« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction ».
La première lecture, le psaume et l’Évangile que nous venons d’entendre nous rappellent comment l’onction de Dieu est sur le serviteur de Dieu chez Isaïe, sur David, sur Jésus. Ils sont consacrés, mis à part et l’onction qu’ils reçoivent est pour oindre le peuple, elle est pour les pauvres, les prisonniers, les opprimés…
Dans son homélie de la messe chrismale de l’an passé, le pape François a insisté fortement sur cette idée que l’huile versée sur l’élu dégage un parfum non seulement pour lui-même mais se diffuse tout autour de lui. Cette onction d’où émane une bonne odeur doit parvenir aux personnes à qui elle est aussi destinée : les malades, les pauvres, les gens seuls, tristes, les personnes opprimées, etc. Et pour cela, il faut aussi que le pasteur flaire l’odeur des brebis pour aller vers elles; il se doit de sentir leurs blessures, leurs détresse s’il veut les panser avec le baume de la compassion et de la tendresse.
Cela ne peut advenir que par une fréquentation assidue des brebis. Si le berger ne dégage pas l’odeur des brebis, il se doit de retourner dans le troupeau. Nous accomplissons notre mission et notre consécration prend effet lorsque l’Évangile que nous prêchons arrive à la vie quotidienne des gens, lorsque le message de joie et d’amour de Jésus touche les cœurs, rejoint leurs préoccupations, leurs peines, leurs difficultés, leurs joies et leurs espoirs.
Le pape François dit : « Le prêtre célèbre en chargeant sur ses épaules le peuple qui lui est confié, et en portant leurs noms gravés en son cœur ». Si nous prions avec les réalités de la vie des gens, ceux-ci viennent à nous et nous demandent de remplir un des mandats que nous avons par notre ordination, à savoir l’intercession. « Priez pour moi, pour ma fille qui a le cancer, pour mon fils qui a perdu son emploi », « Bénissez moi », « Priez pour moi, je viens de recevoir la mauvaise nouvelle que j’ai le cancer ».
More than ever, our ministry must be one of presence, of listening, of being with. Pope Francis speaks often that we must be a Church « reaching out ». If we want our Church to reach out, we must reach out as pastors, as deacons, as pastoral agents… If we do not reach out and give ourselves, instead of being true mediators between God and people, we risk becoming like business managers.
Chers collègues dans le sacerdoce, soyez des pasteurs qui malgré la lourdeur de la tâche, n’ont pas peur de sentir le peuple de Dieu, ses blessures, ses épreuves, d’aller vers les cœurs brisés et broyés pour les guérir avec l’huile de joie et d’amour.
Chers diacres, chères personnes consacrées ou mandatées, chers laïcs engagés, ce message s’adresse aussi à vous. Par votre baptême ou votre ordination diaconale ou votre consécration, vous avez été consacrés pour être témoins. Or un témoin a vu; il était sur les lieux. Que par votre présence et votre manière de vivre, le souffle et la joie de l’Évangile habitent nos familles, nos milieux de travail, nos écoles et nos hôpitaux (même s’ils ne sont plus catholiques), nos organismes sociaux, etc. Soyez préoccupés du corps de nos frères et sœurs en humanité et de leurs besoins matériels. Merci pour tout ce que vous faites pour les affamés, les malades, les sans-toits d’ici ou d’ailleurs. Soyez aussi préoccupés des besoins de leur âme. Soutenez toutes ces personnes qui souffrent en raison de la violation d’un droit ou d’un amour détruit; qui sont dans l’obscurité ou l’ignorance à propos de la vérité, qui souffrent de l’absence d’amour, de la maladie d’anémie d’amour.
Tous et toutes nous devons donner un témoignage crédible pour l’Évangile de Jésus-Christ.
As we entering the celebration of the Holy Days commemorating the Passion, the Death and the Resurrection of Christ, let us turn towards and look at Jesus, the Faithful Witness. Our look, our vision will be one of hope because from Jesus’ suffering comes our strenght, from his death our life. More than ever let us deepen our faith in His Word, let us build His Kingdom of justice and peace with His strenght, let us count on and believe in His presence : He told us that he will be with us until the end of times.
C’est cette présence du Christ sur qui nous comptons qui nous est manifestée sacramentellement par les huiles que je vais bénir et consacrer comme signes de l’action vivifiante de la mort et résurrection du Christ, action qui s’applique à toutes les situations de notre vie, même les plus éprouvantes.
L’huile des catéchumènes est destinée à ceux et celles qui ont demandé les sacrements de l’initiation chrétienne et qui se sont engagés dans le combat de conversion de leur vie. Ils sont marqués de cette onction « comme le signe que le Christ est leur seule force quand ils affrontent le “vieil homme” pour naître à une nouvelle manière de vivre » (Cardinal Vingt-Trois).
L’huile des malades sert à donner le sacrement des malades. Ceux et celles qui sont confrontés à l’épreuve de la souffrance ou aux infirmités de la vieillesse reçoivent l’onction pour vivre cette étape difficile dans la communion au Christ crucifié, source de leur force et gage de leur résurrection. « Au lieu d’être enfermés dans leur douleur ou dans la dégradation de leur image, ils seront entraînés par le Christ dans une offrande d’amour qui donne sens à ce qu’ils vivent et qui leur permet de servir encore leurs frères quand tout semble devenu inutile. C’est ainsi qu’ils savent mourir dans une dignité vraiment humaine » (Cardinal Vingt-Trois).
Avec le Saint Chrême sont consacrés les évêques, les prêtres, tous les disciples du Christ baptisés et confirmés. Cette onction avec le Saint Chrême fait de nous des êtres nouveaux, des témoins de la foi. C’est par le don de son Esprit que Jésus fait de nous les témoins de son Évangile. À sa suite, il nous envoie proclamer la Bonne Nouvelle aux pauvres. L’Esprit Saint nous est donné pour que toute notre vie soit donnée à l’annonce de l’Évangile, selon des modalités que nous ne choisissons pas, ni vous ni moi.
À ce sujet, nous prêtres devons vivre notre ministère dans un souci constant de coopération avec les personnes consacrées et les fidèles laïcs. En effet, par des chemins différents mais complémentaires, nous sommes tous co-responsables de l’annonce de l’Évangile. Une telle co-responsabilité demande, entre autres, un plus grand partage de la vie de prière. Nous avons la ferme certitude que l’Esprit Saint donne à l’Église, par son souffle puissant, le courage de persévérer et de chercher de nouvelles méthodes d’évangélisation, et de porter la Bonne Nouvelle aux « périphéries »…
Dans quelques instants, devant le peuple assemblé en cette cathédrale, je vous inviterai à renouveler vos promesses sacerdotales, votre engagement à servir le peuple de Dieu et nos frères et sœurs…
Chers pasteurs, diacres, laïcs mandatés, prions le Seigneur qu’en renouvelant vos promesses, vous vous engagiez à servir encore davantage avec amour et compassion, à sortir de vous-mêmes pour que l’huile de joie touche tous les cœurs.
Vous, fidèles dévoués et désireux de marcher à la suite du Christ, priez pour moi, pour vos prêtres, diacres, pour vos agentes et intervenantes de pastorale; priez pour les vocations, pour les communautés chrétiennes. Demandez au Seigneur de vous aider à vivre votre engagement de baptisé, afin qu’en vous voyant d’autres aient le goût de suivre le Christ et d’accueillir sa Parole.
Ensemble, prions pour que Dieu nous donne de trouver notre joie dans le service qui nous est confié et prions pour que nous retrouvions la joie et le souffle de l’Évangile afin de dégager partout le parfum du Ressuscité.
AMEN