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2011-A-Lc 10,1-9- Évangéliste Luc - annoncer la beauté

Année A : fête de l'évangéliste saint Luc
Luc 10,1-9 : envoyer pour annoncer la beauté

Dans sa lettre apostolique La porte de la foi (# 7)qu'il publiait hier, annonçant pour l'an prochain une année de la foi, Benoît XVI, citant Augustin, affirme que les croyants se fortifient en croyant.  La foi grandit et se renforce seulement en croyant, seulement en la partageant. N'est-ce pas l'expérience que Luc, collaborateur de Paul, évangélisé par l'apôtre en étant son disciple, nous fait comprendre ce matin. 

L'œuvre de Luc fut de nous montrer la beauté de la foi. Cette beauté est tellement à redécouvrir que le mot revient plus de six fois dans la lettre apostolique d'hier. Elle grandit quand elle est vécue comme expérience d'un amour reçu et communiquée comme expérience de beauté et de joie (# 7).Communiquer la beauté de croire. C'est le chemin de l'évangélisation que nous propose Luc.

De quelle beauté s'agit-il ? Luc nous raconte son cheminement personnel, son histoire de foi, sa joie de croire. Comme l'exprimait hier Benoît XVI, Luc nous montre que la foi commence par le cœur (# 10) avant de devenir confession par nos lèvres du Salut (Rom 10, 10).Pour nous éveiller à cette beauté de croire, Luc nous présente le récit de l'enfance de Jésus. Que serait Noël sans ces pages commencement de la bonne nouvelle ? Il nous la montre aussi dans le cheminement de Marie. Quelle connaissance aurions-nous de son cheminement dans la foi, de son écoute de la Parole de Dieu sans son récit de l'Annonciation, de la Visitation ?  Luc nous dévoile aussi cette beauté dans les paraboles de la miséricorde en nous présentant- il est le seul à faire- le récit du bon samaritain, de l'enfant prodigue, du pharisien et du publicain. 

Et notre texte, ce matin, parle de la beauté des disciples envoyés avec rien pour la proclamer. Ni argent, qui risque de servir notre égo. Ni sac, qui risque de nous appuyer sur nos avoirs, nos provisions plutôt que sur Dieu. Ni sandale, pour nous protéger de la dangerosité du chemin. Quelle beauté toujours a découvrir, quelle spiritualité toujours à solidifier en nous que cet appel : n'emportez rien. Rien pour mieux faire éclater la paix intérieure que nous apporte l'Évangile et que nous portons à l'extérieur.

La beauté de savoir que Dieu est notre paix (Ep 2, 13). Que Dieu seul suffit, nous disait ces derniers jours Thérèse d'Avila. La beauté de savoir qu'un si grand Roi accepte de demeurer dans un si petit espace, nos cœurs, pour les désencombrer de nous-mêmes. Nous n'avons pas été éduqués à cette beauté. Nous avons plutôt été éduqués jusqu'à la perfection, pour citer Maurice Bellet, au «tu dois».N'est-ce pas paradoxale que d'identifier la Bonne Nouvelle à des «il faut»!

La beauté de jeter en lui tous nos soucis car il prend soin de nous (1 Pi 5, 7, Ps 54, 23). La beauté de savoir que pour tout envoyé (et nous le sommes) : Il n’y a rien de meilleur à offrir que cette paix par laquelle, dit Séraphin de Sorov, sont détruits tous les assauts des forces du mal, tous les assauts de la souffrance, de tous ces rêves brisés. Il ajoute : Aucun bonheur terrestre provisoire ne peut la donner. Elle est donnée d’en haut par le Seigneur lui-même. C’est pourquoi elle a pour nom la paix du Seigneur  (entretien avec Motovilov, Arfayen, 2002 p.14).

Annoncer cette beauté de la paix, c’est quelque chose, dit le sage Dalaï-lama, qui doit commencer au-dedans de nous.  Si nous continuons la lecture, nous entendons Luc affirmer, et quelle beauté inexprimable en des mots humains il y a la dedans, que ceux et celles qui entrent en contact avec cette paix, expérimentent (et c’est très fort) que le Règne de Dieu est déjà là.

Le chemin que nous propose Luc, l'évangélisateur évangélisé, est celui de nous maintenir comme disciple en état de vulnérabilité comme le Christ pour que la beauté de son Évangile ne repose que sur lui. Je termine par une question: ne vivons-nous pas présentement une crise de la beauté qui est l'unique chemin pour ouvrir à la foi. C'est à cette urgence (le mot est de Benoît XVI) que veut répondre l'année de la foi annoncée hier. AMEN.

 

 

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Jeudi, 1 septembre, 2011

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