Une grande paix, un grand repos m’habite, après ces 4 jours de pèlerinage, car oui, nous avons fait beaucoup de route, soit en autobus, soit à pied chaque jour! Et qui dit pèlerinage dit aventures, attentes, surprises, joies, difficultés, émotions. Eh oui, tout cela fut au rendez-vous. Je suis profondément heureux d’avoir eu la chance de vivre cela, merci Seigneur!
Dès vendredi, l’attente est au rendez-vous, accident sur l’autoroute, qui nous met pare-choc à pare-choc pendant 3h. Mais la joie est demeurée dans l’autobus, et même, notre chauffeur nous a émerveillés par sa joie, sa bonne humeur, son service empressé, ses belles réactions faces aux nombreux changements d’horaire, il nous a adoptés rapidement, nous aussi!
La prière, le chant, les partages, les témoignages, la bonne participation de tous a grandement contribué à garder le climat de confiance et de joie, de même que la bonne préparation de nos deux animatrices Sylvie et Monique. Nous avons conservé ce climat durant les 4 jours. Merci à tous! Malgré les nombreux changements de la fin de semaine, je n’ai vu que des frères et sœurs qui s’efforçaient de bien vivre la communion et de penser à tous.
Dès samedi, la grâce de l’universalité de notre foi me touche encore, comme à chaque grand pèlerinage de JMJ, où les dizaines, centaines, voire millions de gens qui se déplacent au nom de leur foi, me touche immédiatement. Les visages, les musiques, les prières, les chants, les sourires, les larmes parfois, les retrouvailles touchantes, les gestes de bontés, les délicatesses, les confidences, les audaces, brefs, que de moments de grâce en si peu de temps. Je m’en aperçois encore plus maintenant, en y repensant, en l’écrivant. Je le réalise vraiment maintenant! Combien de gens que je ne connais pas qui m’ont souri, qui m’ont dit «Hi Father» avec des yeux rayonnants, ont voulu jaser, me connaître, me partager de la nourriture, me faciliter le chemin pour la messe… et combien s’était en même temps facile à ce moment, de faire la même chose pour les autres.
Le samedi soir, je suis avec des gens que ce pèlerinage m’a permis de connaître, et aussi avec la famille Bignet, avec leurs 4 enfants. C’est beau de voir la joie des enfants au passage du Pape tout près, et la joie de tous finalement, car chacun y redevient un peu comme des petits enfants quand ce Bon Père passe devant nous. Quelle grâce d’avoir tant de famille sur place, et il y en a beaucoup!
Je pars ensuite à la recherche de ce fameux Centre des conventions où je pourrai avoir mon accréditation pour concélébrer la messe avec le Pape. Nous avons essayé en vain l’après-midi, avec mes 3 confrères prêtres du pèlerinage et une accompagnatrice, de nous rendre à ce lieu, mais le chemin fermé par le passage du Pape nous en a empêchés. Je me rends finalement au centre plus tard, mais il est déjà fermé.
Sur le chemin, je rencontre un mendiant, vraiment, en sueurs, avec du linge très sale, blessé à la main, et de son visage coule de la crasse. Il semble être un peu confus. Je lui demande comment je peux l’aider, il se met à me demander de « leur » dire qu’il faut faire telle chose, telle chose... bref, discours un peu incohérent. Je me débrouille bien en anglais, mais là, pas sûr que je comprends bien! Justement, à la fin, quand je lui dit : « À qui vous voulez que je rapporte cela? », il me répond : « Men, you’re so stupid, ah men!!! » Bref, pas sûr que j’ai finalement bien compris. C’est bon un peu d’humilité, et ça me fait tellement rire, que lui aussi, finalement va en rire. Même que quand je le quitte, après ce moment drôle, je l’entends dire dans mon dos « What an … » bref pas trop élogieux à mon égard, bon, mais mon cœur est dans la joie, c’est un peu fou!
Je reviens donc sur les lieux devant l’écran, pour voir la soirée avec le Pape, et son discours. Pleins de beaux témoignages de différentes familles. Beauté, Bonté, Vérité, Grandeur de la famille, édification de la société par la présence de familles chrétiennes, c’est un peu de ce que le Pape nous partage dans ses mots et que j’ai pu entendre! Je peux du même coup, être proche de la cathédrale St-Pierre et St-Paul. On y projette sur le dôme des images de la dévotion de Marie qui défait les nœuds.
Et juste à côté de la cathédrale, il y a justement beaucoup de gens qui sont en train d’écrire sur un long ruban blanc, un ou des nœuds de leur vie, pour que par l’intercession de Marie, ce nœud soit défait. II paraît que c’est une dévotion chère à l’Évêque du lieu, Mgr Chaput. Des milliers de rubans sont noués sur le mur de la cathédrale, en forme de croix, ou pour construire tout un abri en forme d’igloo avec ces rubans. On voit tant de gens prendre à cœur leur ruban, et leur nœud à dénouer.
À notre retour vers le métro avec une quarantaine de pèlerins, nous nous arrêtons devant un autre écran pour voir le Notre Père chanté d’Andréa Bocelli, et sa rencontre avec le Pape, moment intense et touchant encore une fois.
Le soir à l’hôtel, je remets au Seigneur nos difficultés à avoir notre accréditation pour la messe. Si c’est ce que tu veux, tu ouvriras les portes demain, sinon, on sera avec tous devant les écrans. Le lendemain, je repars avec les prêtres et une animatrice de notre autobus pour avoir nos passes pour les prêtres et pour elle, qui est journaliste. Je serai le seul sur place, à obtenir un billet, vu que je m’étais inscrit sur Internet avant.
Je pars donc pour me rendre sur les lieux tout de suite, car on doit être assis à notre place 2h avant la célébration. Je me rends sans problème au musée où les 1000 prêtres et 150 évêques se vêtiront pour la célébration. Mais avant de rentrer, je ne peux que m’arrêter quelques instants devant cette statue que tant de personnes dans l’autobus auraient voulu voir, la statue des fameux films de Rocky et le fameux escalier (photo 215)qu’il montera dans un de ses films, l’escalier du musée. J’ai la joie de rencontrer quelques jeunes prêtres du temps de mon séminaire, belles retrouvailles surprises ici.
Vient ensuite la procession de tous ces prêtres, diacres et évêques pour nous asseoir avant la messe. Encore une fois, émerveillement devant ces ministres ordonnés de tous ces pays, et de tous ces rites différents. Rendu sur l’estrade, je vois que nous ne verrons pas vraiment la célébration, notre emplacement étant positionné d’une façon qui ne nous permet pas de voir le lieu de la messe ou si peu, et de plus, on a enlevé les écrans qui étaient là la veille. Le son n’est pas fameux, donc, je dis bien au Seigneur : « Pourquoi as-tu ouvert les portes pour moi, pour finalement oui, être assis pas trop loin du Pape, mais ne rien voir ou pouvoir participer sinon par la foi! » Mais en même temps, je ne peux que Le remercier d’être là, tout près, priant avec tant de confrères prêtres. Je repense aussi et je l’offre pour tous ces pèlerins qui devront attendre 6h pour passer la ceinture de sécurité pour se rendre sur le lieu. Je me propose, maintenant au Canada, de regarder cette messe que je n’ai pas trop vue!
À la fin, j’aurai du moins une petite (ou grande) consolation sensible! En sortant avec tous les prêtres, évêques, et diacres, nous voyons que le Pape va partir et passer encore devant nous. Spontanément se dresse une haie d’honneur pour lui, avec ces centaines de concélébrants en blancs de chaque côté, pour une dernière salutation à notre cher Pape. Et cette fois-ci, il passe si près de nous, dans sa petite Fiat noire, la fenêtre ouverte pour nous saluer une dernière fois. Encore là, des cardinaux aux diacres, tous ont cette joie du cœur d’enfant de voir leur père! Et tous ont leur tablette ou leur Iphone!
J’ai tout de suite la joie de retrouver mon Évêque, Mgr Simard et le diacre Eddy Girard qui a passé la semaine à ce Congrès avec son épouse ,Christine. Encore une grande joie de partager sur ces lieux, avec eux et un autre ami diacre que je retrouve. Puis, nous retournons retrouver une partie du groupe avec notre Évêque qui veut les saluer.
Je ne peux terminer sans ajouter la joie aussi des pèlerins dans les temps d’attente. Les gens chantaient, priaient, récitaient le chapelet, spécialement le chemin néo-catéchuménal, communauté nouvelle, qui chantait partout avec leur guitare, leur tamtam, leurs chant set leur haut-parleur, ce qui rendait l’attente agréable et plus facile.
Au retour, nous passons par le Sanctuaire des martyrs canadiens et lieu de naissance de sainte Kateri Tekakwitha. Court passage où par grâce de l’Esprit Saint et de sa spontanéité, nous célébrons ensemble la messe présidée par l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine. J’y rencontre même le prêtre jésuite responsable qui est l’ancien curé de la paroisse de Saint-Régis d’Akwesasne. J’y présente la famille que sont les 3 paroisses dont je suis le curé, Saint-Joachim, Sainte-Philomène et Sainte-Marguerite d’Youville. Oui, la visite de ce lieu ou des martyrs de chez nous ont versé leur sang pour la foi, c’est non seulement impressionnant, mais ça donne un élan pour donner sa vie totalement pour le Christ.
Je ne peux oublier tous les moments avec l’un ou l’autre lors de notre pèlerinage, du début de l’embarquement au Tim Horton, à notre retour, moment de connaissance ou de partage, d’émerveillement ou de prière, la foi, ça rapproche plus facilement! Merci à tous les prêtres et séminaristes du Grand Séminaire de Montréal, à tous les gens du diocèse de Valleyfield, et à tous les autres pèlerins que j’ai pu côtoyer. J’oublie sûrement plein de personnes ou d’événements, mais déjà, voici un premier jet de ce que le Seigneur a pu faire durant ce pèlerinage. Oui, ce fut un beau moment qui me permet d’aimer encore plus ma famille qu’est l’Église, avec toute sa richesse humaine et spirituelle, et ses membres qui la forment. Merci encore une fois Seigneur! Et vive la famille!
Clément Laffitte, ptre