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Message de carême

Date: 
Lundi, 17 mars, 2014 - 14:00

MESSAGE DE CARÊME

 

Le carême est commencé depuis le 5 mars. Déjà deux semaines se sont écoulées. Il est encore temps d’entendre l’appel à la conversion et à la réconciliation que le Seigneur nous lance en ce temps fort de l’Église.  il est important de parcourir le chemin du carême. Pourquoi? Il nous offre encore l’occasion de nous enraciner dans la Parole de Dieu et de renouveler notre oui au Seigneur et aux autres. Cette année, le pape François  nous mobilise de façon toute spéciale contre la misère sous toutes ses formes. « À l’exemple de notre Maître, nous les chrétiens, écrit notamment le pape, nous sommes appelés à regarder la misère de nos frères, à la toucher, à la prendre sur nous et à œuvrer concrètement pour la soulager. La misère ne coïncide pas avec la pauvreté; la misère est la pauvreté sans confiance, sans solidarité, sans espérance. Nous pouvons distinguer trois types de misère : la misère matérielle, la misère morale et la misère spirituelle ». En paraphrasant les mots du pape, la misère matérielle est associée à la pauvreté, à l’absence des droits fondamentaux et à des conditions de vie infrahumaines. La misère morale consiste à se rendre esclave du vice et du péché et on peut penser à toutes ces formes de dépendance (alcool, drogue, sexe, jeu, pornographie) qui accablent tant de gens et qui finissent par leur faire perdre le sens et le goût de la vie. La misère spirituelle, c’est l’éloignement de Dieu et le refus de son amour; c’est l’autosuffisance et l’illusion de pouvoir réussir sa vie sans Dieu. Toutes ces misères sont interreliées et comme le dit si bien le pape François, « la seule vraie misère, c’est celle de ne pas vivre en enfants de Dieu et en frères du Christ ».

 

Pour vivre en enfants transfigurés de Dieu, il nous faut devenir des saints et des saintes, devenir riches de la pauvreté du Christ. Or celle-ci est le fait « que Jésus ait pris chair et qu’Il ait assumé nos faiblesses, nos péchés, en nous communiquant la miséricorde infinie de Dieu » (Pape François). À la suite du Christ, nous sommes invités à nous dépouiller et à partager ce trésor d’amour, de foi et d’espérance qui est le nôtre avec nos frères et nos sœurs qui sont dans la misère. C’est à nous qu’est confiée la bonne nouvelle de l’Évangile, bonne nouvelle de la miséricorde et de la tendresse de Dieu.

 

Pour que nos résolutions liées aux piliers du carême que sont la prière, le jeûne et l’aumône ne restent pas lettre morte, il faut les traduire en engagements concrets. Vais-je consacrer plus de temps à la méditation de la Parole pour qu’elle prenne davantage racine dans ma vie et porte des fruits d’accueil, de pardon et de paix? Vais-je me nourrir davantage de cette vie de Dieu offerte dans les sacrements? Est-ce que je trouverai plus de temps pour la prière, cette respiration essentielle de mon âme? Mon jeûne va-t-il s’exprimer par plus de partage avec les petits et les pauvres? Il est vrai que nous sommes très sollicités, mais devant les besoins toujours grandissants de nos frères et sœurs des pays en développement, il nous faut un surcroit de générosité et de solidarité. Encore cette année notre soutien à l’Organisation catholique pour le Développement et la Paix est plus que jamais vital et nécessaire. La campagne du Carême partage 2014 de Développement et Paix a pour thème « Une seule famille, de la nourriture pour tous » : c’est le thème de Caritas Internationalis qui vise à mettre un terme à la faim dans le monde. Encore aujourd’hui des millions de personnes souffrent et meurent de la faim. J’en ai été témoin lors du voyage humanitaire que j’ai effectué en Éthiopie avec Développement et Paix en août dernier. En ce temps du carême, saurons-nous ouvrir les portes de nos cœurs et nos portefeuilles pour venir  à leur secours? La faim dans le monde est un scandale qui tue et « l’incohérence de notre foi est aussi un scandale qui tue » (Pape François dans son homélie du 27 février 2014). Soyons des chrétiens et chrétiennes cohérents!

 

Alors que nous nous préparons à célébrer le grand mystère pascal, mystère de vie et d’amour, mystère de la mort et de la résurrection de Jésus, profitons du carême pour nous enraciner dans la Parole et être des artisans joyeux de la miséricorde de Dieu.

 

Bon Carême!

 

+ Noël, évêque