2010-C -Mc 10, 17-27 Lundi 8e semaine ordinaire - que dois-je faire pour avoir la vie éternelle?

Année C : Lundi 8e semaine ordinaire (litco08l.10)
Mc 10, 17-27 : que  dois-je faire pour avoir la vie éternelle?
 
Béni soit Dieu. Dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître […] et cet héritage nous est réservé (1 Pi 1 2). L’héritage qui nous est réservé, c’est ce troisième jour du monde. Antoine de Padoue disait que le premier jour [du monde] fut l'Incarnation du Christ; le deuxième fut sa Passion et que le troisième, c'est la mission du Saint Esprit. Nous reprenons ce temps de la mission du Saint Esprit, ce troisième jour du monde,pour entendre la question de cet homme de l’évangile; c’est une belle question, réaliste, terre à terre, très humaine. Que nous faut-il faire pour unifier en nous le ciel et la terre? Pour être avec lui? Pour être heureux aujourd’hui et demain?

Nous aussi, comme cet homme de l’évangile qui n’est pas nommé, parce que c’est chacune d’entre nous, nous voulons toutes bien vivre. Nous voulons une vie qui puisse traverser la mort. Nous voulons toutes ici construire nos vies sur du solide, sur du développement durable.  Mais comme lui aussi, en posant à Jésus notre question: comment nous donner un héritage où les mites n’ont pas de prises, nous avons de grands biens. Nous aussi voyons la vie éternelle comme un bien qui s’ajoute aux biens que nous possédons.

Dans sa réponse, Jésus nous indique que le bonheur, le bonheur durable, repose sur une vie dépossédée de tout. Il ne suffit pas, parce que d’une certaine manière c’est trop facile, d’affirmer que nos vies sont «correctes»,  que nous vivons relativement en état de sainteté, que nous observons tous ces commandements depuis notre jeunesse, il faut passer par cette porte étroite de la dépossession. C’est le chemin qui unifie nos vies d’en bas avec celles d’en haut.

Le monde que Dieu a mis sous nos pieds  est si fascinant que nous oublions parfois, comme l’homme de l’évangile, de lever les yeux vers le ciel.  En reprenant ce troisième jour du monde, l’Esprit de Dieu nous est donné pour décoller nos yeux d’un horizon trop rapproché, trop terrestre pour plonger nos regards dans l’infini de Dieu, vers le Royaume et sa Béatitude.  Il nous invite à changer de mentalité, changer nos mentalités pour découvrir une autre façon d’être heureux, une autre respiration, de nouveaux horizons…

Ce matin, regardons Jésus poser sur nous un regard émouvant. Regard plus pénétrant que toute parole.  L’Amour lui-même pose sur nous un regard de beauté, tout positif, tout aimant, empreint d’affection. Jésus admire notre bonne foi. Il voit – mais ce n’est pas pour nous enfler la tête– que nous sommes de belles et bonnes personnes. Il nous trouve tellement attachante, de son goût, qu’il prend le risque de nous offrir d’être avec lui, de l’accompagner sur la route, de devenir pleinement disciple de ce troisième jour du monde : viens et suis-moi. Cette demande nous séduit, mais nous avons aussi de grands biens. Impossible de nous attacher à Jésus si nous ne sommes pas «détachés» de tout ou si nous sommes «attachés» à tout.

La seule chose qui nous manque, qui nous manquera toujours, la seule chose qui nous sera toujours difficile, c’est de faire nôtre intégralement le chemin de Jésus. De le suivre à la perfection. Dans sa réponse, Jésus suggère comme chemin de bonheur de prendre le sien. De riche qu’il était, il s’est fait pauvre. Il n’a pas craint de devenir rien, de se faire serviteur, de prendre le chemin de la vulnérabilité. Jésus n’a pas donné son superflu, un petit peu. Il a tout donné. Ce chemin est tellement impossible que, dans sa prière sacerdotale, Jésus a prié pour nous. Il a prié pour que nous vivions comme lui, dépossédé de tout. De tout temps, les mystiques ont considéré cette dépossession comme incontournable pour être sauvé.

Rendons grâces à Dieu pour le don reçu de nous donner. Rendons grâce à Dieu pour le don du centuple que nous goûtons dès maintenant. Rendons grâce à Dieu pour ce regard divin toujours posé sur nous.  Jésus n’est pas attristé de notre réponse. C’est nous qui le sommes de refuser son offre d’une vie intense, intensément heureuse.  Rendons grâce à Dieu pour ce pasteur d’ici, Mgr Moreau qui a tout donné, qui a vécu comme Jésus entièrement donné aux pauvres. AMEN. 

 

 

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Mardi, 1 juin, 2010

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