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2008-A : Mardi 6e semaine ordinaire - Mc 8, 14-21 configurer nos regards sur celui de Dieu.

Année A : Mardi 6e semaine ORDINAIRE (Litao06m.08)
Mc 8, 14-21  configurer nos regards de celui de Dieu.

En ce surlendemain de la Pentecôte, de cette fête qui termine ce grand Dimanche et qui vient de souffler en nous l’audace qu’est-ce que « vous ne comprenez pas encore? ». En reprenant cette longue saison du temps ordinaire, Marc nous lance un appel à percer le voile de nos regards jusqu’à l’audace de ne désirer voir que ce qui est beau. Jusqu’à l’audace de nous donner des yeux créateurs de beauté. Des yeux engendreurs d’émerveillement. Parce que nous demeurons souvent prisonniers de nos volontés, nous avons peine à goûter la saveur de l’Esprit qui nous désaveugle, qui désarme nos regards embrouillés par nos myopies. « Vous ne voyez pas »vient de nous dire Marc.

C’est devenu banal de l’observer, l’histoire comporte des récits sans fin de nos incapacités d’apprécier le nécessaire que nous avons.  « Nous avons le cœur aveuglé. Nous avons des yeux et ne regardons pas ».Cette tentation-là – ne voir que le « petit peu de pain (ev.) » que nous avons– «ne vient pas de Dieu» disait Jacques dans la 1ère lecture parce que, précise-il  « chacun est tenté par ses propres désirs ». Arrivés à maturité, - nous sommes ici des experts pour atteindre cette maturité, - nos désirs enfantent la mort. Ils donnent naissance à des yeux « aveuglés ».

Oui, il y a des yeux qui ne sont pas heureux. Ce sont des yeux qui ne voient pas que « les présents merveilleux viennent d’en haut » (1e lect.), des yeux qui ne savent plus voir au-delà d’eux-mêmes, des yeux qui, parce qu’ils s’en tiennent à leur propre volonté, sont recouverts d’une membrane (pellicule) qui empêche l’œil intérieur de voir.  Demeurer soumis à nos volontés,  « ce n’est pas, dit un chartreux, le joug divin.... c’est un collier étouffant » (La volonté  de Dieu, vives flammes, mars 2008, #270, p.25).

Ce que Marc vient de nous dire, c’est que des yeux ouverts, déracinés de nos volontés, ouvrent sur une Présence, celle de Quelqu’un qui, avec « cinq pains », non seulement « a nourri cinq milles personnes » mais en a fait « ramasser des paniers pleins de morceaux ». 

Saintes femmes, tout le travail de l’Esprit est de nous donner cette audace de nous détacher de nos volontés, de nos désirs pour observer qu’autour de nous il y a des « paniers pleins de morceaux de pain » à savourer. Si notre regard est trop sombre, s’il ne voit que « le seul pain dans la barque », c’est que nous ne sommes pas « imprégnés », « alliés » au regard de Dieu. Avouons-le, c’est quand nous avons beaucoup de « dévotion » pour nos regards que notre joug devient difficile à porter. Notre vie devient alors une vie infernale parce vécue  à rechercher sa propre volonté. Une vie qui ne fait que se regarder ; quel malheur il y a là-dedans ! Nos regards passent souvent à coté du trésor que Dieu a placé à la portée de nos mains.

Entendons Jésus nous dire ce matin : « j’ai rompu cinq pain pour cinq mille hommes ».Quelle belle mission que de voir cela! Quelle merveilleuse paix intérieure nous nous offrons quand nous comprenons cela!  (Finale de l’évangile)
 
En ce jour où l’Église souligne la mémoire des apparitions de Marie à trois jeunes enfants à Fatima, puisse Marie nous aider à entendre son appel toujours actuel de convertir nos regards jusqu’à ce qu’il – et je cite cette savoureuse expression de Marie Grignon de Montfort – nous « confites (=imprégnés) dans le sucre de l’amour ». Alors nous n’éprouverons plus ces raideurs, ces résistances à ne plus rester en nous-même comme chemin pour développer le regard de Dieu  en nous et autour de nous. AMEN

 
  

Évangile: 
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Date: 
Dimanche, 1 juin, 2008

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