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Notre monde a grand besoin de bienveillance

Date: 
Vendredi, 13 septembre, 2024 - 16:00

 

« Notre monde a grand besoin de bienveillance. »

 

Entrevue avec Mgr Alain Faubert, nouvel évêque de Valleyfield, actuellement évêque auxiliaire à Montréal.

 

L'ADN de notre Église c'est de marcher ensemble, de décider ensemble, de prier ensemble et d'agir ensemble au milieu de ce monde», dit le nouvel évêque de Valleyfield, Mgr Alain Faubert.(Archives Présence/F.Gloutnay)

 

 

«J’ai reçu l’appel du nonce il y a une semaine», raconte le nouvel évêque de Valleyfield, Mgr Alain Faubert.

 

Quand le pape François nomme un évêque, c’est le nonce apostolique du pays où il réside qui lui communique la nouvelle et qui lui demande d’y répondre, dans une lettre d’acceptation si possible, quelques jours plus tard.

 

Alors combien de temps l’actuel évêque auxiliaire à Montréal a-t-il pris pour réfléchir à cette proposition papale? Après un bref silence, il confie que «ce fut une réponse spontanée». Il répète même les mots qu’il a aussitôt prononcés lors de cet appel téléphonique: «J’accueille dans la paix, la joie et la confiance ma nomination au diocèse de Valleyfield et j’en remercie le pape François».

 

 

Miséricorde et bienveillance

 

L’annonce officielle par le Vatican de la nomination de l’actuel évêque auxiliaire à Montréal au titre d’évêque de Valleyfield a donc été faite une semaine plus tard, le jeudi 12 septembre, à midi précises (heure de Rome).

 

Aux yeux de Mgr Faubert, cette date n’est pas fortuite. «C’est un clin d’œil, une convergence, vers ce qui est et a toujours été au cœur de mon ministère», lance-t-il.

 

C’est ainsi qu’il explique que dans l’Évangile de ce jour, on trouve ce conseil de Jésus: «Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux». Et voilà que le terme «miséricorde» fait justement partie de sa devise épiscopale («Sa miséricorde s’étend d’âge en âge»), ajoute celui qui a été ordonné évêque en 2016, précisément durant l’Année… de la miséricorde.

 

«La dimension de la miséricorde habite mon ministère, c’est un fil rouge dans ma vie, confie-t-il. Ce que je veux, c’est mettre du monde debout, debout dans leur alliance avec Dieu».

 

Il observe que «le monde dans lequel on vit a grand besoin de bienveillance», un terme plus actuel que celui, plus ancien, de miséricorde. «On a grandement besoin de se regarder et de cesser de juger l’autre, de le condamner ou de l’enfermer dans nos cases.»

 

L’évêque Alain Faubert estime que les chrétiens ont la responsabilité «d’être, dans un monde où il y a trop d’extrémismes, des radicaux de la rencontre, du dialogue et de l’écoute».

 

 

Découvrir

 

Les prochaines semaines seront fort occupées pour Mgr Faubert.

 

Mais il ne sillonnera pas son nouveau diocèse puisque, d’ici la fin du mois, il sera à Québec, en réunion avec les autres évêques catholiques québécois (du 17 au 20 septembre) puis canadiens (du 23 au 27 septembre). Il s’envolera ensuite pour Rome où il sera l’un des huit représentants canadiens à la seconde session du synode sur la synodalité. Cette rencontre internationale, que plusieurs décrivent comme «décisive» pour l’avenir de l’Église catholique, se tiendra durant tout le mois d’octobre.

 

Mais dès son retour, sa première préoccupation, confie-t-il, sera «d’aller à la rencontre du peuple de Dieu qui est à Valleyfield».

 

«Je veux découvrir les joies, les espoirs, les angoisses, les tristesses des hommes et des femmes de ce territoire», tout en admettant que «plusieurs ne se reconnaissent pas dans l’Église.». Mais c’est vers ces hommes et ces femmes «que la communauté chrétienne est envoyée en solidarité afin de découvrir ensemble ce que Dieu est en train de réaliser sur ce terrain», affirme-t-il.

 

Il se réjouit que l’Église diocésaine où il vient d’être nommé par le pape François ait adopté une thématique pastorale qu’il présente comme «marchons ensemble, poursuivons le chemin synodal».

 

Pour lui, cette démarche ne peut qu’aider «à retrouver l’ADN de notre Église, qui est bien celle — peut-être l’a-t-on oubliée, opine-t-il — de marcher ensemble, de décider ensemble, de prier ensemble et d’agir ensemble, et cela au milieu de ce monde».

 

 

dans Religion