2013 - C: Jn 15, 9-17 Marguerite Bourgeois - : une véritable porte de la foi.
Année C: Samedi du temps de Noël (litcn02s.13)
Jean 15 9-17 : Marguerite Bourgeoys, une véritable porte de la foi.
C’est aujourd’hui la fête d'une femme venue d'ailleurs, de Troyes en France, pour être ici, chez nous, une véritable porte de la foi. Une source d'inspiration en ce temps d'évangélisation. Une femme véritable mère de la colonie, tant elle a enfanté à la foi, engendré à la foi. Une femme qui a cru en la bonne nouvelle, une admiratrice de la bonne nouvelle, une experte en «demeurance» dans l'amour de Dieu, dans sa Présence. En Sa présence, elle a vécu en ressuscitée. Elle a incarné le ressuscité.
Mais, qui était au juste cette femme ? L'histoire nous rapporte qu'elle méditait les événements qui ont marqué sa vie. Malgré les défis surhumains qu'elle affrontait, elle ne se demandait jamais comment cela se fera-t-il? car elle portait en elle le secret, le secret le plus merveilleux, celui de sa foi et de sa confiance en Dieu.
La bonne et grande nouvelle de ce jour: cette femme savait d'expérience que Dieu était son chez soi et que son chez soi était Le sien (Jean de Bernières, 1602-1659). Elle se savait lieu privilégié de Dieu et qu'Il était sa demeure. Sa vie confirme qu'elle était née de Dieu, passionnée pour l'oubli de soi (Thérèse de l'Enfant-Jésus). Sa personnalité forte l'a faisait femme faîte pour l'amitié parce que, pour elle, instruire, évangéliser c'est dire à l'autre quel qu'il soit -juifs ou païens, esclaves ou hommes libres (Ga3, 28)-, cette stupéfiante nouvelle que toi aussi tu es aimé de Dieu.
Nous pouvons bien aujourd'hui regarder son œuvre, ses réalisations. Cela risque d'être un regard purement historique. Purement extérieur. Il nous faut un autre regard, plus intérieur, et qui nous fait voir qu'en elle, il y avait un moi plus intérieur que son propre moi. Un moi nourri par un autre moi. Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Le propre de l'amitié -elle était amie de Dieu- est de se nourrir de plus en plus de l'autre, de la connaissance de l'autre. D'être avec l'autre plus qu'avec soi-même. Elle a fait disparaître ce moi qui est le dieu que nous adorons le plus (sainte Thérèse des Andes).
Pour paraphraser Adrienne Von Speyr qui parlait de Marie, ce moi de Jésus devenu son moi, cet amitié de Jésus pour elle était la clé de toutes les autres facettes de sa vie. Oui, le Verbe s'est fait chair en elle et l'a fait fille de Dieu. Lui seul peut expliquer qui est cette femme qui a planté dans notre terre d'ici un mode de vie céleste (saint Jean Chrysostome).
Quelle merveille que cette femme qui fut chez nous visage de Dieu ! Par elle, la lumière du Fils unique de Dieu a brillé pour ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort (Lc 1, 79; Is 42,7).Elle fut «porte-Dieu». Son soleil fit briller son visage sur nous. Par elle, Dieu s'est penché vers nous. Il a tourné son visage vers nous. Il nous a apporté la paix (cf. Nb 6, 24-26). Elle n'a pas «joué» à mener une vie chrétienne. Elle fut parole de Dieu faite chair. Huile d'allégresse (Ps 44, 8).Elle honorait bien de sa vie d'être ami de Dieu.
En cette année de la foi, contemplons -permettez-moi de le dire ainsi- cette «mère de Dieu» tant elle nous a donné ce Fils qui l'habitait, tant elle était amie de Dieu et demeurait dans son amour. Cette maternité fut la clé de toute son œuvre. Ayant pour vous, dit-elle,une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes (déclaration reprise par Jean-Paul II dans l'homélie de sa canonisation en 1982). Elle a dit par sa vie des choses qu'elle n'a pu jamais dire à personne. Sa vie pas facile, mais vécue dans la sérénité, trahissait la beauté de son amitié, de son union mystique avec Dieu.
Saintetés, comme Marguerite Bourgeoys, nous sommes des amis de Dieu. Mais notre amitié avec Jésus sera toujours fragile et menacée tant il exige de cristalliser en nous des comportements divins aux heures les plus houleuses de notre existence. Aux heures où notre humeur fait tant déshonneur à cette amitié que Dieu nous offre.
À votre contemplation : mettez votre confiance en lui, disait la première lecture, il vous viendra en aide. AMEN.