2008 -A - Conversion de saint Paul - Mc16, 15-18
Année A : Vendredi 2ième semaine ORDINAIRE (Litao02v.08)
Conversion de s. Paul Mc16, 15-18
« Grand est le témoignage de Pierre et de Jean mais c’était des gens de la maison ». Ainsi s’exprimait Cyrille de Jérusalem en allusion à la conversion de Paul. Ce matin, devant nos yeux, quelqu’un qui n’était « pas de la maison », qui ne vivait que de haine contre les chrétiens, un « loup ravisseur changé en agneau » comme le clame une hymne liturgique. Quand ce quelqu’un, persécuteur, « j’ai persécuté l’Église de Dieu » (Gal1, 13) "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? (Act 9,4) lettre en main, se positionne du coté et à coté de Celui qui était hier l’ennemi à abattre, il est naturel de devenir plein de « stupéfaction ». « N'est-ce pas celui qui nous persécutait ? N'est-il pas venu ici pour nous emmener dans les chaînes ? » (Ac 9, 21)
Il est « naturel » aussi, il faut le reconnaître, que cela amène à ne pas douter désormais de la valeur de sa parole. Sur le chemin de Damas, sa rencontre avec le Christ- (Paul ne parle pas de conversion mais de révélation » (Gal)ou « vision » (Cor)) - l’a métamorphosé en Paul. Il est devenu non pas « un autre » mais « autre ». Ce persécuteur des chrétiens nous a laissé plus de quatorze lettres, beaucoup plus que Pierre et Jean ensemble. Cette transformation n’est pas dans la logique de la raison. Elle vient de la puissance divine. Elle vient du Créateur et non de la nature. C’est divin et non pas humain. Mystère de renouvellement de l’humain en divin. Mystère de la gratuité de l’appel de Dieu et de sa miséricorde.
En voyant ce persécuteur d’hier parler avec respect de Dieu, en voyant l’enthousiasme de Saul d’assister aux massacres de chrétiens n’ouvrir maintenant la bouche que pour louer Dieu, saint Pierre Chrysologue a cette réflexion qui nous dit tout le mystère de Dieu : « tandis que Dieu se montre exigeant pour les justes, il n’a pour les pécheurs que clémence et douceur ». Et devant cette immense bonté de Dieu à son endroit, Paul a donné cette réponse : « Je ne suis pas digne d'être appelé apôtre parce que j'ai persécuté l'Eglise de Dieu » (1Co 15,9) ; « il m'a été fait miséricorde : ce que je faisais, c'était par ignorance »... « La grâce de Dieu a surabondé en moi. » (1Tm 1)
Contemplatives, contemplatifs tel est la nouveauté, le renversement que nous offre la conduite de Dieu. La Bonne nouvelle que nous laisse voir cette conversion de Paul – la seule d’ailleurs que l’Église célèbre- c’est que personne n’est assez inhumain pour se mériter Dieu. Pour se voir appeler « à Le suivre ». Aucun humain, si pervers soit-il, n’est indigne de devenir apôtre de l’Évangile, d’aller par toute la Terre annoncer l’Évangile.
À votre contemplation : « là où le péché s’était multiplié, la grâce a surabondé » (Rm5. 20) Dit autrement plus nous sommes éloignés de Dieu, plus il nous recherche pour nous « comblée de grâce ». Si personnelle soit-elle, l’expérience de Paul sur le chemin de Damas, - une « grâce initiale » s’il en est une- nous rejoint dans notre quotidien et ouvre nos vies sur une mission : « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal2, 20). Cette conversion de Saul en Paul nous confirme que Jésus «est venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs ». Une eucharistie pour que le zèle de Paul à faire connaître Jésus, nous brûle nous aussi le cœur jusqu’à vivre chaque instant, comme l'exprime la règle du Carmel « dans la dépendance de Jésus et le servir fidèlement » « dans la foi au Fils de Dieu qui s’est livré pour nous » (Gal2, 20). AMEN
Accueil : Paul, ce géant de la pensée, ce mystique, ce contemplatif, ce « super actif » nous offre à voir ce matin le chemin pour passer de nous-même à Dieu. Une eucharistie au terme de cette semaine de prière, pour