LE PAPE FRANÇOIS PUBLIE UNE NOUVELLE EXHORTATION SUR LA... SAINTETÉ!
Jamais une exhortation pontificale n’a aussi bien porté son nom. Dans Gaudete et exsultate (« Soyez dans la joie et l’allégresse »), publiée le 9 avril dernier, le pape François exhorte à temps et contre temps. Au fil des 120 pages du document, il encourage les fidèles du monde entier à s’engager sur la route de la sainteté. Evidemment, ce chemin de la perfection peut faire peur et même paraître inaccessible. « Le Seigneur (…) veut que nous soyons saints, insiste pourtant François, et il n’attend pas de nous (…) une existence médiocre. »
Après avoir évoqué la vie de l’Église universelle dans sa première exhortation (Evangelii gaudium , 2013) la famille dans la seconde (Amoris Laetitia , 2016), le pape concentre aujourd’hui son attention sur le secret des âmes. Comme si le pontificat voulait embrasser à la fois l’infiniment grand et l’infiniment petit. Chaleureuse et didactique, cette exhortation a un petit air de famille avec les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Le pape n’est pas jésuite pour rien. Si l’objectif est bien de se mesurer aux défis du monde postmoderne, le texte fourmille de références archi classiques : la primauté absolue de Dieu, l’existence du diable ou la nécessité de l’examen de conscience. Cela tombe sans doute à pic pour rééquilibrer la balance après les incompréhensions qui ont suivi la publication d’Amoris Laetitia sur les questions de théologie morale.
Même si on pourra relever quelques formules choc, Gaudete et exsultate ne devrait pas faire polémique. Car l’objectif est clairement spirituel. Il s’agit moins d’un document à lire que d’un itinéraire intérieur à emprunter. Saint Ignace proposait « quatre semaines » en suivant le Christ pas à pas. François offre cinq méditations successives comme cinq marches pour se rapprocher de Dieu. Dans le premier chapitre, le pape lance donc un appel vibrant à la sainteté. En s’appuyant sur l’intuition de Vatican II qui rappelle que tous les fidèles ont vocation à la sainteté. « J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu écrit-il, dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Eglise militante. » Le chapitre suivant est consacré à la dénonciation de deux ennemis de la sainteté. Pour François, il s’agit de la résurgence de vielles hérésies à savoir le gnosticisme qui prétend obtenir le salut par le savoir et le pélagianisme qui estime à tort que « tout est possible par la volonté humaine ». Dans son troisième chapitre François propose de marcher à la lumière du Maître. En clair, une imitation de Jésus dans un style très ignatien. Le chapitre suivant invite les fidèles à cultiver certaines vertus propices à la sainteté comme l’endurance ou l’audace. Le pape termine son exhortation en soulignant que la sainteté est d’abord un combat qui demande vigilance et discernement : « Notre chemin vers la sainteté est aussi une lutte constante. Celui qui ne veut pas le reconnaître se trouvera exposé à l’échec ou à la médiocrité. »
Samuel Pruvot, pour Famille Chrétienne
Voir aussi : Les dix commandements de la sainteté pour tous, Aleteia