Ils se sont enfermés, toutes porte verrouillées. Aujourd'hui la crainte étouffe. Demain ils seront sur les places publiques, dans les assemblées pour dire aux foules leur foi. Aujourd'hui, ils sont morts de peur. Le froid du tombeau les a figé. La pierre enlevée a emmuré leur rêve.
A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père. A l'heure de l'amour vécu jusqu'à l'extrême passion, Jean nous offre des mots chargés de vie, d'émotion ; des mots essentiels à entendre et à écouter , qui ouvrent sur la connaissance de l'intense intimité entre Jésus et son Père.
Je vous reverrai en Galilée leur avait promis Jésus de son vivant. Hier dispersés par les événements des derniers jours, les voilà, disciples de la première heure, de retour chez eux en Galilée, regroupés en communauté de coeur et de travail, autour de Pierre en attente de l ' Esprit qui Jésus leur avait annoncé. Les voilà réunis pour vivre ensemble ce que Jésus leur avait enseigné : aimez-vous comme je vous ai aimé (Jn15:12). Ils sont là près du lac à écrire, sans le savoir, un nouveau commencement de l ' histoire de l ' Eglise ; à écrire, eux hommes de la mer, pêcheurs, une histoire de pêche. Vraie celle-là!.
Il a souffert... Il faut ajouter non seulement sous Ponce-Pilate. La passion de Jésus ne se réduit pas au court tracé qui va du jardin des Oliviers jusqu ' au sommet du Golgotha. Aujourd ' hui, on ne s ' arrête plus à réfléchir sur la Croix du Christ. On préfère sauter au plus vite à sa résurrection prétextant que c ' est la fin qui compte. A quelques jours de la semaine sainte, cette page de Jean nous invite à porter notre regard sur la croix du Christ.
Quelle belle image que ces vignerons homicides. Quelle belle fresque allégorique de toute l ' histoire du peuple de Dieu, d ' Israël à l' Eglise, qui y est racontée la dedans. Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit (v.49). Oui le Verbe s 'est fait chair et il a planté sa vigne parmi nous et nous avons vu sa gloire.
Ce qui a été écrit vient de nous dire Paul l 'a été pour notre instruction . Chaque dimanche du carême, la Parole de Dieu se fait entendre pour nous redire une histoire, une histoire de salut, d ' alliance. Ici sur cette montagne de Dieu qu ' est ce lieu monastique, ici près de ce buisson ardent, cette terre-sainte, enlevons nos sandales c-a-d- cette couche protectrice qui nous ferme à notre vérité, laissons-nous instruire par Dieu lui-même.
C ' est parce que dans sa vie Jésus a été la Révélation de Dieu qu ' on cherchait depuis sa prise de parole inaugurale à Nazareth Aujourd 'hui s 'accomplit cette Parole, à le faire disparaître. Dans sa Montée du Carmel (11,22.5), Jean de la Croix aime répéter : Regarde-le seulement parce que j 'ai tout dit et révélé en lui. Il est toute ma parole et ma réponse, toute ma vision et ma révélation.
Plus nous avançons dans cette connaissance de Dieu, ce commandement nouveau prend tellement d'importance qu'il devient inoxydable. Impossible de déloger cette page de nos vies, impossible de lire notre vie autrement qu'au travers de la lunette de cette loi. En pratiquant cette page nous ne sommes pas loin du Royaume de Dieu.
Comme je voudrais vous faire entendre le cri de Dieu quand il est à genoux aux cotés de la personne qui souffre... je voudrais vous faire écouter la prière qui vient de son coeur de Dieu.... je voudrais vous montrer le salut dont il rêve pour tous les blessés de la vie . Ainsi s ' exprime Olivier Le Gendre. Au lieu d ' accuser Dieu et son silence devant la souffrance humaine, Olivier le Gendre renverse les perspectives, change nos visions en affirmant que la souffrance est un problème commun à Dieu et à nous, une occasion d ' agir ensemble pour en repousser les frontières.
Tout le chap. 5 de Matt. se présente comme une très belle catéchèse, une sorte de montée en escalade d' antithèses - 5-ou 6-. Tu ne tueras pas, tu n'insulteras pas ton frère , tu ne commettras pas d 'adultère, montée, escalade qui nous amène progressivement sur un impératif tu aimeras (v.43). Tu aimeras non seulement ton prochain mais tes ennemis .
