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2008-A-Jn 15 1-8-Marie-Rose DUROCHER - Une femme éducatrice

Année A : Lundi 27e semaine ordinaire (litao27l.08)
Jn 15 1-8  Mère Marie Rose, une femme éducatrice

Saintes femmes, disciples de Mère Marie Rose, réjouissez-vous parce que vous foulez de vos pieds au quotidien, jusqu’à « enlever vos sandales » (Ex3, 5), une terre sainte devant laquelle et sur laquelle vous êtes – et toute l’Église avec vous- en présence d’un buisson ardent. Marie Rose a été dans sa personne, ce que le prophète Joël écrivait « Ne crains pas, toi, la terre, chante et réjouis-toi, parce que le Seigneur a réalisé en toi de grands desseins » (2, 21). L’évangile vient de nous dire à travers l’image très simple de la vigne, comme pour nous photographier la beauté de cette terre, la beauté d’une vie « greffée » sur la vigne qu’en elle, Marie Rose, le « grand dessein » de Dieu de « porter beaucoup de fruit » se réalise.

Ce que nous est donné à voir, c’est que Marie Rose, une femme de notre race, de notre sang, de notre histoire, de notre terre en friche, rocailleuse, a été dans sa personne, une terre sur laquelle et dans laquelle Jésus a établi sa demeure pour y dégager chez nous son parfum divin. Elle a été une terre tellement ouverte et accueillante à la Parole de Dieu, ensemencée par grâce en elle, qu’elle a fait éclore dans notre terre de la fin du X1Xe siècle, un fruit qui donne à tout être humain une nourriture substantielle (Ps 136, 25). Elle a été une terre – l’évangile vient de nous dire un « sarment » - tellement greffée sur Jésus, tellement habillée de son Esprit d’audace, tellement émondée par l’écoute de sa Parole, qu’elle a non seulement porté en son sein un « fruit béni » mais qu’elle l’a enfanté dans les cœurs des plus petits, des plus pauvres. Femme de lumière, femme de feu.  « Je suis venu, nous dit-elle, apporter le feu sur la terre et combien je voudrais qu’il brûle » (Lc 12, 49).

Ce qui nous est donné à comprendre, c’est que sa « foi lui a fait vaincre » (1re lecture) toutes les résistances qu’elle pouvait éprouver devant les défis surhumains de la pauvreté matérielle et spirituelle qu’elle rencontrait et l’énormité des moyens dérisoires qu’elle possédait. Elle a refusé, parce que ce n’est pas évangélique, de se croiser les mains en se disant : « il n’y a rien à faire ».  Elle « a aimé non avec des paroles mais en acte » (1Jn 3, 18) et « ce n’était pas un fardeau » (1re lecture).
 
Ce qui nous est donné à vivre, c’est d’être dans le temps qui est le nôtre, des pionnières d’une pastorale neuve, inédite. Elle fut la première animatrice de pastorale, dirions-nous aujourd’hui. Nous devons, comme, elle prendre au sérieux ce que Paul exprimait : Dans l’Église, Dieu y a établi des apôtres, des prophètes mais il a aussi établi- et elle en était persuadée- ce ministère, ce grand et beau ministère qui n’est pas de second rang, de l’éveil de la foi. Elle n’était pas seulement une « envoyée » par Dieu mais une « envoyée » de Jésus-Christ et de l’Église.

Elle a pris au sérieux de faire connaître Jésus avec zèle et charité sincères en devenant  « des lettres écrites » (2 Cor 3, 3) non avec de l’encre mais avec l’Esprit de Dieu, « des lettres écrites » non sur des tables ou dans des cœurs de pierre, insensibles au besoin énorme autour de nous, mais dans des cœurs ouverts à l’audace d’inventer des chemins inédits d’Évangile.

Ce qui nous est donné à rayonner, c’est de suivre ses traces plutôt que de marcher derrière elle. Suivre ses traces, pour entrer dans la logique de l’Évangile, une logique du « don de sa vie », une logique de la Croix qui comme l’écrit le Père Daniel Foucher, consiste à «  croiser ma volonté à la sienne ».   Suivre ses traces – et ce chemin est toujours à faire-  pour choisir cette priorité évangélique : «  les autres d’abord » et « moi » ensuite. La logique du « moi d’abord » fait mal aux affamés, aux démunis. La logique du sarment greffé sur la vigne donne la priorité au sang divin en nous. Cette logique-là,- descendre du train du moi pour monter dans celui de « demeurer en Dieu »,- laisse voir de beaux fruits – ne sommes-nous pas dans la saison des fruits ! – qui régalent les chercheurs de ce qui goûte bon et qui peuvent ainsi savourer la « fraicheur » de l’Évangile.

À votre contemplation : « Réjouissez-vous ». Toute vie est une vocation, un appel à dégager l’arôme d’un fruit « frais de jour », un fruit non vieilli par l’âge mais plutôt enrobé par la sagesse d’une vie axée comme celle de Mère Marie Rose, sur la « demeurance » en Dieu. Et dans la bible, cette « demeurance » fait référence à ce grand projet d’habiter notre terre d’ici, notre terre sainte d’ici pour y planter ce «  grand dessein » d’une vigne plantureuse où les oiseaux du ciel viendront habiter.

Rendons grâce à Dieu, élevons nos cœurs en action de grâce pour cette bienheureuse de chez nous qui a répondu aux besoins de l’éducation de la foi de son temps.   Et «  je vous exhorte par la tendresse de Dieu, à offrir vos personnes en hostie vivante, sainte et agréable à Dieu : c’est là, dans l’aujourd’hui votre vie, le culte que vous avez à rendre à Dieu » (Rm 12,1). AMEN.
   

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Lundi, 1 septembre, 2008

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