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2004-C-Lc 15,3-7-Sacré coeur - une vulnérabilité inguérissable

ANNÉE C: SACRÉ CŒUR DE JÉSUS (2004)

Luc 15,3-7  Une vulnérabilité inguérissable

Pour vous dire ce coeur de Dieu, une image m'a affecté tout au long de cette semaine, une image qui lentement s'est transformée en moi comme la plus belle et haute présentation qui puisse dire ce coeur:  "il ne valait que trente deniers". Et il s'est trouvé quelqu'un pour clamer que c'était trop cher.  Avec une somme aussi dérisoire, Jésus ne pouvait se payer le luxe de gardes du corps, d'une armée. Sa vie fut une vie " sans uniforme", sans protection autre que sa vulnérabilité inguérissable. Oui, ce coeur qui a tout fait pour apporter à l'humanité une "forme de vie" compatible avec ce que nous sommes, ne valait que trente deniers. Et c'était trop cher.

Jésus ne valait rien parce que l'amour pour être vrai, ne peut s'imposer. Jésus ne pouvait rien contre le désir de toute-puissance. Il n'a jamais voulu établir avec nous un rapport de force. Il a refusé de s'emmurer dans une folie de violence parce qu' "une armée ne donne pas la victoire" (Ps.  Toute sa vie, Jésus qui attirait les foules non pour ce qu'il était mais pour ce qu'il faisait, -n'était-ce pas le reproche qu'il leur adressait ! - a renoncé à être idole.  Les récits évangéliques ne nous rapportent qu'une chose: Jésus a rencontré l'échec qu'il a vécu avec une grande et désarmante sérénité. Les échecs, les blessures infligées à son cœur, couvrent plus de la moitié des Évangiles.

Songeons au jeune homme riche que Jésus a trouvé "beau" parce qu'il cherchait la "vraie vie" – le type de vocation qui a tellement ému Jésus - mais qu'il n'a même pas,  par respect pour lui, cherché à convaincre de "tout quitter", de tout vendre, de délaisser tous les attachements qu'il avait pour s'assurer de posséder cette "vraie vie" ; songeons à sa première prise de parole dans le Temple où il déclara qu'aujourd'hui se réalise ce passage.. "sur ce sujet on t'écoutera plus tard". ; songeons à sa prestation devant Pilate où  il n'avait que son silence à lui offrir..

Contemplatives, devant nos yeux, l'Histoire d'un Dieu, de notre Dieu au cœur vaincu. Pour nous en convaincre, relisons ce combat de Jacob "on t'appellera Israël car tu as été fort contre Dieu". Sur la Croix, l'échec de ce cœur est total. À peine quelques femmes. Même ses "images"- ses disciples- ont fui de peur. "Celui qui ne valait que trente deniers", ce Jésus aux entrailles de miséricorde pour rejoindre, "pour venir lui-même à la recherche" (1ière lecture) de la brebis égarée, "pour veiller sur elle", plutôt que de lutter contre l'échec, l'a intégré dans sa vie jusqu'en en faire son pain quotidien. Jusqu'en en faire pour nous un chemin de salut. Il l'a tellement assumé que sa vie, son coeur fut une porte ouverte, "une plaie ouverte" sur une vulnérabilité inguérissable. Dans les mots d'aujourd'hui, sa sensibilité lui a fait connaître tous les malheurs. Il n'en finissait pas de souffrir, de pressentir qu'"on ne Le connaissait pas" (Jn. Nous savons d'expérience comme une trop grande vulnérabilité peut nous rendre la vie impossible.  

Devant nos yeux, une offre d'emploi à nos cœurs humains, un chemin mystique aussi: vivre comme Lui sans autre arme qu'une vulnérabilité inguérissable, simplement parce que nous avons un "faible" pour son cœur, parce que nous désirons devenir "SES images", lui qui a eu et continu à avoir un "faible" pour nous. C'est là la plus haute et riche expérience spirituelle que ce cœur nous offre en Héritage. À vivre. Cette vulnérabilité inguérissable est l'inouïe et incontournable chemin d'évangélisation. "Il est mort pour nous" (2ième  lecture). Il veut ainsi s'assurer que son Cœur vulnérable sera le seul maître d'œuvre de cette terre nouvelle. 

A votre contemplation: entre nous et Jésus en arriver à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul "je", qu'un seul cœur, celui d'une vulnérabilité inguérissable. Jésus nous autorise à publier nos vies sous son nom. Quel autre auteur accepterait cela aujourd'hui sans nous accuser de plagiat ? Y-a-t-il en nous un cœur, un cœur avec un grand "C" ? Y-a-t-il en nous un cœur qui inspire ce que nous sommes et ce que nous faisons ? Impossible d'offrir une Parole de Cœur sans s'autoriser par grâce, à être Coeur ? Si nous ne voulons pas discréditer son cœur dans ce long travail d'évangélisation, si nous voulons être son "image", il nous faut attester que nous valons moins que trente deniers, que nos vies reposent sur une vulnérabilité inguérissable. Tout autre chemin nous conduirait à nous donner une vie de plagiat. Élevons nos cœurs jusqu'à lui devenir semblable et nourriture pour le salut du monde.  Amen

Accueil: la dévotion des dévotions dit Alphonse  de Liguori  c'est aimer ce cœur de Dieu venu jusqu'à nous pour se faire aimer dans ce qu'il est et non pour ce qu'il faisait. Avec ce cœur qui nous laisse voir toute la gloire de l'Agape, chantons notre louange au Père

 

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Date: 
Samedi, 1 mai, 2004

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