Philly 2015 : Rassemblement mondial des familles
«Pis? Vous avez aimé ça?
- Avez-vous trois heures que je vous raconte? »
Pour répondre à votre première question, non, on n’a pas monté les Rocky Steps. «Philly sans les Rocky Steps?» me direz-vous. Yep. Voici notre pèlerinage.
Depuis des semaines, les enfants disaient à tout le monde qu'on s'en va voir le Pape à Philadelphie. Et qu'ils manqueraient l'école (oui, on est indignes de même). Depuis des semaines, je leur disais que nous verrions beaucoup plus que le Pape, qu'on s'en allait fêter notre foi commune avec plein d'autres familles, etc. Ça va être débile que je leur ai dit. Pour être débile, c'était débile.
Vendredi matin, départ de Saint-Bruno à 10h15 avec la traditionnelle et obligatoire boîte de Timbits. Les sacs à dos des enfants sont chargés de jeux, de coloriages et de « cochonneries » pour faire passer le temps. Oui oui, avec des noix, des fruits et des légumes (pas si indignes que ça, quand même!) C'est à combien d’heures de route, Philadelphie? 7h30. Bah! C'est pas si pire! Comment ça se fait qu'on soit arrivé à l'hôtel passé 22h? Ça fait partie de l'aventure. Aventure bien stationnaire, me direz-vous, mais aventure quand même. Parce que l'heure d'attente à la douane et les trois heures de bouchon avec quatre enfants en bas de 10 ans, c'est toute une aventure. Je vous le dis, on a piqué toutes les grâces du voyage. Chut! Faut pas le dire aux autres! Sauf que pour que les enfants soient calmes comme ça en se dégourdissant si peu les jambes et en parlant la majorité du temps à mi-voix pour ne pas déranger pendant le chapelet, la liturgie des heures, le dodo et les consignes, c'est officiel que la pluie de grâce tombait à torrents dans le fond du bus.
Arrivés à l'hôtel, on s’est fait une chambre de filles et une chambre de gars et on s'est installés pour une bonne nuit de sommeil. N'ayant pas de réveil dans ma chambre avec un mari qui a tendance à ne pas entendre son téléphone, j'ai eu un peu peur qu'on passe tout droit le lendemain, mais bon, à la grâce de Dieu. Le mari part avec le téléphone et viendra nous réveiller.
Ha ha ha… moi je ne dis plus « à la grâce de Dieu » pour me faire réveiller. Quelque trente minutes avant le moment où la gentille mélodie de l'alarme aurait dû réveiller mon mari, on est tous passés à un cheveu de la crise de cœur. Alarme de feu. Tout le monde dehors! (Faut savoir que je suis myope comme une taupe et que je ne trouvais pas les lunettes que je traîne expressément pour ce genre d'occasions...) Papa est arrivé avec notre garçon qui nous répétait de nous occuper de la petite dernière. Il avait cette attitude juste trop mignonne du petit qui ne comprend rien à ce qui se passe, mais qui figure bien que sa petite sœur le sait encore moins. Après avoir brièvement remercié le ciel d'avoir bien choisi mon pyjama, on a agrippé la marmaille et on est sortis. Mention spéciale à ladite marmaille pour le calme et la discipline. Coudons ils écoutent quand on leur parle finalement!
Encore une fois, la perspective de la famille par rapport aux voyageurs célibataires ou seulement en couple est bien différente. Premiers sortis, aucun bagage, à peine habillés, nous avions emmené notre trésor avec nous. Avant de quitter la chambre, à la demande de la deuxième qui voulait emporter les choses, nous avons eu le temps de dire que nous partions avec tout ce dont nous avions besoin : notre famille (oui, nous avions les passeports!)
Suite à ce réveil forcé, mais d'une efficacité redoutable, nous avons pris la route du Wal-Mart pour les repas du jour. Après un copieux et tranquille déjeuner au resto, le pèlerin commun (appelons ainsi les personnes seules et les couples mentionnés plus haut) s'est probablement pris deux sandwichs à six dollars et s'en est sans doute bien tiré avec un tout petit sac à transporter. Il fallait nous voir revenir du magasin à la file indienne en transportant tous un sac à la mesure de nos forces. Même la petite s'est retrouvée avec un gros sac de petites carottes dans le capuchon pour aider son frère qui trouvait
son sac trop lourd. L'arrêt au Dunkin Donuts s'est soldé par le choix le moins dispendieux et les cafés nécessaires à ce matin démarré en catastrophe. Le tout pour emporter et faire un pique-nique dans la chambre pendant que maman prépare les lunchs. Non, pas de sandwichs à six dollars pour chacun (faites le calcul à six personnes et deux repas!) mais avec un peu de travail, on obtient un dîner et un souper abordable et sain. Ah! Les bons fruits...
Après avoir bien commencé la journée à la messe et avoir été les bénéficiaires de la magnifique générosité de la paroisse qui nous a accueillis, nous sommes allés en bus jusqu'au domicile des Flyers que nous avons détestés mentalement autant qu'il est possible à un chrétien de le faire. Ce fut le temps de prendre le métro. On part à six. Seigneur, faites qu'on revienne à six. Rien n'était moins certain! C'est qu'on en attendait du monde! Après la ride de métro, un autre test nous attendait. Ce ne sont pas tant les deux heures d'attente au Check Point qui furent notables (OK, les enfants l'ont trouvé rough. Le pèlerin commun, pour réutiliser l'expression, n'a pas passé tout ce temps avec la face au niveau du postérieur des autres) mais la sécurité. Oh my, la sécurité! « Maman, pourquoi ils veulent qu'on laisse nos pommes et nos prunes? (les fameux bons fruits) Pourquoi on peut pas garder nos V8? Hein? Ils prennent nos bouteilles? Est-ce qu'ils vont nous enlever autre chose? Maman!!! »
Le PC (pèlerin commun) s'est dit « Ben voyons donc! », mais deux de nos quatre enfants ont paniqué. « Maman! Pourquoi ils sont pas gentils les messieurs?» La pression montait d'un cran. Encore une fois, nous avons expliqué à nos enfants que nous emportions l'essentiel avec nous: notre famille. Permettez-moi ici de rendre un vibrant hommage à la Border Patrol. Aux deux gars qui ont posé pour la photo avec mon fils. Ces hommes-là, en uniforme et lunettes fumées qui surveillaient le terrain à la sortie du Check Point ont fait ma journée et ils ont gagné mon cœur en gagnant celui de mon garçon. Il fallait voir le regard du petit alors que le grand gaillard lui collait le badge officiel de Junior Patrol Agent. Thank you sir, and you too sir. Et en les quittant, c'est un God Bless America bien sincère qui venait aux lèvres! They saved the day!
Après un périple assez hasardeux, nous sommes allés à l'endroit où nous ne voulions pas vraiment aller parce qu'on savait qu'il serait bondé de monde. Mais de toute façon, on ne pouvait pas aller plus loin parce que l'espace suivant était réservé à un nombre limité. Ça fait partie de la game, on s'installera sur le gazon pour souper (oui, on était rendus pas loin du souper!) La consolation ne s'est pas fait attendre: la SWAT team a gentiment accepté de poser avec la famille devant le gros camion noir. Engagez-vous, qu'ils disaient, hein! C'est tout souriants qu'ils ont passé la main dans les cheveux des enfants. C'était franchement cool.
Je me permets une petite incartade. Au début du voyage, on nous avait avisés qu'il y aurait une armée de bénévoles en dossard fluo à qui se référer en cas de besoin. L'armée fluo était là. Mais l'armée en uniforme aussi. Les SWAT, Border Patrols, soldats, services secrets, policiers... nommez-les, ils étaient là. Fiers, parfois sérieux, la plupart souriants, toujours en uniforme complet et bottes cirées. C'est devenu fréquent de les saluer et de les remercier pour leur présence. On était contents de les voir. On ne détesterait pas voir des uniformes aussi clean de notre côté de la frontière. Fin de la parenthèse.
Donc on s'est fait un pique-nique sur l'herbe cette fois, après le déjeuner sur le plancher de l'hôtel et le dîner dans la file d'attente. Nous avons pris notre revanche en achetant une bouteille réutilisable avec le logo du rassemblement. Les bons fruits, on s'en est passés, mais nous nous sommes consolés en nous disant que nous aussi, nous avions nourri la foule avec nos pommes et nos prunes. Après souper, ce fut la course pour déterminer celui qui ramasserait le plus de déchets dont l'aire gazonnée était parsemée. Et une autre leçon de vie!
À ce stade, nous n'avions pas encore entendu de conférence ni de catéchèse, et je vous avertis tout de suite, on n’en a pas vraiment entendu. Par contre, du tam-tam grâce aux pèlerins du chemin néocatéchuménal, il y en avait! Toujours les mêmes tunes, toujours le même beat, mais c'est fou ce qu'on était contents de les avoir! Ils ont été la trame sonore de l'événement. Il y avait de la tambourine partout, des danses dans la rue. La joie était palpable. Peu importe l'endroit où on se trouvait dans le centre-ville de Philadelphie, il y avait de la musique.
Parlant de musique, c'était l'activité suivante. Lord I Need You, par Matt Maher, c'était vraiment cool. Bon, si vous avez suivi l'événement à la télé, vous avez vu la même chose puisque nous étions aussi devant des écrans. Sauf que nous étions avec des milliers de personnes. Que voulez-vous, fallait être là, vous vous reprendrez la prochaine fois! Nous étions donc des milliers dispersés dans la ville à attendre que le Pape passe en suivant les prestations variées de la programmation. Et il est arrivé. La foule s'est ruée près des barrières. Notre but était de garder à six le nombre de membres de notre famille et, accessoirement, de voir le Pape. On a donc juché les trois plus jeunes sur nos épaules et celles de notre généreux ami prêtre. La plus vieille s'est retrouvée debout sur le siège gentiment offert par la personne à côté.
Le Pape est passé rapidement accompagné d'une vague de joie, d'un déferlement de sympathie, de cris et de salutations. Pour être impressionnant, ce l'était. Ayant eu l'occasion de me trouver aussi près de Benoît XVI, j'ai eu la joie de constater la différence entre ces deux hommes. Le pape Benoît m'avait donné l'impression d'une infinie douceur, et celui-ci d'une joie ferme. OK, c'est bizarre, je vous l'accorde. «Joie ferme». Je ne peux expliquer ce que j'ai vu, mais je peux vous dire que j'ai senti une interpellation profonde à choisir la joie juste à le regarder passer. Et les enfants étaient fous comme des balais. Grande fille numéro deux a filmé du haut de son perchoir, et tous étaient bien heureux d'avoir ce souvenir. Après le départ du Pape et un bretzel partagé, nous sommes revenus vers le bus puis vers l'hôtel, espérant profondément bien dormir et avoir un réveil plus délicat le lendemain!
L'expérience ayant parlé, papa est parti seul de bon matin pour aller chercher les repas de la famille! Le bus partait à 9h et revenait en soirée à 21h30. La seule activité au programme était la messe à 16h. Dans ma tête, ça sonnait risqué comme plan. Pourquoi partir pendant douze heures pour une activité de deux heures? Je suis assez réaliste pour avoir su à l'avance que nous ne gambaderions pas dans les rues pour visiter la ville à notre guise. Déjà dans le métro, la foule s’est faite plus dense. Le quadrilatère sécurisé pour le Pape était plus petit que celui de la veille donc on a pu avancer davantage dans le centre-ville avant de faire face à une file d'attente, mais les rues étaient pleines de monde.
Alors qu'on avançait pour nous rendre au fameux Logan Square — qui est en fait un rond-point -- on a rencontré des gens de notre groupe qui revenaient parce que l'attente au Check Point était trop longue. Qu'à cela ne tienne, nous ne sommes pas un PC, nous sommes une famille avec enfants en bas âge! Attente ridicule, foule qui se presse de chaque côté, pas de toilettes proches... What are we waiting for?! C'était sans compter les gars au mégaphone qui se relayaient pour nous crier après. Bah! Y a rien là! Les petits ne comprennent pas, c'est parfait! Non, non. On leur a traduit une bonne partie des bêtises (indignes?)
Ainsi, le temps que la foule précédente passe la guérite, nous étions aux premières loges (littéralement au premier rang. Au moins, ça respirait) pour entendre ce tapage. 45 minutes, c'est long. Mais comme c'est beau de voir un groupe répondre à ça par la prière. Quand notre crieur attitré a attaqué la Vierge Marie, c'est toute la foule qui s'est mise à dire des Ave. Quand une personne s'est fâchée, une autre lui a dit qu'il fallait répondre par l'amour. Et il y avait ce gars. Grand noir en chemise jaune clair et boléro blanc avec sa radio. Top classe, je vous dis. Il n'était là que pour ça : mettre de la joie. Combien d'heures a-t-il passées juste à côté du mégaphone? Il était là avant nous, et il est resté là après. Salut, mec! Malgré tout, un moment donné ça devenait tannant.
Puis ils sont arrivés dans la file. Ils étaient loin derrière nous, mais le son du tam-tam et des alléluias se rendait! Dieu soit béni pour le Chemin néocatéchuménal! Encore une fois, être une famille dans cette situation rendait ça plus complexe. Grande fille a eu les larmes aux yeux. Mais quelle leçon! Les enfants, quand vous serez seuls devant la personne qui vous dira que vous êtes cons de croire ce que vous croyez, souvenez-vous de la fois où on était des milliers ensemble dans la joie, dans la même situation. C'est, entre autres, ce que nous leur avons expliqué.
Des acclamations sont montées vers le ciel quand la police nous a fait signe qu'on pouvait avancer pour rejoindre le groupe plus loin dans la rue. C'était au tour des joueurs de tam-tam de se retrouver tout juste devant le mégaphone. J'aurais secrètement voulu être un petit oiseau pour voir ça, mais pour nous, les 45 minutes d'attente suivantes avant de passer la guérite a eu l'air d'un party en comparaison du moment précédent. Comme quoi tout est relatif! Les enfants étaient quand même pas mal tannés.
Une fois la sécurité passée, après la nécessaire visite aux toilettes et la slush bien méritée, nous nous sommes trouvé un spot pour assister à la messe. Les familles étaient là. Plein de familles sur des couvertures étendues par terre. C'était particulier puisque comme c'était au centre-ville de Philadelphie, tout le monde était épars dans les rues devant des écrans. Dix milles chanceux ont eu accès à la scène principale pour voir le tout « en vrai », mais les 1 millions 500 mille autres étaient littéralement partout. Nous étions autour du fameux Square Rond, et donc nous allions voir le Pape passer une deuxième fois avant la messe. Cette fois, il est passé lentement. Il s'est arrêté souvent, dont une fois pour embrasser des bébés tout près de nous. Il semblait avoir tout le temps du monde. Les gens étaient si heureux! Et mon garçon a été tellement gâté par toutes ces voitures de police! Envolée la lourdeur du pénible temps d'attente!
Pour la messe, j'ai bien ouvert le beau livret gracieusement offert, mais je l'ai refermé assez vite, ayant les enfants à surveiller. Clin d'œil intéressant à l'Évangile « S'ils ne sont pas contre nous, ils sont avec nous. » Eh oui! Nous avons pu communier! Quel moment puissant que celui suivant la communion où le silence était presque complet. Même pendant la messe en général, le silence n'était pas représentatif de l'espèce du Woodstock sans fumée dans lequel nous nous trouvions en réalité. Coudons, comment ça se fait que les enfants se sont si bien tenus dans ces circonstances-là? Hum...
Après la messe, c'était le retour vers l'autobus. Plus facile à écrire qu'à accomplir. Nous sommes partis pendant les remerciements, disons au prône, avant la bénédiction. Mais le PC ne sent pas l’espèce de sauve-qui-peut qu’une famille peut ressentir. Nous sommes donc restés bloqués solide jusqu'à la bénédiction finale. On l'aurait eue plus loin, à un autre coin de rue, mais non, fallait l'avoir tassés comme des sardines -- et l'image est faible. Et puis le « Pray for me, don't forget! » Non, nous n'oublierons pas.
Une fois extirpés de ce cauchemar pour parents, nous nous sommes dit « Heille! Pourquoi pas faire la file avant d'aller prendre le métro? » Non, nous ne sommes pas devenus fous, on voulait juste goûter au fameux Philly Cheese Steak. À 10 $ le sandwich, on se l'est partagé à six. Comme précédemment avec la slush. Une autre leçon pour les enfants. Puis on a sorti le lunch précieusement conservé pour le souper. Ah oui, entre-temps on avait perdu mon sac à dos avec mon portefeuille. Je portais la petite, alors mon dos ne s'est pas posé de questions. L'efficacité de saint Antoine n'a pas de limite. Même avec 1,5 millions de personnes autour.
Le métro. Le fameux métro! On avait juste un but lors de ce week-end, c'était de revenir à six. Heille, les enfants! Une file d'attente! Tout le monde a très bien compris l'expression « goulot d'étranglement ». MAIS! Qui a sauvé la mise encore une fois? Le tam-tam. Avec tambourine aussi. Non, mais God Bless le Néocatéchuménal! Vous n’auriez pas des feuillets publicitaires? OK non, c'est une farce. Mais on est quand même passé au travers dans la joie en grande partie à cause d’eux. Et on est entrés dans le métro. Ouais ben, pas le wagon, juste la bâtisse. Ça a dû prendre un autre 45 minutes avant d'entrer dans le wagon! Et un autre avant d'en sortir! Anyway!
Ce voyage n'aurait pas eu la même couleur si nous n'avions pas été stallés pendant des heures à cause du grand nombre de catholiques. J'expliquais aux enfants que, vu l'attente ridicule pour la sécurité, les gens qui se trouvaient sur place étaient tous là pour la même raison. Il n'y a pas un résident de l'état de Pennsylvanie sain d’esprit qui se serait pointé au centre-ville de Philadelphie juste par plaisir. L'Église était dans les rues.
Le lundi, on avait la messe au Sanctuaire des Saints-Martyrs-Canadiens, pas loin d'Albany. Ayant rencontré Mgr Lépine pas longtemps avant, c'est lui qui a célébré. Isaac Jogues, René Goupil et Jean de la Lande sont morts en ce lieu et Kateri y est née. Après un dîner englouti bien vite, nous avons pris la direction de la douane à laquelle on a attendu juste trop longtemps. Les enfants étaient survoltés : il était temps qu'on arrive.
Ainsi, ce voyage n'était pas du tout « children friendly », nous avons eu très peu d'enseignements, et n'avons pas eu le temps de visiter grand-chose. Qu'est-ce qui a bien pu me faire dire le mardi matin que je voudrais que nous fassions plus de ces pèlerinages? Qu'est-ce qui a bien pu faire oublier tous les désagréments à nos enfants? Qu'est-ce qui fait qu'au lieu d'avoir ma claque du Pape à force de voir sa face partout, j'ai imprimé tous ses discours et plein d'autres de ses interventions pour prendre le temps de les approfondir par moi-même? Qu'est-ce qui fait qu'on discute des événements en riant? J'en ai une petite idée. Et vous?
C'est dur de ne pas être un PC, expression amicalement conservée puisque, quand on est une famille normale (ou avertie!) on ne traîne pas ses enfants dans ce genre de trucs… Nous n’étions donc pas des pèlerins communs pour ce pèlerinage-ci. C'est certain qu'on aurait aimé recevoir plus que des moitiés de conférences (parce que quand tu es un parent qui traîne ses jeunes enfants à plein d’endroits cathos, tu as souvent juste des moitiés d'homélies et de discours, mais tu es vraiment content d'avoir ces moitiés-là avec tes enfants qui sont témoins de ça). Ça a aussi sans doute été assez complexe pour les autres jeunes familles que nous avons croisées -- à moins qu’elles soient faites plus fortes que la nôtre, ce qui n’est pas exclu. Mais quelle expérience marquante pour chacun d'entre nous! Aux plans humain et spirituel. Et puis bon, les discours, on les lira en entier dans le confort de notre foyer!
Quelle joie ç'a été aussi d'avoir partagé le bus avec la bande de séminaristes! Gang, quand vous serez prêtres, faites pas exprès pour faire vivre un pèlerinage de PC à vos familles avec jeunes enfants. Emmenez-les régulièrement dans des pèlerinages un peu plus mollos. Mais si l'occasion passe à nouveau de leur faire vivre ça, n'hésitez pas une seule seconde! Merci pour votre patience envers notre famille.
Merci à Clément qui a été celui qui nous a invités. Je ne sais pas si tu savais de quoi ça aurait l'air, mais si oui, merci d'avoir osé nous embarquer là-dedans pareil.
Maintenant, on se demande si on ne retournerait pas à Philadelphie un moment donné pour finalement gravir les Rocky Steps en famille! D'ici là, je vais manger un bon Bignet Cheese Steak en lisant les discours du Pape!