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2002-A-Lc 16,1-8 - Vendredi 31e semaine ordinaire- l'art de s'en remettre à un autre

Année A : vendredi de la 31e semaine ordinaire (litao31v.02)
Lc 16,1-8 être assez habile pour savoir confier sa vie à Dieu

Cette page est déroutante. Elle inquiète et dérange à la fois les mentalités éprises d’une justice légaliste. Une lecture distraite semble faire passer par la grande porte les blanchisseurs d’argent tant un tel comportement ne conduit pas à une mise en examen ni même à une accusation formelle mais ouvre sur la louange. Nous devrions nous réjouir que cette page déroutante fut un jour racontée par Jésus. Nous réjouir qu’un accusé de détournement de fonds - aussi percutant que le scandale d’ENRON- retrouve une autre manière de vivre. L’escroquée est félicité par le maître-propriétaire. Que comprendre?

Hier, les Pères de l’Eglise y voyaient un appel à faire l’aumône. À la générosité. Il y a aussi dans ces lignes incongrues tout l’art de s’en remettre à d’autres. Remettre notre destin - à la manière du gérant incapable de vivre dans la déchéance- entre les mains de nos débiteurs. De Dieu. Confier sa vie, remettre sa vie au maître souverain de notre destin (NC # 306) est la plus grande des habiletés. La première de toutes.

Quand dehors une perte d’emploi conduit jusqu’à la dépression, quand ici une vie de prière semble vouloir se prolonger dans une léthargie qui fait souffrir, quand nous éprouvons -dehors ou ici dans ce cloître - avoir perdu la gérance de notre vie tout court, de notre vie de prière, il nous faut réagir avec l’habileté de remettre notre avenir de priants entre les mains de Dieu. Avoir l’habileté me disait ma sainte madame Claire, l’autre, de prendre les événements tels qu’ils sont et d’essayer d’en tirer un chemin de bonheur. Je corrige : non pas essayer mais d’en tirer un chemin de bonheur.

Cette parabole laisse deviner que Dieu est à l’oeuvre jusque dans nos échecs. Jusque sur nos croix. Elle laisse voir que dans chaque situation, qu’elle qu’en soit la profondeur de la désolation qu’elle engendre, il y a en germe des signes de résurrection. Pour ceux et celles qui se refusent de vivre en ennemis de la croix (1ère lecture), tout devient signe de la résurrection.

Pour nous éviter de placer notre gloire dans la honte ou encore de fixer notre attention vers les choses de la terre (Phil 3,19);pour nous éveiller à cet art de nous laisser conduire par Dieu, rien de mieux vient de nous dire cette parabole étonnante de Luc qu’une bonne crise de croissance. Pour transformer nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux Ph 3, 21) rien de mieux qu’une bonne descente aux enfers de la vie. Pas si déroutante que cela cette parabole! La nuit n’est pas la nuit mais signe de l’aurore. La nuit n’est pas un point d’arrêt mais une partie du chemin. La nuit est aussi importante que le jour.

A votre contemplation : Dieu ne peut remplir de sa présence que des êtres fragilisés par la mauvaise gérance de leur vie. Il est ce soleil qui réconforte nos angoisses à la condition d’avoir l’habileté nécessaire de choisir la vie. Seuls ceux et celles qui osent à la manière du gérant se sortir du cercle étroit de leur moi tout-puissant voient leur vie se transformer en fils et fille de la lumière. Faisons nôtre cette recommandation de Paul que nous avons entendu tantôt : tenez-bon dans le Seigneur mes bien aimés. Amen

accueil :

Remettre nos vies entre les mains de Dieu comme Jésus a remis la sienne entre nos mains jusqu’à la Croix. Aide moi à m’oublier entièrement dirait Elisabeth de la trinité dont nous faisons mémoire aujourd’hui. Du temps maintenant pour passer de soi à Dieu, Du temps - celui de l’eucharistie - pour remettre nos vies entre ses mains

 

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Vendredi, 1 novembre, 2002

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