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2014-A-Mtt.11, 25-30- Frère André. Du collège Notre-Dame, peut-il sortir quelqu'un de grand ?

Année A: Mardi Temps de Noël  (litan02m.14)

Matthieu 11, 25-30 : du collège Notre-Dame, que peut-il sortir de grand ?

Il y a l'homme, le frère André, que certains ont vu de leurs yeux, ont touché de leurs mains. Nous admirons son œuvre qu'est l'Oratoire. Il y a aussi un homme à découvrir. Ce qui était caché en lui, son secret, l'emportait beaucoup sur ce qui se voyait. Dieu, celui dont nous saluons en ces jours la visibilité discrète, voire effacée, dans l'histoire humaine, réservait à cet homme sans santé, fragilisé dès sa jeunesse, un parcours incroyable.

Nous qui sommes à l’heure du visuel, de la consommation du regard, à l’heure où tout se voit, il est facile de conclure que ce qui ne se voit pas n’existe pas. Mais c’est facilement oublier que toute chose, tout ce qui existe, comporte une dimension visible et invisible, extérieure et intérieure. Sa vie cache un trésor inestimable. Une perle précieuse. Elle fut un magnificat permanent de louange malgré le poids d'une santé fragile, son fardeau léger, et que nous percevons moins ou pas.

Ce que nous voyons moins ou pas de cet homme de chez nous, c'est que s'il a regardé vers Jésus en contemplant Joseph; il a surtout regardé Jésus avec les yeux contemplatifs de Joseph. Il était si étroitement uni à Joseph qu'il en a porté son regard sur Jésus. Il voyait Jésus comme Joseph le voyait. Tellement séduit par ce qu'il voyait, qu'il a adopté par la suite le regard de Jésus sur les autres.  Sur les malades, les foules.  Il a développé dans son regard les tics de compassion, d'amabilité, de délicatesse de Jésus à l'endroit des foules qui le cherchaient. Jésus et Joseph ont  marqué non seulement son regard mais toute son existence; celle-ci fut une  empreinte de l'un et de l'autre: vie humble, vie d'effacement, pleine d'attention. Il a été le portier qui conduisait par Joseph, à Jésus. 

Par sa vie, lui non érudit, il nous a expliqué Dieu (Jn 1,18), en parlant la langue du Christ, pour citer la belle formule de l'académicien Max Gallo. La langue de la miséricorde, celle de la proximité avec les souffrants dont parle si abondamment le pape François. Il savait s'arrêter avec empathie sur la souffrance existentielle de toutes ces personnes qui venaient à lui. Si quelqu'un a le don de parler qu'il parle. S'il a le don du service qu'il s'en acquitte avec la force que Dieu [lui] communique (1 Pi 4 9-10).  

L'amour [de Dieu], exprimait saint Ignace de Loyola, se manifeste plus dans les actes que dans les paroles. Le frère André, imitant en cela son modèle Joseph, était un «taiseux» d'une discrétion telle que sans son œuvre, l'Oratoire, nous ne saurions rien de lui. Il gardait tout dans son cœur (cf. Lc 2,19.51). Sans l'Oratoire, rien qui ne vaille la peine d’être écrit dans un livre et pourtant ce rien cache le Tout.

En lui, il n'y avait qu'une simple et permanente communion à Dieu sans aucun désir d'avoir quoi que ce soit qui lui soit propre. Son détachement étonnait son entourage. Son humilité séduisait. Il laissait toute la place à sa confiance en son modèle Joseph. Comme lui, sa surdité de Dieu qu'il contemplait, était inexistante. C'est là le signe qui dit toute sa grandeur.

Sa foi lui disait que Dieu avait besoin de lui. De sa souffrance. De sa grande compassion à l'endroit des autres. Son message était simple, disait Benoît XVI dans l'homélie de sa canonisation : Ne cherchez pas à vous faire enlever les épreuves, demandez plutôt la grâce de bien les supporter. Son intense vie spirituelle lui dictait qu'il lui fallait être providence de Dieu. Être providence, c'est porter attention à, veiller sur, désirer pour l’autre ce qui peut lui être profitable, prévoir ce qui peut le faire grandir en humanité et y pourvoir. Il est impossible, disait le pape François dans Lumière de la foi (#35), de croire seul. La foi tend à se diffuser, à inviter les autres à sa joie. Partager sa foi et sa confiance, tel fut sa manière de vivre.

À votre contemplation: une vie louange et gloire comme celle du frère André, un contemporain de notre histoire canadienne et québécoise, est pour nous, sollicitation à demeurer en Dieu, quelque soit la lourdeur du poids que nous portons. Sollicitation à sortir aussi en périphérie pour aider à porter le fardeau des autres comme Jésus à notre endroit.

Accorde-nous, Seigneur, à son intercession, de suivre son exemple de prière et de charité. AMEN.

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Date: 
Mercredi, 1 janvier, 2014

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