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2008 - A- Lc 10 1-9- Saint Luc-

Année A : Samedi 28e semaine ORDINAIRE (Litao28s.08)
Luc 10 1-9 : fête de saint Luc C

Cette page s’adresse à chacun d’entre nous et non seulement aux «soixante-douze». Elle offre à notre contemplation l’identité de tout «envoyé».  Elle ramasse en des mots bibliques tout ce que j’exprimais tantôt sur l’art d’être des bénévoles auprès des psychiatrisés : «Ne rien emporter, se désarmer, se faire pauvres, et, dans cet état, se savoir «agneau au milieu des loups». Et comme si cela n’était pas suffisant, Jésus ajoute : il faut leur annoncer la paix.  Annoncer Jésus, évangéliser notre monde n’est possible qui si l’envoyé dégage une grande paix intérieure.  Avant de prendre la parole pour dire Jésus, il faut que nos personnes répandent un parfum de paix. C’est le premier fruit à porter à notre monde. C’est notre première mission aussi. 

Écoutons ce que vient de nous dire Luc.  Notre Paix intérieure ira saluer la paix qui existe à l’extérieur de nous : «Votre paix ira reposer sur cet ami de la paix».  Pour Luc, tout envoyé, tout bénévole doit d’abord, dans sa personne, avoir «tué la haine de son cœur».  Tuer la haine, c’est laisser le Christ peindre en nous son image (Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères). C’est goûter une vie dégagée de toute animosité, rancune, amertume, inquiétude ou souci de santé. C’est n’être inquiet de rien «ne soyez inquiets de rien» (Ph4, 6), n’avoir plus rien qui nous agite, tiraille, tenaille,  jusqu’à transformer notre quotidien en «joyeuse célébration d’un premier sabbat» (Aelred de Rielvaux).

Tuer la haine ne s’obtient qu’après avoir gravi la montagne de la prière, qu’après un long travail de désappropriation de nos soucis pour devenir «libre de soi» (Zundel). Tuer la haine «c’est quelque chose, dit le sage Dalaï-lama, «qui doit commencer au-dedans de nous». Tuer la haine, taire l’animosité, réduire à néant l’ensemencement de nos bouleversements, de nos angoisses qui risquent à tout moment de prendre racine en nous,  c’est le chemin qui fait des miracles parce qu’il dégage et confirme que «Le Christ est notre paix (Ep. 2, 13)». Tuer la haine laisse voir que nous laissons Dieu nous émonder, que nous avons «jeté en Lui tous nos soucis car il prend soin de nous» (1P 5,7 ; Ps 54, 23).

«Si tu acquiers cette paix, dit Séraphin de Sorov, des milliers d’autres autour de toi trouveront le salut». Il ajoute : «Aucun bonheur terrestre provisoire ne peut la donner. Elle est donnée d’en haut par le Seigneur lui-même. C’est pourquoi elle a pour nom la paix du Seigneur»(entretien avec Motovilov, Arfayen 2002 p.14).

Si nous continuons la lecture, nous entendons Luc affirmer que ceux et celles qui entrent en contact avec cette paix, expérimentent –et c’est très fort – que le «Règne de Dieu est déjà là». Le Règne de Dieu est là, à portée de la main pour les autres, pour vos psychiatrisés parce qu’il est en vous. Le Règne de Dieu est à la portée de leur main quand vous leur offrez à voir, à désirer votre paix intérieure.  Faire l’expérience mystique de la paix est un pont qui relie ensemble le calme que vous dégagez et l’agi-tation que vous rencontrez ; la sérénité que vous répandez et l’angoisse des cœurs blessés. La paix intérieure est la thérapie que Dieu leur offre par votre bénévolat. Quand vous entrez dans cette Maison d’Émilie, dites simplement «Paix à cette maison».  Cette paix fait obstacle aux perturbations que vous rencontrez.

Cette page est une lutte entre la paix que vous dégagez et les souffrances que vous rencontrez.  Quand vous êtes désarmés devant la puissance de la souffrance, de l’agitation, mais que vous êtes capables de préserver en vous cette paix, vous possédez alors un pouvoir de guérison, de transformation, vous possédez ce pouvoir divin d’écraser les forces du Mal. «Je vois, dit Jésus au retour des disciples qu’il venait d’envoyer en mission, Satan tomber du Ciel comme l’éclair» (Lc10, 18).  Oui, le «Règne de Dieu est là» dans cette Maison d’Émilie quand vous y offrez à voir la Paix de Dieu à travers votre bénévolat. 

À votre contemplation, ces mots très simples, tellement humains, désirés, recherchés : «quand vous entrez, dites Paix à cette Maison». «Il n’y a rien de meilleur à offrir que cette paix par laquelle, dit Séraphin de Sorov, sont détruits tous les assauts des forces du mal», tous les assauts de la souffrance, de «ces rêves brisés» (titre d’un livre sur la santé mentale qui sera publié début novembre).  Voilà «l’esprit nouveau» (Ez 36) qui doit nourrir votre bénévolat. Sachez que chaque fois que vous entrez dans cette Maison d’Émilie nous seulement vous y apporter ce qui est le plus précieux à ces psychiatrisés, mais vous foulez de vos pieds un lieu saint, un lieu privilégié que Dieu a choisi pour implanter son Royaume. Une eucharistie pour vivre désarmé, sans crainte ; «n’ayez pas peur» de vos pauvretés parce que notre force c’est Lui, ce pain de Vie, cette Parole de Vie que nous a transmis l’Évangéliste Luc dont nous faisons maintenant mémoire. AMEN.


 

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Date: 
Lundi, 1 septembre, 2008

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