2008-A-Mc 2, 1-12-Vendredi 1e semaine ordinaire- paralysé devant la porte
Année A : vendredi 1re semaine ORDINAIRE (Litao01v.08)
Mc 2, 1-12 paralysé devant la porte
Pouvez-vous distinguer la couleur des yeux du Père François Dominique ? Pas facile. Plus difficile encore pouvez vous voir, non pas soupçonner sa foi ? Ça prend des bons yeux, des yeux perçants, de hiboux qui voient dans le noir. Ça prend les yeux de Jésus pour voir la foi chez l’autre. « Voyant leur foi ».
Toute sa vie, Jésus n’a fait que lire la foi dans les cœurs. Jésus n'impose pas la foi, il la découvre chez les gens. Il les aide à mettre des mots sur ce qu'ils vivent, sur cette foi en gestation en eux. Songeons à cette femme cananéenne, ce centurion romain. C’est la foi qu’il percevait en eux qui les ont sauvés. « Ta foi t’a sauvé ». Quelle pédagogie il nous offre à saisir ! Quel admirable chemin, il nous suggère!
Jésus voit que ceux qui lui portent leur ami pour qu’Il le guérisse, ne sont pas « des hommes de peu de foi». Sans doute, ces porteurs sont incapables de réciter d’un bout à l’autre la foi des scribes, encore moins celle de notre Credo. Ils sont incapables de déclarer que Jésus est Fils de Dieu, né d’une Vierge; incapables d’affirmer comme Pierre « tu es le Messie ». Pourtant, ils ont « foi » et Jésus voit que leur « foi » est « plus grosse qu’une graine de moutarde ».
La première Bonne Nouvelle que Marc nous offre en ouvrant son évangile est de nous imprégner de cette certitude que Jésus voit notre foi bien avant que nous puissions l’articuler. Et nous, préférons-nous qu’elle soit bien articulée avant de la voir ? Pour Jésus, « voir la foi » semble si spontané, naturel que ça lui paraît plus facile que de guérir. Jésus voit la foi naissante. Là où plusieurs d’entre nous ne verraient rien, ou trop peu, ou trop noir ou un foi pas assez articulée, une foi « qui raisonne en eux-mêmes », Jésus, Dieu, voit la foi qui transporte les montagnes, la foi qui crier les aveugles, fait marcher des foules, la foi qui ouvre les toits. En tout cas, c’est la priorité que Marc nous transmet. Que c’est rassurant ! Jésus voit avant tout chose la « foi » dans les cœurs.
La deuxième Bonne Nouvelle que Marc, en ouvrant son évangile, veut nous transmettre : Jésus s’appuie sur cette foi pour faire des merveilles, pour réaliser le miracle de la guérison. « Lève-toi et marche ». Cette foi naissante est assez suffisante pour que la vie de Dieu s’infiltre dans les membres inertes du paralytique.
Contemplatives, contemplatifs, l’évangile que nous venons d’entendre nous dicte le chemin pour vivre en chrétien aujourd’hui. Il est un appel à reconnaître la foi cachée dans le cœur de ceux et celles qui nous apparaissent comme «mal croyants» ou même «incroyants». En ces temps de mutations profondes que nous vivons, il nous est presque « naturel » de voir que la foi s’éteint. Mais ce que Marc affirme dès le début de son évangile, c’est qu’il devrait nous être « naturel » de reconnaître que la foi chrétienne n’est pas une ligne de conduite, une ligne de parti politique. Que la foi ne se situe pas sur le terrain de la logique du tout ou rien. Jésus par ce geste et avec autorité nous montre que la foi en Lui est un espace où beaucoup peuvent trouver place. Qui peut affirmer infailliblement où il y a de la foi et où il n’y en a absolument pas ?
À votre contemplation, un Dieu en Jésus nous fait voir notre véritable vocation : simplement Lui porter, ici dans la prière, nos paralysies et les paralysés. Et lui voyant notre foi, accomplira ce qu’il a fait hier : il relèvera, ressuscitera, pardonnera ceux et celles que nous lui portons. Ils seront exaucés en raison de notre foi. Une eucharistie pour éveiller en nous la puissance de cette foi qui rend aujourd’hui comme hier « stupéfait » notre entourage et le pousse a clamer « nous n’avons jamais rien de pareil ». AMEN
Accueil : « la foi doit avoir la priorité » voilà ce que nous offre à voir Marc en ouvrant son Évangile. Si nous sommes heureux de croire nous porterons nous aussi à Jésus tous les paralysés de notre monde.