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2010 -C- Lc 10, 1-9- Évangéliste Luc


Lundi de la vingt-neuvième semaine du Temps ordinaire (litco29l.10)
Lc 10, 1-9 : saint Luc
 
Il n’y a qu’un Évangile : c’est l’annonce inouïe, par Jésus, que Dieu est miséricorde. C’est cette bonne nouvelle que Luc, le compagnon de Paul, même s’il n’a jamais rencontré Jésus, a reçu de l’apôtre des nations païennes. Luc, «évangélisé» par Paul, a décidé après s’être soigneusement informé de tout, de devenir évangélisateur en écrivant un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous (Lc 1, 1).Luc nous révèle que le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu, qu’il est venu faire resplendir la vie par son Évangile (2 Tm 1, 10).

Le Jésus de Luc est le même que celui des autres évangélistes. Il est différent aussi. Tout au long de son évangile, Luc dégage un portrait de Jésus qui n’appartient qu’à lui. Il est, dit Dante, l’écrivain de la miséricorde de Dieu. Lui seul nous présente la parabole du bon samaritain, de la pécheresse pardonnée, de la brebis perdue, du père prodigue ou encore la parabole du riche et du pauvre Lazare. Lui seul nous raconte l’état d’âme des disciples d’Emmaüs et la compassion de Jésus cheminant avec eux. Lui seul nous présente l’empressement de Zachée, voleur notable, à le recevoir chez lui et à entendre Jésus lui dire que le bonheur est arrivé chez lui. Lui seul rapporte l’inouïe miséricorde de Jésus à accueillir aujourd’hui même, le bon larron dans son Royaume. 

Dans cet épisode où il est question d’aller sur les routes deux par deux, Luc confirme que la mission du disciple, notre mission,  est celle de montrer la miséricorde de Dieu. Ce qui caractérise les disciples est leur capacité de vivre entre eux de la miséricorde de Dieu. Deux par deux, pas seulement pour valoriser- ce qui serait très «sympa» - des relations cordiales, chaleureuses entre nous.  Vous savez bien ici vivant en communauté, combien difficile est de vivre en permanence dans la douceur et la patience et de nous supporter les uns les autres avec amour pour garder l’unité dans l’esprit par le lien de la paix (Ep 4, 2-3). Deux par deux pour prier ensemble le maître de la moisson, mais aussi pour vivre une communion d’amour et de charité mutuelle. Pour montrer que l’harmonie et la paix entre nous est possible. Pour dire aux gens, pas seulement le penser, pas seulement le désirer, que le Royaume est parmi vous. Croyons-nous vraiment que nous sommes trésors d’évangile ?

            Évangéliste de la miséricorde, Luc nous montre que Jésus n’a pas choisi des disciples parfaits. Son arrestation révèle plutôt qu’il a choisi une bande de fuyards qui se querellent entre eux pour savoir qui a la meilleure place. Certes, comme les disciples, nous ne sommes pas que cela, nous ne sommes pas  d’abord cela, mais nous sommes aussi cela.  Nous sommes une bande de fuyards envoyés porter la paix, en vivant transformés en témoins du Ressuscité.

Évangéliste de la miséricorde, Luc atteste que Jésus n’a pas exigé de son équipe initiale une tolérance zéro parce qu’il savait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme (Jn 2, 25). (J’ouvre une parenthèse pour souligner le courage de Benoît XVI d’en appeler à cette tolérance zéro en regard des comportements sexuels de pasteurs). Jésus n’a pas appelé des saints. Il leur a demandé d’en prendre seulement le chemin.

En ce lendemain de la canonisation d’un «québécois pure laine»,  cette miséricorde de Dieu, nous pouvons  l’observer dans le regard que Jésus portait sur ce portier illettré et qu’il portait à son tour sur chacun de ceux et celles qui venaient vers lui.  Nous pouvons lui appliquer ce que Cassien au IVe siècle, écrivait à propos des saints :

Ils ne se prévalaient aucunement du pouvoir qu'ils avaient d'opérer des merveilles. Ils confessaient [….] qu’ils n'y étaient pour rien, mais que la miséricorde du Seigneur avait tout fait. Si on admirait leurs miracles, ils repoussaient la gloire humaine avec ces paroles empruntées aux apôtres : « Frères, pourquoi vous étonner de cela ? Pourquoi tenir les yeux fixés sur nous, comme si c'était par notre propre puissance ou par notre ferveur que nous avons fait marcher cet homme ? » (Ac 3, 12) Personne, à leur sens, ne devait être loué pour les dons et les merveilles de Dieu […]
Apprenons de Luc, apprenons de la vie du Frère André que Jésus n’est qu’humilité et miséricorde, mais que c’est par nous que cette miséricorde de manifeste.  AMEN.

 

Évangile: 
Date: 
Mercredi, 1 septembre, 2010

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