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Lancement de l'année pastorale 2019-2020

Date: 
Jeudi, 5 septembre, 2019 - 10:15
MESSAGE PASTORAL DE MGR NOËL SIMARD
POUR L’ANNÉE 2019-2020
 
AVEC CHARITÉ, ON SORT!
 
Toujours dans l’esprit du pape François qui nous interpelle à être une Église missionnaire, une Église « en sortie », cette année, notre thème conclut la démarche entreprise depuis trois ans et qui portait sur les vertus théologales. Après les vertus de la foi et de l’espérance, c’est maintenant celle de la charité qui, comme le dit saint Paul aux Corinthiens ( 1 Co 13,13), est la plus grande des trois.
 
AVEC CHARITÉ…
 
Qu’est-ce que la charité? Voilà une bien grande question qui a trop souvent obtenu une réponse réduisant la charité à une seule dimension, celle de « faire la charité », de « donner aux pauvres ». Pour mieux vivre cette vertu, il faut en redécouvrir toute la richesse et la profondeur. Reflet de l’amour de Dieu pour tous les êtres humains, la charité ( caritas en latin et agapè en grec) traduit l’amour de Dieu pour le monde et son enracinement dans l’expérience humaine. Et pour vivre l’amour à la manière de Dieu, il faut puiser à la charité même de Dieu. Dieu est amour et c’est par l’amour qu’Il vient à notre rencontre. Sa seule puissance est celle de l’amour. Par son offrande sur la croix, Jésus nos révèle jusqu’où va l’amour de Dieu qui nous dit sa passion pour l’humanité dans la passion de son Fils. En Jésus, Dieu se donne pour relever et sauver l’humanité. Ce qui nous est proposé et demandé en tout premier lieu, c’est de nous laisser saisir par le Christ, de nous laisser étreindre par son Amour, de nous laisser empoigner par la violence de son Évangile (Phil 3,12; Gal 2,20). Se laisser aimer par Dieu, c’est accueillir son Amour et obéir à sa Parole : « Si quelqu’un m’aime il obéira à mes paroles. Mon Père l’aimera, nous irons chez lui et nous habiterons chez lui (Jn 14,23). Dansa son exhortation apostolique « Gaudete et Exsultate » sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel, le pape François rappelle que la première des grandes manifestations ou caractéristiques de l’amour envers Dieu et le prochain, c’est « d’être centré, solidement axé sur Dieu qui aime et qui soutient…C’est la fidélité dans l’amour, car celui qui s’appuie sur Dieu peut également être fidèle aux frères » (n. 112). Et comme le rappelle si pertinemment le pape Benoit XVI dans son encyclique « Deus Caritas est » sur l’amour chrétien : « Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre et je ne réussis pas à reconnaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être «pieux » et accomplir mes devoirs religieux, alors même ma relation à Dieu se dessèche » (n.18). C’est en Jésus que l’amour de Dieu s’est révélé dans toute sa grandeur et son exigence. C’est donc avec les yeux du Christ que je peux donner à l’autre le regard d’amour dont il a besoin. En Jésus, Dieu nous aime et nous fait voir son amour; à partir de cet amour premier et prévenant de Dieu, et comme réponse, l’amour peut fleurir et jaillir en nous. En Jésus, avec Jésus et par Jésus, j’aime, en Dieu et avec Dieu, la personne que je n’apprécie pas et que je ne connais même pas.
 
 
Si nous voulons rester fidèles et sereins dans notre monde pressé, changeant et agressif, il nous faut laisser le feu de l’Esprit attiser en nous cet amour fait de patience, de douceur et de constance dans le bien. C’est ce que veut souligner la flamme qui sous-tend le coeur dans notre logo. Dans la culture qui est la nôtre, marquée par de grandes limites et certains risques - le pape François parle d’anxiété nerveuse et violente, de négativité et de tristesse, d’acédie (état spirituel de mélancolie dû à l’indifférence, au découragement ou au dégoût) commode, consumériste et égoïste, et d’individualisme – ( Gaudete et Exsultate, n. 111), nous ne pourrons résister que si nous maintenons un contact vivant avec Dieu par la méditation de sa Parole. la prière, les sacrements, les actions caritatives et la participation à la vie de la communauté. Seule la force intérieure qui est l’oeuvre de la grâce peut nous préserver de l’indifférence et de la contagion de la violence et de l’égoïsme. Il s’agit de maintenir l’amour dans la vérité car l’amour sans la vérité pourrit le coeur et la vérité sans l’amour le durcit.
 
AIMER EN DÉPIT DE…
 
Si nous voulons suivre le Christ, nous devons être prêts à affronter l’opposition, la haine, l’injustice, le mal et la mort. Par sa mort et sa résurrection, le Christ a vaincu le mal et le péché. Cependant notre foi en cette victoire de l’Amour crucifié ne nous épargne ni l’énigme du mal ni l’angoisse du silence ni l’épreuve du doute. Par contre, elle nous apporte la force pour aimer en dépit de la souffrance de l’innocent, de la haine et de la mort. Elle nous donne de compter sur la puissance de l’amour et de s’y abandonner. Face au scandale du mal, il nous faut, à l’exemple de Dieu, non pas nous retirer mais nous exposer. C’est dans cette logique que peut se comprendre et se vivre le pardon et l’amour des ennemis. Le mal ne se vainc pas par le mal qui est renoncement aux exigences de l’amour. A l’inverse, le bien moral naît de l’amour, se manifeste comme amour et est tourné vers l’amour.
 
L’AMOUR DU PROCHAIN
 
L’amour du prochain et l’amour de Dieu se fondent l’un dans l’autre : dans le petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus, nous rencontrons Dieu. Mais qui aimer? Celui qui a besoin de moi et que je peux aider, celui-là est mon prochain. Dans la parabole du bon Samaritain, le prochain n’est pas celui ou celle qui est proche de moi, c’est celui ou celle dont je me fais proche. Et en Matthieu 25,40, Jésus s’identifie à ceux et celles qui sont dans le besoin : les affamés, les assoiffés, les étrangers, ceux qui sont nus, les malades, les personnes qui sont en prison. Nous pourrions ajouter les migrants saisonniers, les immigrants, les réfugiés qui frappent à nos portes et que malheureusement nous laissons à nos frontières ou en pleine mer. Devant les défis énormes auxquels notre monde fait face (pollution, pauvreté, exclusion, etc.), nous devons faire preuve de ferveur et d’audace pour tracer des sentiers nouveaux dans la pratique de la charité. Ne rien inventer laisse le champ à la souffrance, à l’insignifiance et à la barbarie. Écoutons encore le pape François : « Dieu est toujours une nouveauté, qui nous pousse à partir sans relâche et à nous déplacer pour aller au-delà de ce qui est connu, vers les périphéries et les frontières. Il nous conduit là où l’humanité est la plus blessée et là où les êtres humains, sous l’apparence de la superficialité et du conformisme, continuent à chercher la réponse à la question du sens de la vie. Dieu n’a pas peur…et ne craint pas les périphéries. C’est pourquoi, si nous osons aller aux périphéries, nous l’y trouverons, il y sera » (Gaudete et Exsultate, n.135). L’amour est notre mission et plus que jamais, il nous faut cette vertu de la parrhèsie (liberté de parole, audace et assurance) pour vaincre la peur, le calcul et la timidité.
 
 
Depuis plusieurs années, nous sommes invités à faire Église autrement. En réponse à cet appel, il est nécessaire de risquer, d’oser et de savoir inventer des chemins nouveaux. Nous ne pouvons pas nous laisser engourdir par le confort de la rive. Regardons Jésus : sa compassion « l’incitait à sortir de lui-même avec vigueur pour annoncer, pour envoyer en mission, pour envoyer guérir et libérer » (Gaudete et Exsultate, n.131). Sa charité s’est fait don, fraternité, solidarité avec les pauvres et les petits. A sa suite et comme Lui, ayons le coeur sur la main pour ressentir la compassion devant la misère humaine et vouloir soulager cette misère. C’est ce coeur sur la main - que nous retrouvons dans notre logo – qui nous fait éprouver le besoin de nous faire le prochain du pauvre et du petit, de celui ou de celle dont la chair est blessée, la vie opprimée ou l’âme obscurcie.
 
EN COMMUNAUTÉ
 
Si l’amour est relation, ouverture à l’autre, don et communion, l’Église ne peut être que communauté d’amour. A ce titre elle manifeste l’amour qui existe entre le Père, le Fils et l’Esprit, modèle de la famille humaine. C’est ce que représentent les trois personnes dans le coeur de notre logo : à la fois l’amour trinitaire, la famille humaine et la communion d’amour dans l’Église. Celle-ci a aussi une tâche particulière de pratiquer la charité, et ce, à tous les niveaux et selon toutes les dimensions (matérielle, spirituelle, morale, sociale). Cette tâche revient à chaque fidèle et à toute la communauté ecclésiale (locale, diocésaine, universelle). Benoit XVI l’affirme clairement : « L’Église est la famille de Dieu dans le monde. Dans cette famille, personne ne doit souffrir par manque du nécessaire » (Deus Caritas est, n.25b). D’où notre responsabilité de travailler à l’établissement d’un ordre social fondé sur la justice. L’Église ne peut rester à l’écart dans la lutte pour la justice. S’il revient aux gouvernements et aux autorités civiles de construire un ordre juste de la société et de l’État, par lequel chacun reçoit ce qui lui revient, l’Église a le devoir d’offrir sa contribution spécifique, tout comme c’est le propre des fidèles laïcs de s’engager à promouvoir la justice dans leurs milieux de vie. Justice et charité vont de pair et l’une ne va pas sans l’autre.
Aujourd’hui nous sommes placés devant une urgence « alarmante », celle de nous engager à sauvegarder notre maison commune et de réagir aux menaces qui pèsent actuellement sur la famille humaine et sur notre planète qui suffoque et gémit. Comme le rappelle avec insistance le pape François dans son encyclique Laudato Si sur la sauvegarde de la maison commune, il nous faut mettre en place et développer une écologie intégrale où la dignité humaine est préservée, où on prend soin des plus pauvres qui, malheureusement, font davantage les frais des désastres environnementaux. C’est en réponse à son appel que notre Église diocésaine cherche depuis quelques années à être « une Église verte ». Nous pouvons faire plus à ce chapitre tout comme nous devons augmenter la place de la pastorale sociale dans nos paroisses et nos communautés chrétiennes. L’Église de Valleyfield a une réputation enviable d’un fort engagement social et je me réjouis de l’arrivée d’un nouveau responsable diocésain de la pastorale sociale qui saura augmenter nos réseaux d’entraide et d’action sociale.
Enfin, nous avons un travail particulier à accomplir, celui de réchauffer l’amour et de le rendre visible. Dans la conversion missionnaire qui nous est demandée, il peut arriver que les « missions » que nous nous donnons prennent une telle importance que nous oublions en route de les vivre dans l’amour, l’amitié et le respect. Si nous devons nous soucier du résultat tangible de notre action, cela ne doit pas être au détriment du souci des personnes qui oeuvrent dans nos paroisses. Le manque d’amour, de confiance, de chaleur et d’amitié dans notre apostolat a un effet dévastateur : l’amour se refroidit et la division s’installe. François Mauriac écrivait pertinemment : « Le jour où vous ne brûlerez plus d’amour, d’autres mourront de froid ».
 
Cette année, redoublons d’efforts pour contrer cette logique du chacun pour soi, du profit et de la satisfaction égoïste de nos besoins et désirs; adoptons et faisons la promotion de la logique du don, du partage et de l’oubli de soi, en un mot, de la charité. Et reprenant les mots du pape François adressés aux prêtres mais qui s’appliquent si bien à vous tous, chers diocésains et diocésaines: « merci pour la joie avec laquelle vous avez su donner vos vies, révélant un coeur qui, au cours des années, a lutté et lutté pour ne pas se rétrécir et s’aigrir mais pour être, au contraire, chaque jour élargi par l’amour de Dieu et de son peuple » ( Lettre aux prêtres à l’occasion des 160 ans de la mort de Saint Jean-Vianney, le curé d’Ars, 4 août 2019).
 
AVEC CHARITÉ, ON SORT! Oui, « sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ…Dehors, il y a une multitude affamée et Jésus qui nous répète sans arrêt : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ( Mc 6,37) » ( François, La joie de l’Évangile, n. 49).

 

 

 + Noël Simard

Évêque de Valleyfield

 

 

PASTORAL MESSAGE OF MGR NOËL SIMARD
FOR THE YEAR 2019-2020
 
STEPPING OUT WITH LOVE!
 
Still in the spirit of Pope Francis, who challenges us to be a missionary Church, a Church "reaching out", this year, our theme concludes the process undertaken over the past three years and which focused on the theological virtues. After the virtues of faith and hope, it is now the virtue of love which, as Saint Paul tells the Corinthians (1 Corinthians 13:13), is the greatest of the three.
 
WITH LOVE....
 
What is love or charity? This is a very important question that has too often been answered by reducing charity to a single dimension, that of "doing charity", "giving to the poor". To live this virtue better, we must rediscover its richness and depth. Reflecting God's love for all human beings, charity (caritas in Latin and agape in Greek) reflects God's love for the world and its roots in the human experience. And to live love in God's way, we must draw from God's own charity. God is love and it is through love that He comes to meet us. Its only power is that of love. Through his offering on the cross, Jesus reveals to us how far God's love goes when he tells us his passion for humanity in the passion of his Son. In Jesus, God gives Himself to raise and save humanity. What is proposed and asked of us in the first place is to let ourselves be grasped by Christ, to let ourselves be embraced by his Love, to let ourselves grapple with the violence of his Gospel (Phil 3:12; Gal 2:20). To let oneself be loved by God is to accept his Love and obey his Word: "If anyone loves me, he will obey my words. My Father will love him, we will go to his house and we will live with him (Jn 14:23). In his apostolic exhortation "Gaudete et Exsultate" on the call to holiness in today's world, Pope Francis recalls that the first of the great manifestations or characteristics of love towards God and neighbour is "to be centered, firmly centered on God who loves and sustains... It is fidelity in love, for he who relies on God can also be faithful to his brothers" (n. 112). And as Pope Benedict XVI so pertinently reminds us in his encyclical "Deus Caritas est" on Christian love: "If contact with God is completely lacking in my life, I can never see in the other than the other and I fail to recognize in him the divine image. If, on the other hand, in my life I completely neglect attention to the other, desiring only to be "pious" and to fulfil my religious duties, then even my relationship with God is drying up" (n. 18). It is in Jesus that God's love was revealed in all its greatness and exigency. It is therefore with the eyes of Christ that I can give the other the look of love he needs. In Jesus, God loves us and makes us see his love; from this first and caring love of God, and as an answer, love can blossom and spring forth in us. In Jesus, with Jesus and through Jesus, I love, in God and with God, the person whom I do not appreciate and whom I do not even know.
 
If we want to remain faithful and serene in our hurried, changing and aggressive world, we must let the fire of the Spirit stir in us this love made of patience, gentleness and constancy in the good. This is what the flame that underlies the heart in our logo is intended to highlight. In our culture, which is marked by great limits and certain risks - Pope Francis speaks of nervous and violent anxiety, negativity and sadness, acedia (a spiritual state of melancholy due to indifference, discouragement or disgust) convenient, consumerist and selfish, and individualist - (Gaudete et Exsultate, n. 111), we can only resist if we maintain a living contact with God through meditation on his Word, prayer, sacraments, charity and participation in the life of the community. Only the inner strength that is the work of grace can protect us from indifference and the contagion of violence and selfishness. It is a question of keeping love in truth because love without truth rots the heart and truth without love hardens it.
 
LOVE IN SPITE OF....
 
If we want to follow Christ, we must be ready to face opposition, hatred, injustice, evil and death. Through his death and resurrection, Christ overcame evil and sin. However, our faith in this victory of crucified Love spares us neither the enigma of evil nor the anguish of silence nor the test of doubt. On the other hand, it gives us the strength to love in spite of the suffering of the innocent, hatred and death. It enables us to rely on the power of love and to surrender ourselves to it. In the face of the scandal of evil, we must, following God's example, not withdraw but expose ourselves. It is in this logic that forgiveness and love of enemies can be understood and experienced. Evil cannot be overcome by evil, which is renouncing the demands of love. On the other hand, moral good is born of love, manifests itself as love and is turned towards love.
 
LOVE OF NEIGHBOUR
 
The love of neighbour and the love of God merge into one another: in the little one we meet Jesus himself and in Jesus we meet God. But who to love? The one who needs me and whom I can help, this one is my neighbour. In the parable of the Good Samaritan, the neighbour is not the one who is close to me, it is the one I make close to myself. And in Matthew 25:40, Jesus identifies himself with those in need: the hungry, the thirsty, the strangers, the naked, the sick, the people in prison. We could add seasonal migrants, immigrants, refugees who are knocking at our doors and whom we unfortunately leave at our borders or in the open sea. Faced with the enormous challenges facing our world (pollution, poverty, exclusion, etc.), we must be fervent and bold in charting new paths in the practice of charity. To invent nothing leaves the field open to suffering, insignificance and barbarism. Let us listen again to Pope Francis: "God is always a new thing, which pushes us to leave relentlessly and to move beyond what is known, towards the peripheries and borders. It leads us to where humanity is most wounded and where human beings, under the guise of superficiality and conformity, continue to seek the answer to the question of the meaning of life. God is not afraid... and does not fear the outskirts. That is why, if we dare to go to the outskirts, we will find him there, he will be there" (Gaudete et Exsultate, n. 135). Love is our mission and more than ever, we need this virtue of parrhesia (freedom of speech, boldness and confidence) to overcome fear, premeditation and timidity.
For several years now, we have been invited to do Church differently. In response to this call, it is necessary to take risks, to dare and to know how to invent new paths. We cannot allow ourselves to be numb by the comfort of the shoreline. Let us look at Jesus: his compassion "urged him to go out of himself with vigour to announce, to send on mission, to heal and liberate" (Gaudete et Exsultate, n. 131). His charity has been a gift, a fraternity, a solidarity with the poor and the little ones. Following Him and like Him, let us have our hearts in our hands to feel compassion in the face of human misery and to want to relieve it. It is this heart in our hand - which we find in our logo - that makes us feel the need to be the neighbour of the poor and the little ones, of the ones whose flesh is wounded, whose life is oppressed or whose soul is darkened.
 
IN COMMUNITY
 
If love is relationship, openness to others, gift and communion, the Church can only be a community of love. As such, it manifests the love that exists between the Father, the Son and the Spirit, the model of
the human family. This is what the three people in the heart of our logo represent: both Trinitarian love, the human family and the communion of love in the Church. The latter also has a particular task of practicing charity, at all levels and in all dimensions (material, spiritual, moral, social). This task is the responsibility of each of the faithful and of the entire ecclesial community (local, diocesan, universal). Benedict XVI clearly states it: "The Church is the family of God in the world. In this family, no one should suffer for lack of what is necessary" (Deus Caritas est, n.25b). Hence our responsibility to work towards the establishment of a social order based on justice. The Church cannot remain on the sidelines in the struggle for justice. If it is up to governments and civil authorities to build a just order of society and the State, by which everyone receives what is due to him, the Church has a duty to offer its specific contribution, just as it is the characteristic of the lay faithful to commit themselves to promoting justice in their living environments. Justice and charity go hand in hand and one cannot be without the other.
Today we are faced with an "alarming" urgency, that of committing ourselves to safeguarding our common home and responding to the threats currently facing the human family and our suffocating and moaning planet. As Pope Francis insists in his encyclical Laudato Si on the safeguarding of the common house, we must set up and develop an integral ecology where human dignity is preserved, where the poorest are cared for, who, unfortunately, bear the brunt of environmental disasters. It is in response to his call that our diocesan Church has been seeking for some years to be "a Green Church". We can do more in this regard just as we must increase the place of social pastoral care in our parishes and Christian communities. The Church of Valleyfield has an enviable reputation for strong social commitment and I am delighted with the arrival of a new diocesan leader in social pastoral care who will be able to increase our network of mutual aid and social action.
Finally, we have a special job to do, to warm up love and make it visible. In the missionary conversion that is asked of us, it can happen that the "missions" we give ourselves take on such importance that we forget to live them in love, friendship and respect. If we have to worry about the tangible result of our action, it must not be at the expense of the concern of the people who work in our parishes. The lack of love, trust, warmth and friendship in our apostolate has a devastating effect: love cools and division sets in. François Mauriac wrote pertinently: "The day when you will no longer burn with love, others will die of cold".
 
This year, let us redouble our efforts to counter this logic of the individual for himself, of profit and the selfish satisfaction of our needs and desires; let us adopt and promote the logic of giving, sharing and forgetting oneself, in a word, charity. And in the words of Pope Francis addressed to the priests but which apply so well to all of you, dear diocesan men and women: "Thank you for the joy with which you have known how to give your lives, revealing a heart that, over the years, has struggled and struggled not to shrink and become bitter but to be, on the contrary, enlarged every day by the love of God and his people" ( Letter to the priests on the occasion of the 160th anniversary of the death of Saint John Vianney, the Curé of Ars, August 4, 2019).
 
STEPPING OUT WITH LOVE! Yes, "Let us go out, let us go out to offer the life of Jesus Christ to all... Outside, there is a hungry multitude and Jesus keeps repeating to us: "Give them something to eat yourselves ( Mk 6:37)" ( Francis, The Joy of the Gospel, n. 49). 

 

+ Noël Simard

Bishop of  Valleyfield