2001-C- Lc 22, 24-30-Marie Léonie Paradis-
Année C: Vendredi de la 3e semaine de Pâques (Licp03v.01)
Lc 22, 24-30 Col 3, 14-15.17-23 Marie Léonie Paradis.
Dans sa lettre inaugurant le nouveau millénaire, Jean-Paul 11 exprime avec une clarté sans pareil que le premier itinéraire de tout chrétien est celui de la sainteté. Citant l’apôtre Paul, le Pape affirme que la volonté de Dieu, c’est votre sanctification (1 Th4, 3). Lumen Gentium (chapitre V) nous rappelait que le service de Dieu est notre seule priorité. Nous appartenons à ce Dieu trois fois saints (Is6, 3). Le secret pour prendre ce chemin se trouve dans ce contact quotidien avec Dieu: demeurez en moi comme moi en vous. Le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s’il ne demeure pas sur la vigne. (Jn15, 1-6)
Tel est le secret que nous livre aujourd’hui, une femme d’ici, Mère Marie Léonie Paradis, femme qui vous a accueilli, hébergé quelques mois à votre arrivée chez nous, femme qui est même venue me dit-on coucher ici dans ce monastère. Quelle joie aussi de faire mémoire de ce qu’elle a été pour vous, pour notre Eglise!
Sa manière de vivre nous dit qu’une seule chose est nécessaire: le service de Dieu non à la manière de ceux qui commandent, qui exercent le pouvoir (Lc22, 25) mais à la manière de celui qui sert. Elle a mis l’amour du service au-dessus de tout (1ère lecture) Sa contemplation de celui qui nous a aimé jusqu’au bout (Jn13, 1-2), l’a conduite - pour reprendre une expression du chapitre 3 de Vita consecrata,- a vivre jusqu’au boutisme le service des autres. Je précise non pas parce qu’à l’époque, c’était le rôle de la femme mais simplement parce que le lavement des pieds est le nom de la toute-puissance de Dieu dont elle a voulu être à l’image et à la ressemblance. Si tu veux être mon disciple, suis-moi
Permettez-moi une anecdote personnelle. De retour au séminaire Saint-Paul au lendemain de mon ordination, j’étais invité à célébrer -c’était ma 2e messe- pour la communauté des petites soeurs de la sainte Famille. La supérieure d’alors m’accueillait par ses mots demeurés gravés dans ma mémoire. Nous avons mission de vous nourrir. Vous avez mission de nous nourrir. Quelle admirable manière d’affirmer que notre place -avec des dons différents - consiste dans le service des autres (Ev). Mère Léonie disait: il nous faut nous redire sans se lasser que notre oeuvre principal c’est la charité. Elle avait, nous rapporte Mgr Paul Laroche, évêque de Sherbrooke, toujours les bras ouverts et le coeur sur la main, un bon et franc rire sur les lèvres, accueillant tout le monde comme si c'eut été Dieu lui-même. Elle était toute de coeur.... parce vivant dans le coeur de Dieu.
Paul vient de nous dire ce que fut Mère Léonie. Quel que soit votre travail, faites-les de bon coeur pour le Seigneur et non pour plaire aux autres. Cette humble parmi les humbles (Jean-Paul 11 au Parc Jarry, lors de sa béatification en 84 ), s’est faite- et je reprends les mots testamentaires de Madame Claire (test CL163- attentive aux autres comme une mère pour ses enfants. Pour elles, les autres avaient le visage du prêtre et de sa mission d’annoncer Jésus. Elle présidait sur ses consoeurs non avec une autorité qui impose et écrase mais par ses qualités humaines de simplicité, de générosité et de service. A l’heure où le pouvoir est tant recherché, Marie Léonie nous indique une autre voie: celle de la puissante discrétion de l’amour
A votre contemplation ces mots du psaume de ce jour: louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur. Que cette femme de chez nous qui a toujours gardé son tablier de service et sa lampe allumée transfigure nos vies jusqu’à nous faire ressentir que la simplicité du coeur et la joie du service demeure encore aujourd’hui des valeurs inestimables! Que Marie qui a tellement été importante dans la spiritualité et la vie de cette femme nous fasse découvrir que le service des autres dans la simplicité s’enracine dans notre désir de devenir à notre tour simplement eucharistie, pain de vie. AMEN
Accueil: Vous revoilà de retour chez vous après une escapade d’échange fraternel. Avec Marie Léonie qui vous a accueilli avec joie à votre arrivée chez nous au début du siècle dernier, accueillons celui qui, en nous donnant sa chair à manger, nous fait pressentir la joie de vivre en ressuscité.
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