MESSE DE DÉPART A LA RETRAITE D’EMPLOI PASTORAL
À LA PAROISSE SAINT-MCIHEL le 18 juin 2023
« Vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte » disait Dieu à Moïse aux fils d’Israël, aux pieds du Mont Sinaï, après la sortie d’Égypte, selon ce que nous raconte, le Livre de l’Exode. Or, j’ai été ordonné prêtre diocésain à Valleyfield le 12 décembre 1964, vers la fin du Concile œcuménique de Vatican II, un Concile réunissant 2,500 évêques du monde entier qui avaient rappelé ces paroles de Dieu à toute le Peuple de Dieu, dans la constitution sur l’Église qu’ils venaient d’adopter. Je suis un prêtre de Vatican II et j’en suis fier et reconnaissant à Dieu!
Ces paroles du Concile ont continué de m’inspirer tout au long de mon long ministère de prêtre, pendant près de près de 59 ans, en joignant mon activité pastorale à celle de nos six évêques mais aussi aux prêtres et aux autres baptisés qui ont contribué à développer chez nous une Église solidaire, coresponsable, missionnaire, et que tous les baptisés sont appelés à construire. C’est une Église dont le Pape François est un pasteur qui m’inspire beaucoup.
J’ai travaillé dans une grande variété de ministères, en m’associant à une foule de personnes, femmes, hommes, prêtres, diacres, laïcs ou religieux, qui, à travers notre diocèse et ailleurs au pays, ont mis en œuvre avec passion l’esprit du Concile et ce désir que notre Église devienne de plus en plus ce que le Christ a voulu d’elle.
A travers de nombreux voyages, et surtout des pèlerinages bibliques ou spirituels, j’ai eu à cœur de me former et de former des baptisés à cette ouverture de cœur et d’esprit envers toutes les cultures, particulièrement en Terre Sainte, en Amérique latine et en Europe, et ici même, pour communier à l’immense équipe missionnaire de chacun de ces continents : je me suis efforcé de faire aimer ces cultures et ces peuples. D’ailleurs, mes principaux voyages de vacances ont aussi été choisis comme geste de solidarité avec des baptisés missionnaires, en Amérique latine notamment.
Les années ont passé, 59 ans depuis mon ordination, et sept depuis mon engagement ici à Vaudreuil-Dorion. Mais la mission demeure toujours la même, celle que Jésus nous confie aujourd’hui, dans l’évangile de Matthieu, nous, son équipe apostolique : « Allez… Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »
Cette mission n’est pas la propriété des prêtres ou du clergé. Elle est celle de tout un peuple dont vous faites partie, ici à Très-Sainte-Trinité, à Saint-Michel, et à Saint-Pierre aussi.
J’ai pu trouver inspiration et solidarité auprès des confrères des Fraternités Jésus Caritas (depuis près de 40 ans), une association internationale de prêtres. Mais j’ai surtout j’ai eu le privilège de recevoir ma formation pastorale d’abord d’une équipe de laïcs, femmes et hommes, d’une paroisse rurale du diocèse, et par la suite, à travers de nombreuses associations et mouvements de baptisés – je pense en particulier au Mouvement Cursillo, à l’ACLÉ mais aussi à l’action sociale et aux organismes communautaires.
Je me suis efforcé durant toutes ces années de former les baptisés à travailler en coresponsabilité dans différents ministères, en particulier les prêtres, les diacres permanents, les futurs prêtres, les intervenants liturgiques, les administrateurs financiers, mais aussi les personnes qui apportent la présence de Jésus aux malades, aux familles démunies,
Enraciné d’abord comme curé à l’île Perrot, depuis une trentaine d’années, j’avais offert mes services à l’abbé Normand Bergeron, il y a sept ans, pour travailler dans l’équipe pastorale de la paroisse Saint-Michel. Avec lui et avec les trois autres curés venus après lui, et l’équipe pastorale et le personnel.
Aussi, depuis mon arrivée ici à Vaudreuil-Dorion, j’ai cherché à travailler à promouvoir cette solidarité missionnaire dans les activités de l’équipe pastorale, notamment la formation à la vie chrétienne, la vitalité de la liturgie, la pastorale du baptême, la solidarité avec les pauvres et les immigrants, et auprès des malades. Bien sûr, nous avons dû vivre l’expérience éprouvante de la pandémie et la diminution du bénévolat.
« Proclamez que le royaume des Cieux est tout proche » nous dit Jésus aujourd’hui. J’ai toujours eu le souci d’enraciner ma pauvre prédication, comme le reste de mon ministère d’ailleurs, dans l’actualité des personnes et des familles, de notre milieu et de notre monde, et à mettre en valeur l’actualité de la Parole de Dieu dans notre aujourd’hui.
Merci à toutes les personnes qui m’ont accueilli et fait confiance, et particulièrement au personnel et à l’équipe pastorale de la paroisse. J’ai été heureux de voir arriver parmi nous l’abbé Boniface N’Kulu comme curé de notre paroisse, un confrère que je connais et estime depuis plus de vingt ans comme frère et membre de notre Fraternité sacerdotale.
À tous les intervenants et intervenantes de nos célébrations, sacristains et sacristines, artisans et artisanes, intervenants musicaux, bénévoles de nos bureaux paroissiaux, aux humbles et essentiels bénévoles de la liturgie et des baptêmes, à ceux qui se dévouent auprès des démunis et affamés de notre milieu et à tous les organismes sociaux avec qui j’ai pu collaborer, un cordial merci et une action de grâce vibrante, car à travers eux j’ai senti le Règne de Dieu tout proche.
Je continuerai à aider, ici et ailleurs, à la mesure de ma santé et de mes énergies, et je resterai disponible à ceux d’entre vous qui pourraient avoir encore besoin de moi. Le Maitre de la moisson dont parle Jésus m’aidera à trouver une place utile à la Coop d’hébergement Goyer où j’habite, et aussi dans les appels qu’on me lancera. Tout cela, « à cause de Jésus et de l’Évangile », ma devise depuis cinquante ans. Merci et Amen.
Richard Wallot, prêtre (1964)