirable humilité et sa stupéfiante pauvreté (4LAg20-25) qui sont le portail d’entrée aux demeures célestes (2LAg21). Une eucharistie pour que nos vies soient ennoblies à l’imitation de la sienne. AMEN.
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