2017-A-Lc 1, 26-38 - Notre-Dame du rosaire
Année A : samedi de la 26e semaine ordinaire (litao26s.17)
Lc 1, 26-38 : Notre-Dame-du-Rosaire; montre-nous ton Fils
Je vous salue. Ce sont des mots-salutations ouvrant habituellement tout discours. Des mots contacts avec un auditoire. Et pour nous, ici, des mots contacts avec Jésus. J’ai bien dit avec Jésus. Souvent, pour rencontrer une personne importante, on se sert d’un intermédiaire. C’est un ouvreur de porte qui fait connaître à un autre, nos intentions. Nous connaissons bien l’expression : quelqu’un a parlé pour moi.
Voilà qui décrit bien Marie. C’est une personne-ressource, indispensable, qui ne prend pas notre place, mais sait parler pour nous. Elle attire l’attention de Jésus un peu comme elle l’a fait à Cana. C’est rassurant de savoir que quelqu’un observe ce dont nous avons besoin et qu’elle en informe son fils.
Marie est au cœur de la foi chrétienne et la foi chrétienne contient un cœur maternel. Chaque Ave adressé à Marie est un salut qu’elle transmet à son fils avec qui elle entretient une relation unique. Elle lui transmet notre bonjour et nous transmet le bonjour de son fils. La salutation de l’ange à Marie est la même que Marie utilise pour nous présenter à son fils.
Je te salue mon fils, quelqu’un a trouvé grâce près de toi, et dit OUI à t’avoir comme frère. Marie informe son fils de notre OUI à sa personne. Et ce oui, notre oui, nous fait devenir lui, comme lui est devenu nous par le oui de sa mère. Il s’est fait l’un de nous pour que nous devenions lui. Il s’est fait mortel pour que nous devenions éternels, dit une préface de Noël.
Peut-il y avoir quelque chose de plus beau que de savoir que chaque Ave adressé à Marie, la préférée du Père éternel, nous introduit dans la joie d’une belle rencontre avec Jésus ? Il n'y a rien de plus beau que la joie de se savoir fils de Marie, femme, voici ton fils, et conséquemment frères et sœurs de Jésus. Y-a-t-il quelque chose de plus grand, de plus admirable, que d'être fils d'une mère sainte, toute belle, qui n’hésite pas à parler de nous à son fils ? Non, il n’y a rien de plus beau qui puisse nous arriver.
Chaque Ave est une supplication pour qu’elle nous montre son fils. Pour qu’elle nous donne son fils, comme l’exprime un chant liturgique. Pour nous montrer son fils, pour nous donner son fils, Marie nous en trace son histoire. Elle nous le montre dans cette bonne nouvelle qu’est sa naissance et elle en trace la trajectoire. Elle nous le montre dans son itinéraire de fils du Père quand nous nous arrêtons aux mystères lumineux. Elle nous le montre avec empathie, sur la route de sa passion, portant pour nous sa croix. Elle nous le montre dans toute sa gloire à laquelle il nous associe. Et Jésus fait dire à sa mère de nous transmettre qu’il ne nous appelle plus serviteurs, mais amis (cf. Jn 15, 15). Il invite sa mère à nous dire qu’il établit avec nous la même intensité de vie qui l’unit à son Père et qu’il partage avec sa mère. Et nous répondons à cette intensité en répétant Ave Maria. Inimaginable.
Chaque Ave est une mise en marche vers Jésus. Un pèlerinage vers Jésus. Comme j’aimerais que chaque Ave puisse nous introduire dans une plus grande amitié avec Jésus, dans une plus grande intimité avec Jésus, celle-là même qu’a éprouvée Marie lorsqu’elle a dit OUI au matin de son annonciation. Chaque Ave est un chemin qui nous fait découvrir notre dignité royale.
La joie jaillit en nous, de manière inattendue, quand s’installe chez nous de façon toujours insaisissable, cette amitié trop intime pour être traduite en des mots humains, que nous suggère chaque Ave. Cette joie dilate nos cœurs et le Verbe prend chair en nous.
Que Marie nous fasse éprouver cette même amitié et cette inaltérable intimité qu’elle-même a dû ressentir au moment de son Oui à l’annonce inimaginable qu’elle serait mère de Dieu. Amen.